Pierre Hibon de Frohen, tué à 24 ans…
L’affaire est particulièrement emblématique. Encore. Alors que l’on nous parle de civisme, de la perte des valeurs et des exemples pour la collectivité, un garçon de 24 ans a donné sa vie en tentant de s’opposer à un jeune barbare qui venait de poignarder son père. La réaction des pouvoirs publics n’est pas de le citer à l’ordre de la nation ni de le décorer à titre posthume de la Croix de Guerre ou de la Légion d’honneur. Mais de mettre les citoyens en garde contre « toute intervention spontanée de ce genre ». En clair, il l’a un peu cherché ?
Lundi vers une heure du matin, Pierre Hibon de Frohen, étudiant en histoire, descend précipitamment de chez lui, de la résidence Chantebrise à Montpellier, en compagnie de son père. Ils ont repéré sur leur parking un homme en train de casser et piller des voitures. La famille avait été déjà victime d’un vol dans leur voiture, fracturée la semaine précédente. Ils sont tous les deux. Ils y vont. Pour défendre les véhicules de leurs voisins cette fois.
L’individu à capuche vêtu de noir, « de type nord-africain » ainsi que l’a déclaré le procureur Brice Robin (une très grande première), est armé d’un couteau. Il se retourne brutalement en entendant les deux hommes arriver. Il porte alors un coup de couteau au père qui est passé devant. Ce dernier touché au cou, s’effondre.
Le fils court alors vers l’agresseur et reçoit lui aussi un coup de couteau. En plein cœur. Malgré les massages cardiaques prodigués par le seul témoin de l’affaire, un militaire, il meurt dans les bras de sa mère arrivée en courant :
« Toute ma vie je reverrai l’image de la mère agenouillée auprès du corps allongé, tenant la main de son fils qui agonisait », déclare Stéphane qui a porté les premiers secours.
Le tueur a pris la fuite en direction du quartier du Petit-Bard, une cité ethnique bien connue de l’Ouest de Montpellier. Le père de la victime a été hospitalisé. Ses jours ne sont pas en danger. Il est dans un fort état de choc.
Pierre Hibon de Frohen, était un homme jeune, beau, au sourire d’acteur de cinéma et au courage de véritable héros. Il était en master d’histoire, il avait toute la vie devant lui. Il est mort sous les coups de couteau d’un de ces barbares ethniques qui mettent nos banlieues françaises littéralement à feu et à sang. Sans que personne ne mette fin à cet état de guerre. Ce sont nos enfants aujourd’hui qui en meurent.
« La leçon de ce drame », nous explique Le Parisien, est venue du patron de la PJ montpelliéraine, Gilles Soulié, qui a « mis en garde contre toute intervention spontanée » : « Aujourd’hui pour une simple altercation on ne sait plus à qui on a affaire. On n’est pas à l’abri d’un coup de couteau. Il faut être de plus en plus prudent et il vaut mieux faire appel aux forces de l’ordre. »
Il faut être de plus en plus « prudent »… et attendre que l’on vienne nous égorger jusque chez nous.
CAROLINE PARMENTIER