- Citation :
- Faut-il vraiment ce réjouir de la progression du taux de dénonciations anonymes en France ?
Le 29/06/2012 à 12:59 - Atlantico
avec
Le taux de dénonciation en France progresse ostensiblement, du moins en matière fiscale. Véritable geste citoyen ou facteur de destruction de la société ? Retour sur une possibilité controversée offerte à tous les citoyens...Le taux de
dénonciation en France progresse ostensiblement, du moins en matière fiscale. Véritable geste citoyen ou facteur de destruction de la société ? Retour sur une possibilité controversée offerte à tous les citoyens...
François Tripet
La presse s'est fait récemment le relais des réjouissances du Directeur de TRACFIN ( l’organisme qui recueille les dizaines de milliers de déclarations de soupçons de blanchiment d’argent ) et de la Cour des Comptes,
constatant
une sensible « amélioration » du taux de dénonciation en France et appelant à de nouvelles actions de sensibilisation à grande échelle .C’est l’occasion de faire le point sur la « dénonciation », nouvelle vertu cardinale des Démocraties Modernes !
Faut il en effet, coûte que coûte, enclencher un vaste mouvement pédagogique afin d’éduquer les foules à améliorer leurs performances dénonciatrices ?C’est peut être un peu vite oublier que la dénonciation participe d’un cycle dont le point de départ est toujours avantageux tandis que le point d’arrivée est toujours odieux.
Du reste les racines latines du mot le confirment : « de + nuntiare » signifie « faire apprendre à tout prix » d’où l’on a tiré l’acception « faire connaître » (en ce sens : « dénoncer un traité, c’est faire connaître que l’on désire ne plus en être partie » ; ou encore « dénoncer une opposition au débiteur saisi », c’est lui faire connaître ce qu’il doit savoir).
Cependant, à force de « faire connaître » ou de « faire savoir », on ne se préoccupe plus du point de savoir pourquoi il faut faire connaître ce qui ne l’était pas : seul compte l’acte de révélation. Autrement dit, on ne se soucie guère de celui qui, connaissant l’information, n’avait pas jugé opportun de la révéler : on passe outre ses réticences, peu important qu’elles soient légitimes ou peu avouables, en sacrifiant à l’acte irrépressible de la révélation.
D’où la naissance de la seconde acception du mot : dénoncer devient synonyme de « trahir » («en ce sens : « Jean Moulin a été dénoncé par des collabos », ou bien « petit Gibus n’a pas voulu dénoncer ses copainsde classe ») ... Voir suite ici http://www.atlantico.fr/decryptage/denonciations-anonymes-eduquer-francais-pour-ameliorer-performances-francois-tripet-404230.html
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