Coup de gueule: Mais où sont nos utopistes?

Mais où sont nos utopistes... ceux qui inventent les révolutions et font rêver les peuples pour une société qui attire. Nos politiques sont devenus des petits comptables. Peut-on faire rêver nos jeunes et nos contemporains avec un discours sur la réduction de charges?

Evidemment non ! Et tu as raison, voici venu le temps de la petite comptabilité des petits comptables dans un petit pays. Mais si ce n'était que cela, ce ne serait pas trop grave. Il nous suffirait de rire, de nous moquer, et ils disparaîtraient, rouge de honte. Mais ils ne sont pas que comptable, ils sont surtout incultes. Mise à part Madame Taubira, qui a tout mon respect pour être la seule actuellement capable d'envolées lyriques. La seule aussi à être capable de citer des écrivains durant ses interventions, et à pratiquer un humour plus efficace que les injures dont elle est souvent la cible. Mais avoir des lettres et de l'esprit, c'est une chose, porter un projet digne de ce nom, c'en est une autre.
Sans culture, sans esprit, sans projet, nos politiciens ne servent plus à rien, et ils en ont conscience. Alors, fini de rire... Fini l'irrévérence... Fini l'insolence... Dieudonné vilipendé, Zemmour viré de Itélé, Houellebecq ostracisé, Onfray diabolisé, les internautes surveillés... Chut, silence, l'humour, l'insolence, la pensée, sont devenus d'après nos élites la sainte trinité qui fait le jeu du Front National. Sachez le, vous qui lisez ces lignes : si vous n'êtes ni socialistes, ni de droite, vous êtes au mieux populiste à la sauce Mélenchone, ou fasciste à la sauce Lepéniste.

Interdit de rire, de penser, de protester... C'est la guerre. En rang par deux, et directions les temples de la consommation. Consommer, voilà l'acte de résistance au terrorisme. Boire une bière à la terrasse d'un café, c'est être Jean Moulin. Se faire des bisous place de la République, c'est être Manoukian, crier Daesh on t'encule dans un stade de foot, c'est être de Gaulle...

Pas suffisant pour toi Gibet ? Quel mauvais sujet tu fais...
Mais je te prends au mot. Utopia a vécu, il est temps d'en construire une nouvelle. Comment, avec qui, sur quel fondement ? Si nous étions vraiment fous, nous en jetterions les bases, quelque part, ici sur ce forum... Chiche ?

Chiche !

Les rois s'attendent toujours aux révoltes...mais jamais aux révolutions. Pourtant les idées couvent.  Les mots et les idées circulent. la violence ne fait pas taire ceux qui portent une pierre en attendant de la poser avec d'autres. Jeunes et vieux marchent souvent de concert...dans l'ombre s'il faut, mais porteur de lumière.
Je ne crois pas que la peur impose le silence, que la bêtise apparente les rebute.
Certes tu as raison ils savent que les étiquettes volent bas mais en de nombreux endroits ils s'élèvent. Il faut à la fois beaucoup de courage et beaucoup de culture pour bien juger, comme tu le fais Madame Taubira. C'est tellement difficile d'analyser plutôt que de condamner.
Je suis un vieux soixante-huitard.. un de ceux qui écrivaient "qu'il est interdit d'interdire"...et qui fut à peine étonné de voir nombre des leaders d'idées rentrer dans le rang. Mais, comme d'autres, à presque 70 ans nous marchons encore en disant "nous avions raison ...elle pourrait tourner autrement !!"
Alors je continue à trainer mes savates et beaucoup de mes copains, de mes amis, de mes amours  ne sont plus. Mais je n'ai pas renoncé.
Et je ne me contente pas de l'indignation ...ni de la promesse de ceux qui veulent nous gouverner pour eux !!
Alors oui mon ami il faut jeter les bases de nouvelles idées car ça c'est ma hantise.
Ma jeunesse fut bercée par les utopies parentales...les promesses d'avenir qui nous faisaient rêver. Elle s'appelait communisme avant le mur, socialisme avant Mitterrand, siècle d'or avant les golden boys, promesse de monde sans mandarin ou paternalisme en 68, transgression au 20è siècle etc etc .... J'aimerai tant transmettre une espérance nouvelle à mes petits enfants. Pour mes enfants c'est troip tard !
Il ne me reste que le fond de mes rêves: l'humanisme!!! Mais ça c'est solidement ancré.
L'utopie passe par la redécouverte des mots. Des mots qui ne trahissent pas les idées. Des idées qui se donnent du sens. Du sens qui se partage et donne envie. Une construction qui ne commence ni ne termine par des doctrines, ou des dogmes, ou des fausses vérités.
Le chemin est tracé il suffit de ramasser les mots...ceux qui sont des valeurs solides. Et élaborer un discours comme on fait un poème. C'est ainsi que naissent les utopie....rêves d'aujourd'hui et réalités de demain
Alors oui...chiche , ici plutôt qu'ailleurs!
GIBET

Ce n'est point d'Utopie dont ont besoin nos enfants et nos petits-enfants, mais de Chefs !

Je crois que j'en ai trouvé un...d'utopiste!...mais vous plaira-t-il?

Topo à la sauce Théoz...Charlie Hebdo : un numéro spécial plein de vie

***La une de Charlie Hebdo sortie ce mercredi 6 janvier, un an après la tuerie, fait jaser. Ce numéro spécial porte en "une" un Dieu barbu, armé d'une kalachnikov, à l'habit ensanglanté qui annonce la couleur. La cible, c'est Dieu, la religion, responsables d'avoir tué la rédaction.[1] Mais ce numéro rageur, vengeur, dans l'esprit Charlie, vaut beaucoup plus qu'une caricature.

Tiré à 1 million d'exemplaires, ce numéro anniversaire, provocateur (ben oui c'est Charlie), costaud (32 pages) est promis à une belle vente... mais sera-t-il lu? L'éditorial de Riss cogne dur et juste : "Ce ne sont pas deux petits cons encagoulés qui vont foutre en l’air le travail de nos vies. Ce n’est pas eux qui verront crever Charlie. C’est Charlie qui les verra crever." Ce numéro courageux, émotionnel (retranscription de la journée du 7 janvier de l'intérieur qui nous plonge dans l'horreur)rend hommage aux morts comme aux survivants (merveilleux texte de Philippe Lançon) et pose à sa manière des questions fondamentales sur l'époque que nous vivons (subissons?).

La religion, les cons, les tueurs, la fragmentation

Charlie assume sa connerie aussi. Un petit dessin vengeur de Coco en page 8 avec un chat qui défèque en affirmant "religion j'écris ton nom", renvoie la religion au bac à sable. Mais pourquoi confondre les assassins encagoulés et Dieu, offensant ainsi tous les croyants, et invoquant une laïcité dogmatique qui sert parfois de cache-sexe à l'offense et au défouloir? "Il n'était pas pensable qu'au XXIe, en France, une religion tue des journalistes." Sérieusement, Charlie pense que c'est la religion qui est responsable? -Oui. En tout cas, ce n'est plus elle qui sauve : "Les convictions des athées et des laïcs peuvent déplacer encore plus de montagnes que la foi des croyants" (Riss). Putain de Dieu! crie Charlie dans sa colère. On n'est pas loin de l'appel au djhiad laïc mais avec les crayons pour seules armes.

Ne nous emmerdons pas les uns les autres

Charlie se fait plaisir, aussi. Mais à quoi bon se payer Dieu, gratuitement, lui qui ne demande pas grand chose, si ce n'est, à défaut que l'on s'aime les uns les autres de ne pas s'emmerder les uns les autres? Ce Dieu, que les assassins comme les plumes acerbes, caricaturent grossièrement (ou drôlement), en jouant du blasphème ou de la kalachnikov pour mieux le déformer, ne mériterait-il pas qu'on lui foute la paix ? A quoi bon diviser encore plus le monde entre croyants et athées, laïques, en les clivant? -Au nom de la liberté d'expression? Certainement.

La sacralité est défoncée depuis le travail critique des lumières au XVIIIe. Voir Charlie "enculer toutes les religions", et ressusciter le cadavre de Dieu pour mieux l'abattre aurait fait marrer Nietzsche, pour sûr. L'obscurantisme a de nombreux voiles. Heureusement, l'humour nous sauvera toujours de la connerie et Vuillemin, dans ce numéro, émeut aux larmes.

Achetez Charlie : un antidote au dogme

Dieu est autre qu'un gadget pour djihadiste en herbe ou un hochet pour laïcard. Oui. Et puisqu'il y a aujourd'hui des pouvoirs autrement plus matérialisés, nocifs et destructeurs desquels se gausser plutôt que de dézinguer Dieu, Charlie les épingle férocement dans ce numéro, en restant fidèle à sa ligne de rire de tout et de tous (Valse de Vienne pour Marine Le Pen : un rêve de petite fille ! Le dernier grand Chantier de Chirac.. éviter la taule...).

Ce numéro spécial de Charlie est exceptionnel, de force, d'intelligence, de courage et... de connerie, bref : de vie. "Croit-on vraiment que l'on stoppera la propagande totalitaire religieuse avec un communiqué?" interroge Charlie. Non, certainement pas. Mais par l'écriture, la pensée, par le courage et le dialogue, l'intelligence, tout est possible.

La lutte se poursuit... éternel recommencement. ***

[1]-http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/01/04/un-an-apres-un-dieu-assassin-a-la-une-du-numero-anniversaire-de-charlie-hebdo_4841110_3236.html

Largo Winch a écrit:

Ce n'est point d'Utopie dont ont besoin nos enfants et nos petits-enfants, mais de Chefs !

Il est à craindre que les chefs sans projet ...Les fassent vite regretter leur choix!
La force ne remplace pas l'esprit!

Chère Klary je vais acheter ce numéro et te relire plusieurs fois car je vais te répondre ...ou répondre à ta sollicitation. Mais répondre juste, et après réflexion. Là tu viens de poser un pavé sur ma tête...et sur ma langue, gentiment ...mais il est lourd !
Alors pouce! pour ma part car une "utopie" mérite réflexion!

Merci Klary

Non je n'achéterai pas Charlie, et encore moins ce numéro qui met depuis sa Une toutes les religions dans le même sac, alors que ses dessinateurs et les vigiles qui les protégeaint ont été assassiné au nom d'Allah !
Je suis navré mais confondre le Dieu des Chrétiens avec Allah est une contre-vérité blasphématoire.
Car le Coran des Musulmans, c'est Allah qui l'a enseigné à Mahomet. Allah est peut-être un Dieu pour les Musulmans, mais c'est un Dieu de haine et de guerre. Il suffit de lire Coran et haddiths pour s'en convaincre !
Maintenant, oui à la thèse d'un Dieu unique, créateur de l'Univers visible et invisible. Mais encore faut-il savoir ce que les hommes ont fait de ses Commandements !

Je pense que par tes propos tu as lu l'article  donc effectivement pas besoin de l'acheter. Mais tu sais , dans mon monde rural  il m'est difficile d'aller le lire gratis ...chez mon marchand de journaux   

Mais tu sais cher Largo Winch je crois que tu te méprends dans la lecture de cet article, comme dans les propos de Dark Lord. Ce que nous dénonçons ce n'est pas le Dieu de la foi. Ce Dieu qui professe l'amour entre les hommes . Ce Dieu qui les unis dans l'amour du prochain. Car là effectivement ce sont les comportements d'amour des hommes qui lui donnent sa légitimité de Dieu unique qui rassemble pour le bien.
Ce que nous dénonçons, et je pense que tu ressens les choses pareil, ce sont les Dieux des institutions religieuses qui n'existent que par la "règle" dès lors que c'est la règle que les partisans admirent et pas le Dieu de la foi. Et là les fondamentalistes de tous ordres agissent pour promouvoir leur règle qu'ils appellent mensongèrement Dieu, Allah ou Yahvé. Ce sont les règles qui se différencient et non le Dieu proclamé dans des langues différentes. Ce sont les règles qui ont ce goût politisé dont tu parles. Ce sont ces règles qui revendiquent un pouvoir politique temporel. A ce titre tous les fondamentalistes de la règle peuvent devenir dangereux.
Mais dans toutes les langues et cultures religieuses le "Dieu d'amour a plusieurs noms" peut être le même car l'amour ne s'écrit pas avec le même mot dans toutes les langues...mais se vit avec le même cœur!
J'espère que je me suis bien expliqué cher Largo Winch et que tu liras mes mots avec ton cœur , plutôt qu'en interprétant la faiblesse de l'expression d'un pauvre agnostique  qui tente d'expliquer maladroitement comment aimer Dieu dans toutes les cultures!
GIBET

Je n'achète plus Charlie depuis bien des années. Mais pas pour des raisons religieuses.
J'ai vu ce journal passer du NON à la guerre en Irak, à la défense de la guerre en Serbie. C'était son droit, bien sûr... Mais alors, le ton a changé. Et toute personne demandant à ce qu'on prenne de la hauteur se voyait insultée, traitée de "rouge brun". Charlie ne riait plus... et n'acceptait pas que l'on puisse rire de lui.
Et puis, la liberté d'expression pour moi doit-être totale, pas à géométrie variable. L'éviction de Siné ? Inacceptable. Il est vrai qu'alors, Val a été nommé à la tête de France Inter par Sarkosy... On comprend mieux.
Quant à Charb... Je me souviens encore lui avoir faxé un droit de réponse lui demandant le droit de vivre pour les fumeurs, qu'il traitait presque de nazi dans un de ses éditoriaux. Jamais eu de réponse, tu penses bien... Je n'aime pas les intégristes. Comment parler de liberté et d'humanisme, comment être crédible, lorsqu'on traite un fumeur de salaud ?
Alors bien sûr, il avait le droit d'écrire (avec talent) et de dessiner ce qu'il voulait. J'avais le droit de ne pas être d'accord, et de ne plus acheter son journal.

Mais revenons à l'utopie. Sur quelle fondement construire une société idéale ? Peut-elle exister ? Est-elle souhaitable ? Que garder de l'ancienne ? Voilà ce que semblait nous proposer Gibet au début de cette réflexion.
Je pense que l'ouverture d'un espace dédié à ce sujet serait sympas.
On pourrait réfléchir à nos rapports avec :
1. La religion (pas de civilisation sans réflexion religieuse)
2. La politique
3. La nature
4. La culture
5. Le travail
6. L'économie
7. La police
8. Etc.

En tout cas, moi, je suis partant.

Je ne l'achète pas non plus...même si je déplore les tristes événements passés.

Toute société peut-elle se passer de forces de protection et de défense?
Klary

LA MEMOIRE

Ô Mémoire qui joins à l'heure
La chaîne des temps révolus,
Je t'admire, étrange demeure
Des formes qui n'existent plus.

En vain tombèrent les grands hommes
Aux fronts pensifs ou belliqueux,
Ils se lèvent quand tu les nommes,
Et nous conversons avec eux...

Et si tu permets ce colloque
Avec les plus altiers esprits
Tu permets aussi qu'on évoque
Les cœurs humbles qu'on a tant chéris.

Sully Prudhomme

https://drive.google.com/file/d/0B4HIwvuMzcAATGRvcnEyUTJKckdYZTVZNG9HeGtZVk83RWZZ/view