Messages : 3903 Date d'inscription : 05/02/2013 Localisation : Haute-Savoie
Sujet: En partage 13/2/2016, 19:11
Pierre de MARBEUF (1596-1645)
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage, Et la mer est amère, et l'amour est amer, L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer, Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.
Celui qui craint les eaux qu'il demeure au rivage, Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer, Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer, Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.
La mère de l'amour eut la mer pour berceau, Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau, Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.
Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux, Ton amour qui me brûle est si fort douloureux, Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.
GIBET Admin
Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère
Sujet: Re: En partage 15/2/2016, 11:57
MER
Écoute ces clapotis, murmurant au rivage le message arraché aux entrailles du temps. Elle l'écrit, imprégnant le sable de la plage d'une dentelle d'écume, qu'elle fait naître en chantant.
Elle est douce la mer, quand elle offre au soleil son beau miroir blanc où brillent les rayons, étincelant parfois en flammèches vermeilles qui la relie au ciel, par autant de maillons.
Cependant, chaque jour mise en accusation, elle subit le reproche des marins, des pêcheurs qu'elle happe, au milieu de leur navigation, entretenant chez eux, la souffrance et la peur.
Aurais-tu oublié que tu naquis un jour du fond de ses entrailles. En perdant tes branchies, tu marquas dans la vase tes empreintes pour toujours, quand, du poisson à l'Homme, la frontière fut franchie
Matrice de l'amour, elle réchauffe en son sein la douleur des corps, meurtris par la folie des coups de tous les hommes qui aspirent au divin, mais qui meurent, chichement, des excès de leur vie.
Et pourtant ces colères, forces de la nature, qu'en vagues gigantesques, par delà la raison, tu transportes et déferles vers nous tes créatures à genoux, impuissantes devant cette explosion,
Est-ce à toi, ma mer que nous devons ces maux, toi si calme souvent? N'est-ce pas plutôt Eole qui d'un souffle pervers, t'oblige à ces rouleaux meurtriers comme le feu qu'on promet à l'alcool.
Moi je sais qu'en zéphyr, ton calme, ta douceur, offrent à l'étoile du soir, reflet du firmament, des vagues qui ondoient au rythme de ton cœur qui font que d'une mer, tu devient une maman.
Moi je t'aime ma mer, ni marin ni pêcheur j'affectionne la vie lorsqu'elle est excessive et ton excès à toi n'est fait que de vigueur. Laissons aux inutiles l'activité poussive.
Et toi, mer, continue à graver le rocher infiltre toi partout comme un doux sentiment, soit forte et respectée sans jamais te fâcher; hors le vent continue à vivre intensément.
N'envie pas l'apparence des lacs et des étangs dont le poète chante et le calme et le beau, qu'il oppose souvent au cri des océans; car pour tous ceux qui t'aiment, eux ne sont que de l'eau!
GIBET
Dark Lord
Messages : 69 Date d'inscription : 11/01/2016
Sujet: Re: En partage 22/2/2016, 00:53
Formidable poème... Merci Gibet !
GIBET Admin
Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère
Sujet: Re: En partage 22/2/2016, 03:19
Merci Dark Lord
Et quelqu'un que tu connais surement l'a mis en musique récemment : il s'appelle Michel Bonnassiès (le crayon du parolier)
Il y a encore du travail mais cette musique et cette voix m'ont rendu vraiment heureux ...30 ans après l'écriture de ce poème!!
Amitiés
klary Admin
Messages : 3903 Date d'inscription : 05/02/2013 Localisation : Haute-Savoie
Sujet: Re: En partage 8/3/2016, 16:51
Et revoici Najat-la-casse-tout qui a décidé que le latin ne servait à rien...elle souhaite sa suppression!
Un professeur du lycée Janson de Sailly a répondu spirituellement aux contempteurs des études classiques. Voici son discours prononcé à la distribution solennelle des prix. SUPERBE ! Je regrette de ne pouvoir reprendre l’antique coutume de prononcer le discours en latin …… mais, que voulez-vous, la mode est passée et il n’est personne, à l’heure actuelle, qui aurait le téméraire courage de le ressusciter.
Primo, comme disait un latiniste de mes amis, cela pourrait passer pour un ultimatum aux humanités modernes ….. Et ce serait ipso facto un véritable outrage au statuquo que de faire ex cathedra un pareil lapsus. Secundo, il faut de plus en plus s’exprimer en français, c’est la condition sine qua non pour être persona grata. Tertio, il ne faut pas ajourner sine die la remise de l’exeat que vous attendez, soit dit en a parte, comme nec plus ultra. Finis les pensums, finis les vétos ; l’heure est aux accessits, aux ex æquo, et cætera. Dans un instant vous serez récompensés au prorata de vos efforts. On proclamera orbi et urbi vos résultats, non point grosso modo, mais in extenso, et vous emporterez un palmarès que vous conserverez jalousement en duplicata, comme mémento, première ébauche au sein de l’alma mater** alias l’universalité de votre curriculum vitae. Vous partirez ad libitum les uns par l’omnibus, les autres pedibus cum jambis ou vice et versa. Aussi ne veux-je plus retarder votre sortie d’un seul alinéa ou d’un seul post-scriptum et parvenu à mon terminus, je me contente de vous dire simplement, in extrémis : mes chers amis, au revoir...
ALEA JACTA EST !...Nota bene:*Errare humanum est, perseverare diabolicum *
GIBET Admin
Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère