Thomas, converti à l'Islam: "On a tenté de me recruter pour le jihad"
BFMTV Alexandra Gonzalez, avec Mélanie Vecchio et Julien Jacquet Publié le 19/11/2014 à 08h58 Mis à jour le 19/11/2014 à 09h04
http://www.bfmtv.com/societe/thomas-converti-a-l-islam-on-a-tente-de-me-recruter-pour-le-jihad-847435.html
Thomas-Qasim a échappé au jihad grâce à des membres de sa mosquée, et grâce à des livres.Thomas-Qasim a échappé au jihad grâce à des membres de sa mosquée, et grâce à des livres. - © BFMTV
BFMTV est allé à la rencontre d'un jeune Normand qui a failli basculer dans le jihad avant d'être "sauvé" par des fidèles de la mosquée qu'il fréquentait, et par les livres religieux qu'il a eus entre les mains.
Thomas porte aujourd'hui un prénom arabe. Converti depuis deux ans à l'islam, ce jeune Normand a reçu BFMTV chez lui en djellaba blanche et en baskets. Lui a failli basculer dans le jihad, comme le jeune Français Maxime Hauchard, parti de la même région que lui, la Normandie, pour la Syrie, où il participe aujourd'hui à des exécutions de masse au sein de Daesh. Thomas a réussi à éviter ce départ grâce à l'apprentissage de l'Islam dans les livres, et à des fidèles de la mosquée qui l'ont remis dans le droit chemin. Témoignage.
> La conversion
"La délinquance, les femmes, l'alcool, la violence, la vente de drogues. C'était ça ma jeunesse. J'étais loin, et je menais ma vie un peu n'importe comment. Et du jour au lendemain, j'ai tout abandonné et je me suis intéressé à l'Islam", témoigne Thomas. "Je me posais des questions: Où est le bien? Où est la paix? J'étais un converti naïf, fragile, et j'avais envie de bien faire et d'apprendre la religion du mieux possible. Sauf que je ne me suis pas dirigé vers les livres et les savants. J'ai voulu apprendre vite, par mes propres moyens, avec Internet, YouTube et Facebook. Pendant deux mois, j'ai été bercé par la propagande de Daesh."
> L'approche
Rebaptisé Qasim, Thomas reconnaît s'être fourvoyé dans la lecture de sa nouvelle religion. "J'étais ignorant de l'Islam! Donc forcément, tout ce qu'on me présentait était une possible vérité. Ils y vont progressivement: ils n'arrivent pas en disant aux jeunes 'Viens là-bas égorger des gens et te faire exploser!' Aucune personne sensée n'irait les suivre. Ils parlent d'Allah sans arrêt, ils postent une vidéo, puis une autre. Ils expliquent que le droit chemin de l'Islam est celui-là. Ils culpabilisent en disant que si on ne suit pas ce chemin, on est un mauvais musulman. Ils paradent avec des armes, des drapeaux. Ce n'est que de la mise en scène! On dirait un clip de rap. Mais ça finit par faire envie", assure le jeune homme à BFMTV. "Désolé du terme, mais 'ça a de la gueule', ils sont charismatiques. Tu te vois dans ta petite chambre, dans ton patelin paumé, puis tu vois ces gens-là, et tu te dis que tu aimerais être avec eux, faire partie de leur groupe. C'est du lavage de cerveau".
> L'isolement
Tel que décrit par Thomas-Qasim, le processsus d'embrigadement est implacable. "Petit à petit, les images violentes et les vidéos de décapitation se multiplient dans le fil d'actualité Facebook. Au bout d'un moment, ça finit par devenir 'normal'. Sauf qu'à ce moment-là, je sentais bien que ce n'était pas sain de baigner là-dedans. Donc je n'étais pas à l'aise dans mes pompes, je m'écartais de certains 'frères' de la mosquée, je m'éloignais de ma famille. Je m'isolais beaucoup, bien souvent pour pleurer, parce que je me sentais très mal dans ma peau à cette époque-là. C'est comme ça que Daesh fonctionne, exactement comme les gourous d'une secte. Ils démarchent desjeunes dépressifs, isolés, qui sont en quête de sens dans leur vie. Ces jeunes vivent à la campagne ou dans des petites villes, ils n'ont pas vraiment d'amis ou de 'frères' pour les encadrer et les aider. Ils veulent juste avancer dans la religion, et les recruteurs les repèrent. Ce n'est pas le propre de la Normandie ou de Paris: ça se passe partout grâce à Facebook. Parfois, les recruteurs n'ont même pas besoin de parler: un ado fragile qui va regarder 18 heures par jour leurs vidéos peut se convaincre tout seul qu'il doit partir en Syrie, sans même avoir parlé à quelqu'un de Daesh".
> Le déclic
Finalement, Thomas-Qasim prend de la hauteur et comprend qu'il doit garder sa lucidité. "J'ai laissé petit à petit Internet, je me suis remis à lire des livres (islamiques, ndlr). En apprenant la religion de cette manière, je me suis rendu compte que tout ce que Daesh racontait était faux! Et quelques personnes m'ont aidé aussi. Des "frères" de la mosquée, qui avaient déjà vu ce manège depuis longtemps. Quand je leur parlais de certaines idées que j'avais, véhiculées par les membres de Daesh, ils me disaient que non, j'étais dans l'erreur. Ils ont fini par me convaincre, car j'avais confiance en leur savoir, et leurs propos correspondaient à ce que je lisais dans les livres. Là, j'ai eu un déclic. J'ai compris que Daesh n'était basé que sur des mensonges. Hamdoulilah (grâce à Dieu, ndlr), j'ai pu éviter à temps leur piège."
Écrit par Alexandra Gonzalez, avec Mélanie Vecc
Ma conclusion:
1 - Il y a un réel danger islamique dont certaines familles devraient être conscientes
2 - Ne mettons pas tous les musulmans dans le même panier car ici certains on fait le travail que l'on attend d'eux ... contre les islamistes!!
GIBET