- Lysli@ne a écrit:
- C'étaient des contrôleurs grecs Gibet ?
"..et à nous d'assumer les risques en cas d'échec"
et il faut en passer par la!!!
amen
Non c'était des salariés de Goldman Sachs...les pirates du monde bancaire qui dirige le monde tout court!
Pour mémoire comment tout cela s'est passé
Une journée de la femme et un nom «magique», des comptes enjolivés et des rapports codés... Récit du feu vert obtenu il y a dix ans par Athènes pour entrer dans la monnaie unique, que Nicolas Sarkozy reproche aujourd'hui à ses prédécesseurs.
Costas Simitis est un homme galant: quand il officialise la candidature de son pays à l’euro, le 9 mars 2000, le Premier ministre grec sait depuis quarante-huit heures qu’il remplit les critères, mais a préféré attendre pour ne pas éclipser la journée internationale des droits de la femme.
Un peu de retard donc, mais un
«jour historique» pour l'économie grecque, admise dans le
«peloton de tête» de l’Europe et qui se voit offrir
«une perspective de stabilité à long terme». Trois mois plus tard, les chefs d’Etat et de gouvernement —dont Jacques Chirac et Lionel Jospin— réunis dans la ville portugaise de Santa Maria da Feira donnent leur feu vert, assorti de félicitations pour les politiques
«saines» menées en Grèce.
Une décision aujourd’hui contestée par Nicolas Sarkozy qui, en marge du sommet de Bruxelles du 23 octobre dernier, a déploré avoir à
«gérer les conséquences de ceux qui ont fait entrer dans la zone euro» des pays qui
«ne répondaient à aucun des critères». Avant de récidiver le 27 à la télévision:
- Citation :
- «Ni Mme Merkel ni moi n'étions en fonction lorsqu'on a décidé de faire rentrer la Grèce dans l'euro. […] Ce fut une erreur.»
La critique n’est pas nouvelle: fin septembre, alors que Dominique Strauss-Kahn proposait un défaut partiel sur la dette grecque, le président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer rappelait que le gouvernement Jospin avait
«soutenu l'entrée de la Grèce dans la zone euro en 2001, alors que déjà des voix se faisaient entendre sur des problèmes spécifiques posés par cette entrée». Et elle trouve un écho à gauche, par exemple chez Jacques Delors, fin septembre, dans une interview à L’Express:
- Citation :
- «Si j'avais été en situation, je ne sais pas si j'aurais laissé entrer la Grèce dans la zone euro.»
Des caractères grecs sur les billets
Comment cette entrée a-t-elle été validée? Flash-back en janvier 1996: Simitis, surnommé le
«Rocard grec», succède alors au vieil Andréas Papandréou, père de l'actuel Premier ministre, à la tête du gouvernement Pasok (socialistes). Trois mois plus tard, le ministre des Finances Yannis Papantoniou réclame, lors d’un sommet européen à Vérone, que des caractères grecs figurent aux côtés des caractères latins sur les futurs billets en euros. Son homologue allemand Theo Waigel lui réplique alors qu’il a
«assez de problèmes pour vendre à l’Allemagne l’idée d’abandonner le mark» pour mettre sur les billets de
«drôles de lettres», [url=http://books.google.fr/books?id=yfeDMsIY00oC&lpg=PA34&dq=papantoniou waigel&hl=fr&pg=PA34#v=onepage&q=papantoniou waigel&f=false]puis l'interroge:[/url]
- Citation :
- «Qu'est-ce qui vous fait penser que vous serez un jour dans l'euro?»
Quand la Commission européenne annonce deux ans plus tard, le 25 mars 1998, le nom des onze pays admis dans l’euro au 1er janvier 1999, la Grèce en est effectivement absente, sans surprise. Elle manque le coche sur la plupart des «critères de convergence» définis par le traité de Maastricht, notamment le plafonnement du déficit à 3% du PIB: le sien dépasse les 4%.
A l’époque pourtant, DSK vante déjà
«la crédibilité du processus d'ajustement» grec. Le gouvernement Simitis a choisi d’amarrer la drachme à l’euro et administre au pays une cure d’austérité: privatisations (banques, télécoms, énergie…), gel du traitement des fonctionnaires, hausses d’impôts…
Dès décembre 1999, l'Union lève la procédure engagée cinq ans plus tôt pour déficit excessif, et en janvier 2000, la Grèce réévalue sa monnaie pour la première fois depuis 1945. Alors que plus des deux tiers de la population manifeste le souhait de rejoindre l'euro, le gouvernement donne des gages politiques à ses partenaires en convoquant, en avril de cette même année, des élections anticipées, gagnées de justesse.
La presse parle alors d’un «
miracle grec» qui se reflète dans les chiffres de sa candidature à l’euro: depuis l'arrivée du nouveau gouvernement, l’inflation est tombée de 8% à 2% et le déficit de 10% à moins de 2%. La Bourse d’Athènes a vu sa capitalisation doubler en un an et l’agence de notation Moody’s a relevé de quatre crans la note du pays (de Baa3 à A2).
Jamais en dessous de 3%
Au printemps 2000, la Commission, la Banque centrale européenne et l’eurodéputé luxembourgeois Robert Goebbels publient des rapports positifs sur la
«convergence» de l’économie grecque avec ses voisines. Mais quelques bémols se glissent dans le concert de louanges: une dette encore élevée et diminuant trop lentement, une évolution de l’inflation incertaine en raison de la dépendance énergétique du pays
…«Il y avait beaucoup de messages codés. Personne ne voulait ouvertement dire non, mais tout le monde voulait avoir lancé de légers avertissements au cas où», expliquera sous couvert d’anonymat un diplomate allemand au quotidien Bild en novembre 2010.
Ce que l’on apprendra que bien plus tard, c’est que les chiffres grecs étaient en fait… faux: entre 1997 et 1999, le déficit n’était pas passé de 4% à 1,8%, mais de 6,6% à 3,4%. La faute à une comptabilisation inventive des commandes d’armement et à des excédents surestimés des caisses d’assurance sociale. Et cela avant même que le pays ne décide en 2001 d’utiliser les techniques —légales à l’époque— de la banque américaine Goldman Sachs pour limiter le montant de sa dette…
PS: non chère Lysli@ne il ne faut pas en passer obligatoirement par là. Certains états (Islande) ont foutu à la porte leurs banquiers !! Mais je ne pense pas qu'ils seront copiés par ceux qui nous dirigent!
GIBET