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 Le créationnisme pervers

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GIBET
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MessageSujet: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime2/2/2011, 13:12

Biologie au rabais

Agence Science-Presse, le 1 février 2011, 12h47

(Agence Science-Presse) La controverse autour du créationnisme a des effets tangibles aux États-Unis : 60 % des profs de biologie choisissent de ne pas parler d’évolution!

Bien que, depuis 40 ans, toutes les tentatives des créationnistes pour réintroduire leur croyance dans les écoles publiques aient échoué devant les tribunaux, la peur d’une controverse avec les parents suffit à museler les professeurs, constatent Eric Plutzer et Michael Berkman, de l’Université d’État de Pennsylvanie, auteurs d’une étude parue le 27 janvier dans Science. Il s’en trouve même 13 % pour consacrer au moins une heure, en classe, à présenter le créationnisme « sous un jour positif ».
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime3/2/2011, 12:50

Ce n'est pas sur la créationnisme particulièrement que je souhaitais engager la réflexion mais sur ce phénomène d'une peur indiscible et d'un replis de précaution qui fait que pour ne pas heurter les convictions les plus médiocres, on n'enseigne plus le vrai, la science.
Au lieu de se heurter de front arguments à l'appui pour démonter l'inanité scientifique d'une croyance, on se cache et on rentre dans l'obscurantisme du savoir.
Comment oublier que l'on est sorti des croyances terrifiantes du moyen âge , transporté dans un Peuple ignorant car non instruit, et qui se laissait dominer par ceux qui savaient , qui avaient appris , et qui étaient sensé les défendre alors qu'ils les exploitaient.
Comment oublier que c'est l'école qui progressivement a permis à ce peuple ignorant de progressivement comprendre et de choisir, même si le résultat n'est pas à la hauteur de l'espérance démocratique, car les "autres" ont toujours conservé le pouvoir pernicieusement?
Aujourd'hui face à cette information, moi je m'insurge.
Allons-nous, par peur, replonger dans l'ignorance, dans la terreur inculte, dans le moyen âge des connaissances?
Voila ce qu'à mes yeux cet entrefilet pose et cela méritait mon coup de gueule!!!
C'est fait!
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime3/2/2011, 13:57

Ce qui s'est passé aux States ne va pas tarder à se produire chez nous.
Notre classe politique est complètement inculte, et fière de l'être...
Ne doutons pas un instant que NBP et sa fine équipe ne laissent la voix aux obscurantistes, dès lors que cela servira leurs desseins (conserver le pouvoir et faire du fric avec)...
D'ailleurs n'ont ils pas déjà proposé le dépistage de la délinquance par l'examen du patrimoine génétique...?
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime3/2/2011, 15:01

Je crois ami Quantat que les français se rebelleront un moment ou un autre contre les atteintes directes à leur libertés privées (le qualificatif est juste!!)


En revanche ils ne diront rien à l'absence de développement de l'évolutionnisme car ils ne s'en apercevront même pas. C'est ce que je dénonce. La suppression insidieuse de la connaissance.
Oui les gens de la politique sont incultes ...ou du moins le prétende comme si c'était juste

Je déteste l'homme politique Sarkozy et bien d'autres, mais malgré leur apparence ils sont cultivés et lisent énormément. Ce qui est détestable c'est ce qu'il font de leur culture. Mais là c'est un choix politique. C'est contre cela que je m'insurge...contre l'idée que ceux qui nous représentent au plus haut niveau se croient fondés à présenter un langage de la rue alors que l'exemple devrait venir d'en haut.
Si c'étaient des cruches je le regretterais profondément mais je ferais avec. Mais nos politiques sont des êtres cultivés et qui renoncent à leur culture pour faire Peuple, comme si le Peuple choisissait d'être con!!

Voila tout ce que m'inspire le texte que j'ai proposé: le dédain d'une connaissance. Il sera plus difficile de la restaurer que de lutter contre la nouvelle si elle se pointe. Mais dans un marécage il pousse toujours ...le diable!!
GIBET


Dernière édition par GIBET le 5/2/2011, 03:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime4/2/2011, 10:22

Tu as raison de t'irriter.
Le meilleur moyen de supprimer la liberté politique sans en avoir l'air c'et d'anéantir le jugement (cf. Alexis de Tocqueville).

Observe autour de toi le peu de cas qui est fait du principe de non contradiction, y compris chez les jeunes nourris à la science...
Seule la conniassance peut nous conduire à savoir qu'il y a des impossibles.

l'impossible est désormais l'objet d'une dénégation généralisée.

C'est joyeusement que les moutons vont à l'abattoir
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime4/2/2011, 11:07

C'est vrai ça sunny

Nos politiques du moment disons sarko quand même et plutôt,qui dégrade la fonction,par son langage,par leurs actes aussi que l'on peut vivement leur reprocher,les scandales financiers,les délits d'initié,leurs émoluments car je viens de me rendre compte que mon maire était sénateur à 5000 euros par mois,et j'en connais quelques unes ....bref....leur retraites honteuses eu égard au restant de la population,et pour moi aussi,l'exemple doit venir d'en haut !
voilà un petit point d'exclamation ça fait colère !

Very Happy

D'ailleurs c'est marrant mais nous nous indignons un peu des mêmes choses au même moment,j'ai lu un article sur la défiance des français en l'encontre de leurs élus,ce n'est pas bien beau à voir,je suis du coup allée poster sur le profil facebook de Stéphane Hessel mon motif d'indignation à l'endroit des politiques véreux et lui ai demandé,qui ne tente rien n'a rien,quel culot cette Cobalt Very Happy qu'il initie une marche pacifique pour dire non aux politiques voyous lol!

Avec en prime deux magnifiques fautes lol!
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime5/2/2011, 03:10

Fautes qui seront pardonnées car la spontanéité se ressent Very Happy ...et s'apprécie!
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime5/2/2011, 05:39

Very Happy

Peut être un peu trop spontanée Very Happy
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime5/2/2011, 19:53

Nennie, nennie...amie!
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime6/2/2011, 07:44

Bon d'accord,je reste comme je suis Very Happy quoiqu'il en soit comme on dit chassé de naturel revient au galop Very Happy
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime10/2/2011, 13:12

Citation :
Harun Yahya, le chantre du créationnisme turc

Le créationnisme pervers Download.html?IDMSG=20545&PJRANG=3&NAME=image002

Pour lui, pas de doute: soit l'homme est créé par Dieu, soit il est le résultat du hasard; ça n’est donc même pas la peine de discuter pour savoir s’il descend du singe.

Ariane Bonzon Journaliste, spécialiste de politique étrangère. Elle a été en poste à Istanbul, Jérusalem et Johannesbourg. Vit et travaille actuellement entre la France et la Turquie. Dernier ouvrage paru: «Dialogue sur le tabou arménien», d'Ahmet Insel et Michel Marian, entretien d'Ariane Bonzon, ed. Liana Levi, 2009. Ses articles

Paris, le soir du 16 janvier. D’un air plutôt débonnaire, trois imposants vigiles surveillent les entrées du Théâtre du Gymnase. Le public, jeune et musulman pratiquant, se presse. Des Franco-algériens et Franco-tunisiens pour la plupart.

«J’ai découvert Harun Yahya sur internet. On peut y télécharger certains de ses livres, explique une pharmacienne venue de Villejuif avec son mari. Dans le Coran, il est écrit que l’homme a été créé par Allah. Dieu ne peut pas mentir et Harun Yahya nous le prouve: les théories de Darwin sont fausses!»

Sous les ornements dorés de la salle du boulevard Bonne-Nouvelle, on s’installe dans les confortables fauteuils de velours rouge; on se salue, on s’apostrophe. Exceptée une petite dizaine qui portent barbe, djellaba et chachia, les hommes sont habillés casual, jean et pull, parka, bonnet et gants contre le froid de l’hiver. Les jeunes femmes ne portent ni tchador ni manteau informe, mais des foulards de couleur vive sur les cheveux.
Se moquer de Dawkins

Une sortie de fin de week-end, entre copains ou en couple: «La location du théâtre a dû coûter cher!», observe l’un. Pourtant, la conférence est gratuite, tout comme le furent et le seront la dizaine d’autres conférences effectuées en Suisse et en France. Gratuites aussi, les brochures en couleur et sur papier glacé, à disposition et épuisées en dix minutes, qui présentent l’œuvre et la vie du créationniste turc.

Sur la scène, assis derrière leurs ordinateurs portables, trois hommes sont venus de Turquie porter la parole de Harun Yahya. Leur mentor est retenu à Istanbul mais il «salue le peuple français». En costume, pochette et cravate, les cheveux courts et gominés, l’apparence des conférenciers turcs tranche avec celle plus décontractée du public. Dans un assez bon français, Ali Sadun Engin commence sa démonstration à l’aide de photos et d’images projetées sur grand écran. Il annonce d'emblée:

«Il y a deux hypothèses: soit l’homme est créé par Dieu, soit il est le résultat du hasard; ça n’est donc même pas la peine de discuter pour savoir s’il descend du singe.»

Pour l’essentiel, l’émissaire créationniste dénonce ces «évolutionnistes (qui) veulent nous faire croire aux mutations de l’espèce mais sont incapables de nous fournir des fossiles transitionnels. On possède bien des millions de fossiles d’étoile de mer et de fossiles de poissons, mais aucun fossile intermédiaire.» Son mentor, Harun Yahya, n’a-t-il pas promis 7 millions de dollars à qui lui apporterait un fossile transitionnel? Sans que personne n’ait encore pu remporter la mise!

Puis Ali Sadun Engin ridiculise le biologiste et éthologiste britannique Richard Dawkins en rapportant de supposés propos dans lesquels le scientifique n’exclurait pas que «la vie aurait pu être créé par des extra-terrestres». La salle rit et se moque du chef de file des «Nouveaux Athéïstes». Redoublement des rires et applaudissements à la projection d’une vidéo montrant Richard Dawkins sans voix, incapable de donner un exemple de mutation génétique.

Ce dernier a raconté comment il s’était fait piéger par un intervieweur créationniste. Mais dans la salle du Théâtre du Gymnase, le public ne s’étonne pas du grossier montage qui a été fait.

«Ah, si j’avais pu assister à mon cours de SVT maintenant, j’aurais des arguments pour contredire mon prof», confie Nassim, ingénieur. «Tu rêves! Au lycée, si tu veux avoir 20 à ton bac, il faut que tu admettes cette théorie de l’évolution et toutes les valeurs qui vont avec», rétorque Said, un jeune conducteur de travaux. «A l’école, quand le prof a dit que l’homme descendait du singe, j’ai répondu que non, que l’homme descendait d’Adam. Le prof s’est moqué de moi et tous les élèves ont rigolé», se souvient Mehdi, encore bouleversé par ce souvenir d’enfance.
«La fin du temps est pour bientôt»

En milieu de soirée, les propagandistes créationnistes semblent avoir marqué des points. Mais les choses vont se gâter.

En direct d’Istanbul, voici Harun Yahya.

Sur fond d’aquarium, aux côtés d’un étrange drapeau turc bordé de vert, couleur de l’islam, les cheveux mi-longs, en veste grise et chemise blanche ouverte, l’homme tient plus du crooner vieillissant que du chercheur. Il salue tous les musulmans de France «un pays où il faut expliquer que la théorie de l’évolution est fausse».

Et puis très vite, ses propos prennent une tournure quasi-morale:

«L’islam est une religion d’amour et de compassion; les Français sont des gens polis, vous devez avoir confiance dans les chrétiens (c'est-à-dire dans les Français NDLR) et vous rapprocher d’eux.»

Avant de conclure:

«La fin du temps est pour bientôt. Toute l’humanité va bientôt voir, dans les dix années à venir, le retour du messie Jésus et de l’imam Mahdi.»

Visiblement, cette prophétie passe mal. Le public s’agite, murmure, proteste. Un homme se lève et crie:

«Personne ne peut prédire ce jour-là, le prophète lui-même a dit qu’il ne savait pas l’heure!»

Harun Yahya disparaît de l’écran. Les intervenants tentent de maîtriser la salle et ouvrent les questions.

Mais la magie a disparu. «J’étais assez convaincue par leur démonstration anti-Darwin, mais là je suis embêtée, cette prophétie idiote gâche tout», déplore une jeune Franco-mauricienne. Plusieurs personnes se lèvent et quitte les lieux. Et peu à peu, c’est sur le trottoir, devant le théâtre, que le débat s’engage.
«C'est quoi, ce discours?»

Un petit groupe s’étonne et s’interroge sur l’origine de l’argent de Harun Yahya. Un homme d’une trentaine d’années, titulaire d'un master de biologie, raconte:

«Il y a dix ans, j’ai contacté les gens de Harun Yahya; je travaillais au Muséum d’histoire naturelle à Paris. Ils m’ont proposé d’organiser des conférences en France pour eux et de traduire leurs bouquins en français, tout ça pour pas un sous et sans que mon nom apparaisse nulle part! J’ai refusé et ce soir je sais que j’ai bien fait parce que leurs explications ça vaut pas pipette, c’est dogmatique et faiblard, du copié-collé des fondamentalistes protestants américains!»

De fait, le chercheur Olivier Roy dans La Sainte ignorance explique que, d’abord limité aux Etats-Unis, le débat sur le créationnisme, rebaptisé intelligent design en américain, «rebondit en Europe dans les années 2000 avec la diffusion en langues européennes de l’Atlas de la Création de Harun Yahya» et constitue un exemple de «débat typiquement chrétien importé en islam par des fondamentalistes, qui se font, à leur insu, les agents de la christianisation de l’islam».

Dalila, la tête élégamment voilée d’un foulard de soie noire et habillée d’un manteau rouge flashy s’exclame:

«C’est quoi ce discours sur l’islam bizounours? Pour eux, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, sauf les mouvements d’extrême gauche qu’un des conférenciers a traités d’organisations terroristes, n’importe quoi!»

Comme en écho à Dalila, une Guadeloupéenne ajoute:

«Qu’est-ce qu’il nous raconte ce Harun Yahya? On est confrontés tous les jours à une vague anti-islamiste comme jamais en France, et il nous dit que les Français sont des gens polis et gentils!»

Un petit groupe entoure Gemal Abina, un sérigraphe franco-algérien de 42 ans, proche des Indigènes de la République, qui s’était opposé l’année dernière sur France 2 à Marine Le Pen:

«On en a ras le bol, nous les musulmans, de la façon dont on est traités en France, on est complexés et dès qu’il y a un type qui va peut-être nous donner un peu de fierté, qui peut être un référent, on court et on tombe sur un guignol comme ça. Et je suis sûr qu’il y en a parmi nous qui vont le suivre. Faudrait peut-être se demander à qui ça profite de laisser ce type raconter ces histoires? Pas à nous en tout cas! Vaudrait mieux prendre conscience de notre force et s’engager dans la politique locale!»

Visiblement, Harun Yahya, s’il rencontre un certain succès, a encore du pain sur la planche pour imposer ses idées créationnistes et sa conception de l’islam aux plus avertis, éduqués et politisés des jeunes musulmans français.

Ariane Bonzon
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime21/2/2011, 17:45

Citation :
Philadelphie, le vendredi 18 février 2011 – Le monde scientifique fêtait il y a quelques jours le 202ème anniversaire de Charles Darwin, père de la théorie de l’évolution, qui s’est révélée fondamentale pour l’évolution de la science au cours des deux derniers siècles. L’ensemble de la planète est cependant loin d’accepter que l’humanité soit soumise aux règles dessinées par Charles Darwin. Cette tendance se retrouve notamment aux Etats-Unis où les thèses créationnistes connaissent encore une importante audience. Cependant, toutes les tentatives des adeptes du « dessein intelligent » pour faire enseigner leurs doctrines dans les écoles du pays au même titre que l’évolutionnisme se sont heurtées à l’intransigeance de la justice américaine. Ces succès juridiques ne doivent cependant pas laisser croire à une victoire définitive, comme l’écrivaient il y a quelques semaines dans la revue Science Michael B. Berkman et Eric Plutzer du département de science politique de l’université d’état de Pennsylvanie.

Gagner des points


Leur enquête menée auprès de 926 enseignants de biologie exerçant dans des écoles publiques offre plus certainement des résultats inquiétants. Il apparaît en effet qu’à peine 28 % des professeurs interrogés se conforment aux prescriptions du National Research Council qui rappelle que seule la théorie darwinienne doit être évoquée pour expliquer l’évolution de l’homme. L’enquête révèle en outre
que 13 % de professeurs donnent pendant au moins une heure la primauté à une présentation positive des thèses créationnistes. Les autres pédagogues, c'est-à-dire la majorité des enseignants de biologie, bottent en touche. C’est ainsi que certains vont se concentrer sur les conséquences moléculaires de la théorie de l’évolution en passant sous silence la question des espèces. Il en est d’autres qui pour éviter les questions embarrassantes font aux étudiants une présentation pragmatique de la situation : la théorie de l’évolution est celle qui permet de remporter des points aux examens. Aussi, est-il nécessaire de « faire comme si la théorie de l’évolution était vraie », plaide un professeur du Michigan. Et en tout état de cause, il est très fréquent que les idées darwiniennes et les dérives créationnistes soient présentées sur un pied d’égalité. En optant pour cette stratégie, les professeurs souhaitent ainsi échapper aux questions des élèves mais aussi aux remontrances des parents. Des doléances de ces derniers sont redoutées par 29 % des enseignants interrogés.


Ailleurs dans le monde


Soulignons que si de telles dérives sont extrêmement rares en France, l’Europe n’est pas un espace préservé de l’assaut des créationnistes qui connaissent notamment une importante écoute en Serbie, en Pologne ou en Italie.


Martine Pichet
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime23/2/2011, 14:58

Citation :
Leur enquête menée auprès de 926 enseignants de biologie exerçant dans des écoles publiques offre plus certainement des résultats inquiétants. Il apparaît en effet qu’à peine 28 % des professeurs interrogés se conforment aux prescriptions du National Research Council qui rappelle que seule la théorie darwinienne doit être évoquée pour expliquer l’évolution de l’homme

Nous connaissons en France une situation étonnante: les professeurs de biologie confondent très souvent le darwinisme... et le néo lamarckimse: ils utilisent des expressions typiquement lamarckiennes, comme l'"adaptation au milieu" ou "l'évolution en vue d'une adaptation" (incompatible avec le darwinisme), croyant exposer la vision darwinienne. Very Happy

Bilan: la majorité des français est restée lamarckienne, sans le savoir
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime24/2/2011, 15:46

Oui cela montre que le corps enseignant n'est pas clair avec ces thèses même en France
Aujourd'hui je me suis engagé dans une association d'aide aux Individus victimes de maneouvres sectaires.(ADFI)
Quand je mesure les dégâts humains que ces sectes provoques y compris chez des gens qui y sont venus sans l'avoir vu arriver parce qu'ils avaient choisi de faire du Yoga...je me rends compte que n'importe quelle voie touchant à la réflexion su l'homme peut aboutir à des catastrophes.
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime1/3/2011, 10:05

GIBET a écrit:
Oui cela montre que le corps enseignant n'est pas clair avec ces thèses même en France
Aujourd'hui je me suis engagé dans une association d'aide aux Individus victimes de maneouvres sectaires.(ADFI)
Quand je mesure les dégâts humains que ces sectes provoques y compris chez des gens qui y sont venus sans l'avoir vu arriver parce qu'ils avaient choisi de faire du Yoga...je me rends compte que n'importe quelle voie touchant à la réflexion su l'homme peut aboutir à des catastrophes. GIBET

100% d'accord

D'ailleurs on observe la chose avec la psychanalyse comme avec la philosophie.
C'est un noble combat que tu mènes ...
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime1/3/2011, 11:55

Ce n'est pas spécifique à la France , en lisant des études réalisées sur la bible, je me suis aperçu que certaines ,rédigées par d'éminents spécialistes se contredisaient, une a retenu mon intention , le peuple juif aurait été exterminé.
C/C
L'article inventorie, à l'aide de photos et d'une échelle des temps, les principales traces écrites égyptiennes et assyriennes qui évoquent leurs relations avec le pays de Canaan. Certaines, comme la stèle de Merneptah (-1210) contredit la Bible en indiquant que le peuple d'Israël a été détruit. D'autres, comme la commémoration de la campagne du pharaon Shesquonq Ier (-925), mentionnent l'existence de certains rois d'Israël et de Juda.
Question pour Gibet , témoins de jéovah (ou de gévéor ,pardon) secte ou pas ?
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime1/3/2011, 16:48

Je ne sais pas si c'est forum actif mais il m'a coupé pendant de très longues minutes au milieu de la réponse que j'avais (coup de chance) sauvegardée:

Secte oui puisque visé dans le rapport parlementaire mais non interdite car la constitution français en son article 2 interdit toute discrimination de croyance.
Seuls les atteintes à la liberté d'autrui peuvent être poursuivis, si elles sont prouvées. Hors peu de victimes déposent plainte même quand elles sont aidées et soutenues. Elles veulent surtout se refaire une santé.
Alors il reste surtout à les aider face à des organismes très défendues et qui savent payer très cher pour cela.
Tiens pour information:
Citation :


La justice ouvre la porte des prisons aux aumôniers Témoins de Jéhovah
Publié le 28.02.2011, 20h47

Le tribunal administratif de Lille (TA) a statué lundi contre l'administration pénitentiaire qui refusait d'accorder à des aumôniers Témoins de Jéhovah l'autorisation de visiter en prison les détenus qui en font la demande.
En avril 2008, la Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) de Lille avait rejeté les demandes d'agrément d'aumônier bénévole déposées par des ministres du culte jéhovistes pour les centres de détention de Bapaume (Pas-de-Calais), Rouen (Seine-Maritime) et Laon (Aisne).

L'administration pénitentiaire justifiait son refus au motif que les détenus susceptibles de faire appel à des aumôniers Témoins de Jéhovah sont en trop faible nombre pour justifier un agrément semblable à celui accordé aux
représentants des grandes confessions.
Le TA a estimé que cet argument "ne suffisait pas" à refuser l'agrément. "Conformément à la loi de séparation des Eglises et de l'Etat du 9 décembre 1905 - +La République (...) garantit le libre exercice des cultes+ -, les juges ont décidé d'annuler les décisions contestées", indique-t-il dans un communiqué.
Des décisions semblables ont été prises par d'autres juridictions en France, notamment par le tribunal administratif de Paris en 2010.
La Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) avait par ailleurs statué en 2010 en faveur du détenu qui a présenté sa requête à Rouen, estimant que la position de l'administration pénitentaire portait
"atteinte au droit à la liberté de conscience et d'opinion des détenus".
Elle demandait au ministre de la Justice "d'organiser les pratiques cultuelles en milieu carcéral sur des critères objectifs et de les mettre en oeuvre de façon effective au sein des établissements pénitentiaires".
Les Témoins de Jéhovah sont environ 150.000 en France. Nombre de leurs branches locales ont le statut d'"association cultuelle".
Puissante hein?

Au pire notre liberté constitutionnelle de créer des sectes peut conduire à cela:
Citation :
Le tristement célèbre Roch «Moïse» Thériault est mort. Il a été retrouvé sans vie, samedi matin, dans sa cellule du pénitencier de Dorchester, au Nouveau-Brunswick.

La nouvelle a été confirmée à l’Agence QMI tard en soirée samedi par un porte-parole de Service correctionnel
Canada (SCC).


«Il a été découvert inanimé dans sa cellule vers 9 h 10, heure locale, a indiqué Étienne Chiasson, du SCC. Les
services de santé ont été appelés sur place; ils ont tenté de le réanimer, mais en vain. Son décès a été constaté quelques minutes plus tard, soit vers 9 h 30.»


Thériault pourrait avoir été victime d’un «assaut», a ajouté M. Chiasson, soulignant qu’une enquête déterminera si cette hypothèse est fondée ou non. Service correctionnel du Canada ainsi que la Gendarmerie royale du Canada enquêtent sur cette affaire.

M. Chiasson n’a donné aucun autre détail relativement à ce décès, en raison de l’enquête en cours. Il n’a pas
voulu indiquer, notamment, si les autorités avaient appréhendé un suspect.


Né en mai 1947, Thériault, un ancien gourou qui se faisait appeler «Moïse», a dirigé une secte au Québec et en Ontario de la fin des années 1970 jusqu’en 1989. Il a manipulé ses disciples et leur a fait subir les pires sévices. En 1988, il a éventré Solange Boilard qui souffrait de maux de ventre, à vif, avec un couteau de boucher, et a été
condamné à la détention à vie, en 1993 (soit quatre ans après son arrestation), pour le meurtre de cette femme.


Thériault avait confié à certains médias au cours des derniers mois qu’il était rongé par les remords et accablé de honte pour les atrocités qu’il a commises.

On le disait malade et affaibli ces derniers temps.

Il avait fait parler de lui ces dernières années parce qu’il avait décidé d’écrire des poèmes et de peindre des tableaux pour les vendre sur internet, ce qui en avait choqué plus d’un. La Cour fédérale avait récemment rejeté sa tentative de faire renverser la décision de Service correctionnel du Canada de l’empêcher de s’adonner à cette pratique.

Une des disciples de Thériault, Gabrielle Lavallée, a écrit un livre, «L’alliance de la brebis», en 1993, qui a
été réédité en 2009.


Elle y raconte ses 12 années «d’un pèlerinage aux frontières de l’inacceptable», peut-on lire sur le site internet
de son éditeur.


«Gabrielle Lavallée, une jeune infirmière licenciée, première de classe, choisit à la fin des années 1970 de
se donner corps et âme à une recherche devant lui permettre d'atteindre le but de sa quête spirituelle: se préparer à l'entrée dans le royaume de Dieu. Mais malheureusement, Roch Thériault, un homme charismatique qui se fait alors
appeler Moïse, se retrouve sur son passage. En plus d'exploiter son innocence et sa pureté, le pire gourou que le pays aura connu, lui massacrera son rêve pendant 12 longues années de violence physique et verbale.»


La vie de Thériault a par ailleurs fait l’objet d’un film, «Moïse - L'affaire Roch Thériault», du réalisateur Mario Azzopardi, paru en 2002, mettant en vedette Luc Picard, Isabelle Blais et Polly Walker.
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime22/7/2011, 11:21

Voila un article très intéressant et qui aborde aussi l'argumentaire "SCIENCES et CROYANCES deux mondes différents?"
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Citation :
Le créationnisme est-il scientifique ?

Réponse de Thomas Lepeltier à Guillaume Lecointre Quelques explications

Dans notre numéro 291 (juillet 2010), sous le titre provocateur « quand un philosophe défend le créationnisme », nous rendions compte d’un petit livre paru à la fin de l’année 2009. Nous avions alors demandé à Gabriel Gohau et Laurent Loison, épistémologues et historiens des sciences (Centre François Viète – Université de Nantes), de se pencher sur l’argumentation développée par Thomas Lepeltier. Voir ici : Quand un philosophe défend le créationnisme.

L’auteur, Thomas Lepeltier, « après une formation scientifique (doctorat d’astrophysique) s’est plongé dans les livres, de l’histoire aux sciences en passant par la philosophie. Il en est ressorti, nous dit-il sur son site internet (consulté le 18/07/2011 http://thomas.lepeltier.free.fr/tho...), un peu historien et philosophe des sciences, un peu journaliste et un peu enseignant de français (actuellement chargé de cours à l’Université d’Oxford) ». Il avait souhaité réagir aux analyses de son livre. Sa réponse, publiée sous une version courte dans SPS 295 (avril 2011), est disponible ici : Le créationnisme est-il scientifique ? Note critique.

Guillaume Lecointre, systématicien, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, également membre de notre comité de parrainage scientifique, nous a proposé sa propre analyse du livre de Th. Lepeltier : L’ignorance prescriptrice

Thomas Lepeltier a souhaité répondre au texte de G. Lecointre.
Nous publions ci-dessous son texte, suivi d’une courte réponse de Guillaume Lecointre.

La science n’est pas similaire au jeu d’échecs


Il est évident que toute personne qui prétend jouer aux échecs doit respecter scrupuleusement les règles arbitraires de ce jeu. Celui qui ne le ferait pas signerait son exclusion des tournois d’échecs. En est-il de même en
science ? Y aurait-il une liste de règles que toute personne prétendant faire de la science devrait respecter sous peine d’être disqualifiée ipso facto ? Autrement dit, l’activité scientifique peut-elle être assimilée à un jeu pour lequel il existerait des règles définies très précisément et que tout scientifique devrait suivre à la lettre ?

Dans mon livre Vive le créationnisme ! Point de vue d’un évolutionniste (2009), j’ai implicitement défendu la thèse, après d’autres philosophes des sciences, qu’une telle liste n’existe pas. Cela ne veut pas dire que les scientifiques en activité ne suivent pas implicitement des règles et que toutes les méthodes pour connaître le monde qui nous entoure se valent. Il y a manifestement des scientifiques qui travaillent mieux que d’autres. Mais cette thèse signifie que les règles plus ou moins bien suivies par les scientifiques en activité ne sont pas écrites dans le marbre et que ce n’est pas un non-respect d’une soi-disant liste de règles, établie par on ne sait trop quelle autorité, qui ferait que l’on n’est pas scientifique. Si quelqu’un met sur pied une théorie selon laquelle la Terre est plate, il paraît plus pertinent de montrer en quoi ses arguments sont faux ou farfelus que de lui retirer le titre de scientifique parce qu’il n’aurait pas suivi telle ou telle règle. Pour bien rendre clair que la position épistémologique défendue dans ce livre ne consiste donc pas à soutenir que toutes les théories prétendant décrire le monde se valent, j’écrivais explicitement qu’il y a des théories capables de mieux rendre compte du monde que d’autres et qu’il y a même des théories fausses (par exemple, p. 45).

Suivant cette ligne de pensée, j’analysais les controverses suscitées par le créationnisme (sous ses deux formes : créationnisme d’inspiration biblique et dessein intelligent). Je me demandais alors s’il y avait des règles que cette approche du vivant ne respecterait pas et au nom desquelles on serait en droit de lui dénier le titre de science. N’en trouvant pas, je déclarais que l’on pouvait voir dans le créationnisme une approche scientifique du monde. Mais j’ajoutais que le créationnisme d’inspiration biblique est une théorie fausse (p. 43) et que le dessein intelligent est une théorie vide (p. 35). Sur quoi je concluais que l’existence du créationnisme, malgré ses erreurs et ses impasses, avait le mérite de nous faire réfléchir à la notion de scientificité. J’en voulais pour preuve qu’il m’avait moi-même conduit à des réflexions épistémologiques que je trouvais intéressantes.

J’étais bien conscient que la thèse défendue dans ce livre était loin de faire l’unanimité puisque, pour la grande majorité de ceux qui ne sont pas créationnistes, le créationnisme n’est pas scientifique. Je m’attendais donc
à ce qu’on me fasse des objections et qu’on souligne éventuellement des erreurs que j’aurais pu commettre dans mes raisonnements. C’était le prix à payer pour oser publier un livre iconoclaste. Mais c’était aussi une opportunité pour entrer dans un débat épistémologique potentiellement riche.

Des critiques absurdes


En juillet 2010, l’Afis (Association française pour l’information scientifique) qui se décrit comme étant une association voulant « éviter toute concession […] à la désinformation et à la complaisance pour l’irrationnel » publiait deux comptes rendus critiques de mon livre dans sa revue Science et pseudo-sciences. Alors que j’espérais un débat d’idées, je fus confronté à une diatribe, où le dénigrement tenait lieu d’argument. Il me fallut répondre pour montrer en quoi ces deux critiques témoignaient « d’une incapacité à lire correctement un texte et à engager une discussion constructive ». À la fin de ma réponse, j’en appelais à un débat plus serein et plus réfléchi. Toujours sous l’égide de l’Afis, c’est maintenant au tour de Guillaume Lecointre de « réagir » à mon livre. Le résultat est
étonnant.

Dans ma réponse aux deux précédentes critiques, je soulignais déjà que l’affirmation selon laquelle je défendais le créationnisme relevait de la désinformation étant donné que j’écrivais explicitement dans mon livre, comme je
l’ai rappelé plus haut, que le dessein intelligent est une théorie scientifique vide et que le créationnisme, qui se fonde sur une lecture plus ou moins littérale de la Bible, est une théorie fausse. Comment peut-on interpréter ces
propos comme une défense du créationnisme ? Or que trouve-t-on dans la « réaction » de Lecointre ? Que mon « propos est créationniste », que mon livre « accrédite […] les thèses du ‘dessein intelligent’ », qu’il reproduit « en langue française une fraude épistémologique caractéristique des tenants de l’Intelligent Design ».
Lecointre a bien écrit « fraude », c’est-à-dire action faite de mauvaise foi dans le but de tromper. Veut-il sous-entendre que je suis un créationniste déguisé qui reproduirait sciemment des arguments épistémologiques
que je saurais faux dans le seul but de promouvoir le créationnisme ?

La diabolisation ne s’arrête pas là. Comme je l’ai souligné plus haut, et comme je l’écrivais explicitement dans mon livre, considérer que l’activité scientifique n’est pas astreinte à respecter des règles de jeu définies de façon très précise n’implique pas que toutes les théories scientifiques se valent. Mais Lecointre n’a que faire de ces précisions tant, selon lui, il est évident que j’ai une conception du monde « où toute argumentation vaudrait toute autre et où le métier de scientifique se dissout. ». Il se laisse alors aller à écrire que la conception de la démarche scientifique présentée dans mon livre « finira par dissoudre, politiquement parlant, la caractéristique et l’autonomie de la démarche scientifique ». Apparemment, je serais « sans conscience des limites méthodologiques de la science d’aujourd’hui, [et je la ferais] évoluer vers autre chose qui ressemble fort à de la théologie, mais [que je voudrais]
continuer à appeler science. » De même, je vous condamnerais, chers lecteurs, « à être dogmatiques [puisque j’enferme tout le monde] dans un combat entre une croyance contre une autre, combat dans lequel tout est permis
puisqu’il n’y aurait pas de règle universelle [de la science] ». Enfin, pour abréger cette liste ubuesque, la conclusion de mon livre « nie le métier de scientifique ». Comment Lecointre a-t-il pu être saisi d’une telle peur en me lisant ?

Ce qui est sûr c’est que son effroi l’a rendu incapable de lire correctement mon texte comme cela est également manifeste quand il m’accuse d’utiliser « la même rhétorique que les créationnistes » puisque, apparemment, dans mon livre, « toute prise de parole contre les créationnistes est soupçonnée ou qualifiée de dogmatisme » ! Où ai-je
bien pu laisser paraître un tel soupçon ? Et ce soupçon s’appliquerait-il à moi-même quand je prends la « parole contre les créationnistes » et que j’affirme que leur théorie est fausse ? Quelle lecture abracadabrante de mon texte ! Dans le même style, il m’accuse d’avoir une vision binaire de la controverse suscitée par le créationnisme, puisque je laisserais apparemment entendre que c’est « un débat des extrêmes, celui des darwiniens qui ‘exagèrent’ […] contre le créationnisme ‘utile’ ». Là encore, quel travestissement de mes propos ! J’ai simplement écrit qu’un
des mérites du créationnisme est « de nous inciter à réfléchir à d’éventuelles exagérations de certains darwiniens à propos de la réussite de [la théorie darwinienne de l’évolution] [p. 11] ». En quoi dire qu’il peut y avoir des darwiniens qui exagèrent quant aux réussites de leur théorie de prédilection signifierait que l’opposition au créationnisme vient des darwiniens qui exagèrent ? Cette interprétation aberrante de la part de Lecointre traduit probablement sa volonté de me situer à tout prix dans le camp des créationnistes contre celui des darwiniens ! Il semble ainsi faire sien l’adage, cher à George Bush, selon lequel ceux qui ne sont pas avec moi sont contre moi.

Même quand il aborde les arguments épistémologiques qui sont au cœur de mon ouvrage, Lecointre fait preuve de la même précipitation à condamner sans réfléchir. Considérant a priori que mes arguments sont faux, pourquoi en effet se donner la peine de les étudier attentivement ? Par exemple, il m’accuse de commettre « une faute logique considérable » quand j’en arrive, d’après lui, « à conclure à la scientificité du créationnisme sans donner un seul critère de scientificité », car « l’ignorance avouée des critères de scientificité est prescriptrice [sic] de catégorisation ». Appliquée à un autre contexte, cette accusation semble signifier que l’on commet une faute logique quand on dit que certains objets ou certaines activités sont artistiques, tout en considérant qu’il n’y a pas de définition précise de l’art. Les amateurs apprécieront. De toute façon, mon propos n’a pas consisté à ignorer les critères de scientificité souvent avancés dans ces débats — on se demande ce qu’a lu Lecointre ! —, mais à montrer qu’il est difficile de déterminer, en les passant en revue un à un, au nom de quel critère le créationnisme ne serait pas scientifique. À ce niveau-là, il est donc difficile de comprendre pourquoi je n’aurais pas le droit, en toute
logique, de dire que le créationnisme est scientifique. Est-ce alors parce que j’en viens en fin d’analyse à considérer que l’activité scientifique — comme l’art — ne se définit pas par une liste précise de critères rigides que je n’aurais pas le droit, en toute logique, d’écrire que le créationnisme est scientifique ? Là encore, le penser c’est, sous couvert d’une prétendue logique, faire preuve d’un autoritarisme absurde. Cette interdiction est d’autant plus déplacée que, dans mon texte, je montre explicitement pourquoi il n’est pas incohérent de dire, à la fois, que le créationnisme est scientifique et que la notion de scientificité, parce qu’elle n’est pas assez précise, n’est pas utile dans les débats sur la pertinence du créationnisme (p. 59). En deux mots, disons que la notion de scientificité peut effectivement être utilisée pour signifier qu’une doctrine cherche à décrire le monde (dans ce cas, le créationnisme est scientifique) tout en étant, en raison même de cette utilisation, inopérante pour distinguer entre elles deux théories cherchant à décrire le monde (par exemple, le créationnisme et la théorie darwinienne de l’évolution).

Une approche partisane


À travers toutes ces critiques, on peut finalement discerner la façon dont procède Lecointre. Il part de ses a priori, constate que mes raisonnements me conduisent à les remettre en cause et en déduit que je me trompe. Par exemple, selon lui, il y aurait d’un côté « le registre des faits » (ou ce qu’il appelle aussi le savoir) et d’un autre « celui des croyances » (ou ce qu’il appelle aussi la signification). À propos de cette claire dichotomie, il n’exprime aucun doute. Elle semble tout droit sortie d’un cours de classe de Terminale sur Platon, mais pourquoi pas. Je suis ouvert à ce qu’on me montre qu’il y a une distinction étanche entre le savoir et la croyance. Pour l’instant, j’en doute : n’y aurait-il pas des éléments de croyance dans les théories scientifiques ? C’est, entre autres, une idée
que j’ai essayé de formuler dans ce livre. Cependant, plutôt que de montrer qu’il existe effectivement une distinction nette entre ce qui relève de la science et ce qui relève de la croyance, ou même plutôt que de montrer en quoi mes propos mettant en cause cette distinction seraient erronés, Lecointre préfère me traiter régulièrement d’ignorant qui confondrait tout ! Estimant probablement que l’insulte n’est pas assez forte, il se laisse même aller à
sous-entendre que mon ignorance ne serait nullement naïve mais voulue. Ce qui est plus grave, puisqu’on pardonne au naïf ; pas au fourbe ou au manipulateur. Mais dans quel but aurais-je opéré ces manipulations ? Comme Lecointre a affirmé que mon « propos est créationniste » et que mon livre « accrédite […] les thèses du ‘dessein intelligent’ », il doit s’imaginer que, même si j’écris que le créationnisme est une théorie fausse, je serais en réalité à la solde des créationnistes ! Que Lecointre puisse me prêter un esprit à ce point tordu est au premier abord surprenant. Comme on le verra plus bas, cette démarche répond toutefois à une stratégie bien précise.

Concernant la notion de « cause intelligente », qui est au fondement du dessein intelligent, Lecointre reste, toujours en raison de sa fidélité à ses a priori, sourd à mon argumentation. Une de mes réflexions consistait à chercher une éventuelle situation où l’on pourrait considérer des causes intelligentes en biologie. Il est évident qu’il n’est pas question d’accepter n’importe quelle référence à une cause intelligente. Le problème est de déterminer s’il existe des conditions où ce serait éventuellement légitime.
Il me paraissait important d’aborder cette question en restant ouvert (pour information, je tiens à préciser que je ne crois pas en Dieu et que je n’adhère à aucun mouvement mystique ou spiritualiste). Après avoir rappelé que parfois des scientifiques font appel à une cause intelligente pour expliquer tel ou tel phénomène (par exemple, des archéologues pour expliquer un alignement de pierres), j’en arrivai à concevoir, entre autres, que « la problématique du dessein intelligent pourrait gagner en pertinence à l’heure des biotechnologies [où des biologistes, c’est-à-dire des causes intelligentes — du moins, on espère —, pourraient jouer un rôle dans la formation de nouvelles formes vivantes], et cela indépendamment de toute considération théologique [p. 52] ». Mais Lecointre ne daigne pas s’attarder sur ces réflexions puisque, pour lui, toute référence à une cause intelligente est apparemment à bannir
d’office.

Que ce rejet soit l’expression d’une forme d’irrationalité est manifeste à travers la façon dont Lecointre caricature toute cette argumentation. Alors que j’avançais qu’il n’est pas question de considérer une cause intelligente à la moindre difficulté rencontrée pour expliquer tel ou tel phénomène, Lecointre écrit que « Dieu, les causes intelligentes ou les spaghettis [en référence à une blague qui circule chez certains adversaires du dessein intelligent] sont mobilisables à tout moment à propos de tout, parce que conçus comme omnipotents sans que leur action directe puisse être démontrée expérimentalement. » Ailleurs, il écrit que : « Ils [Dieu, les causes intelligentes et les spaghettis] sont bons à tout, donc ils n’expliquent rien. » Paragraphe après paragraphe, il répète la même antienne. Dernier exemple : « comme le dessein intelligent peut être mobilisé à propos de tout sans que son existence et ses actions puissent être testées dans le monde naturel, il est inopérant en sciences. » On ne peut pas plus mal lire ce que j’ai écrit. Il me suffira de rappeler une seule phrase de mon livre pour souligner l’absurdité du texte de Lecointre. En concluant mon analyse du dessein intelligent, j’écrivais ainsi que, pour éventuellement considérer un jour une cause intelligente — autre qu’un biologiste cherchant à synthétiser la vie —, il fallait «exhiber non seulement la façon dont pourrait fonctionner le processus intelligent auquel on fait référence, mais également la quasi-impossibilité qu’il y aurait à ce que le processus en question se soit produit par des causes […] non intelligentes [p. 35]. » Mon verdict était que personne n’est arrivé à un tel résultat et que le recours à des causes intelligentes n’est, par conséquent, pas à l’ordre du jour. Que Lecointre arrête donc d’affirmer que ceux qui réfléchissent à la pertinence ou non d’une éventuelle introduction de causes intelligentes en biologie ont systématiquement la bêtise de vouloir les faire intervenir « à tout moment à propos de tout, parce que conçu[e]s comme omnipotent[e]s ».

De quoi Lecointre a-t-il peur ?


Je pourrais continuer longtemps à répondre ainsi aux multiples critiques de Lecointre. Mais cela risquerait de devenir lassant. Reste néanmoins une question importante. Comment a-t-il pu en arriver à de telles divagations ? Il n’est pas toujours facile de déterminer les motivations d’un auteur. Le texte de Lecointre offre toutefois quelques indices. À ma suggestion qu’il est préférable de vivre dans une société où existe une contestation de théories bien établies plutôt que dans une société « où personne n’aurait le désir de contester les discours émanant des grandes instances scientifiques [p. 47] », Lecointre se montre offusqué et se drape dans la position de celui qui détient le savoir. Selon lui, seuls les scientifiques « en poste ‘académique’ » pourraient déterminer ce qui relève des faits ; les autres — les manants — devraient réaliser qu’ils n’ont accès qu’à des croyances. Nos « concitoyens », qui ne sont pas des scientifiques « du milieu académique », ne pourraient en effet que « contester les savoirs publics [professés par les scientifiques en poste académique] au nom de représentations qui relèvent de la sphère des
significations [c’est-à-dire des croyances]. » Il faudrait donc laisser les scientifiques, du haut de leur chaire, leur « fournir les éléments méthodologiques, techniques et factuels nécessaires » afin que cette gent commune bénéficie d’un peu de lumière pour comprendre le monde dans lequel elle vit. En somme, Lecointre dessine un ordre symbolique très rigide et très hiérarchisé : d’un côté, les scientifiques « en poste académique » ; de l’autre, le reste de la population. Bien sûr, lui-même appartiendrait à l’élite, à cette caste des seigneurs qui auraient
accès « au registre des faits ».

On comprend maintenant pourquoi Lecointre ne cesse de répéter que, pour être scientifique, il faut respecter les règles du jeu (les siennes, bien sûr) et qu’il existe une claire distinction entre le « savoir » et la « croyance ». C’est tellement important à ses yeux qu’il va jusqu’à affirmer que, s’il faut combattre le créationnisme, ce n’est pas en premier lieu — comme on pourrait s’y attendre — parce qu’il est entaché d’erreurs, mais « c’est d’abord parce qu’il mélange le registre des faits et celui des croyances » ! Cette obsession des catégories rigides s’explique par le
fait que toute remise en cause de ces règles du jeu scientifique qu’il a inventées, et de cette prétendue distinction nette entre savoir et croyance, reviendrait à fragiliser l’ordre symbolique sur lequel il voudrait régner en maître. Gare donc au trublion !

C’est vraisemblablement parce que j’ai défendu la thèse que l’activité scientifique n’est pas assimilable à un jeu, comme le jeu d’échecs, et qu’il n’est pas a priori interdit de réfléchir à d’éventuelles causes intelligentes pour rendre compte de phénomènes biologiques, que Lecointre a dû se sentir menacé. Dans son univers mental, cette réflexion ne relève pas de la science dont le « périmètre » est, selon lui, très bien délimité. Par conséquent, il l’a bannie. Passer outre cette injonction revient à remettre en cause l’ordre établi. Donc, panique à bord. Si on laisse passer ce genre d’approche, a-t-il dû se dire, « la » science, dont il se voit comme un des gardiens, finira pas s’écrouler. N’écrit-il pas que mes propos tendent à « dissoudre […] la démarche scientifique » ? Du coup, Lecointre est parti à la charge, tête baissée. L’enjeu du combat n’est autre que la survie de son ordre symbolique. Mes propos sont donc lus de travers. Mes arguments sont ignorés. Et je me trouve assimilé aux créationnistes. Bref, il n’est pas question de s’engager dans un véritable débat. Lecointre, ayant trop peur de perdre la position de pouvoir symbolique qu’il s’est octroyée, n’est plus ouvert à la réflexion.

Que l’attaque de Lecointre contre mon livre soit ainsi motivée par sa peur de perdre le pouvoir symbolique qu’il s’arroge est également manifeste à travers le reproche récurrent qu’il m’adresse de ne pas mentionner les motivations politiques des créationnistes. Il est incontestable que certains créationnistes, peut-être même la plupart, ont des motivations politiques (Lecointre laisse entendre que tous les créationnistes ne sont mus que par de telles motivations ; il en arrive facilement à cette généralisation abusive puisque leur motivation ne peut pas, selon sa définition bien à lui, être scientifique). Effectivement, je n’ai pas parlé de cette dimension politique.
Non pas que le sujet soit inintéressant. Mais j’estimais que, indépendamment des motivations politiques de certains créationnistes, il était également intéressant sur un plan épistémologique d’analyser leurs arguments. Or, pour
Lecointre, c’est un crime de lèse-majesté puisque cela revient à ne pas être fermé à des analyses qu’il a bannies une fois pour toutes de son royaume. En prenant ainsi au sérieux les arguments des créationnistes, dont il a fait ses adversaires, je les légitimerais. Je les laisserais rentrer dans la place forte.
Je serais donc un traître (d’où ma soi-disant « ignorance voulue », et pas « naïve », mentionnée plus haut). En somme, à ses yeux, je ne peux être qu’un créationniste déguisé !

Misère, misère, misère… Dans la précédente réponse à mes critiques, j’écrivais qu’une argumentation méthodique à l’encontre de mes propos était bienvenue. Je ne prétends pas détenir la vérité en matière d’épistémologie. Mais je demandais à mes lecteurs de ne pas entrer dans des dénigrements puérils. J’ajoutais que ce genre de polémique était « sans grand intérêt, si ce n’est de révéler la médiocrité de celui qui la lance ». Vivement donc que le débat progresse …

Thomas Lepeltier, juin
2011.

Réponse de G. Lecointre à T. Lepeltier

Ces interprétations psychosociologiques relèvent d’une stratégie de déplacement de cible. Concentrons-nous sur le fond, parce que je ne dispose ici que de 2000 signes.

  1. Affirmer qu’il serait difficile de cerner des critères de scientificité et que, pour cette raison, le créationnisme est scientifique, revient à dire que n’importe quoi peut être scientifique. C’est absurde. L’analogie avec l’art ne tient pas : en art tous les moyens sont bons pourvu que le résultat soit une émotion esthétique (moyens non requis pour un effet requis) ; en science
    des méthodes calibrées sont utilisées pour aboutir à un résultat non commandé (moyens requis pour un effet non requis).

  2. Faire un livre sur l’ID sans aborder son impulsion politique, qui explique tout, est tellement surprenant de la part d’un auteur instruit que c’en est douteux.
    Mais sur ce doute je peux me tromper.

  3. Le jeu d’échecs est une caricature. Oui, il existe des critères de scientificité sous forme d’attendus, de contrat tacite : on ne forme pas des docteurs en sciences n’importe comment. Comme la place me manque ici pour rappeler les objectifs des scientifiques organisés en profession et les quatre piliers du contrat, on consultera l’ouvrage à paraître [1].
A propos de la défense d’un pouvoir symbolique et de mes prétendues peurs… soyons sérieux : j’aime seulement mon métier et le faire partager. J’ai une conscience politique du métier de chercheur. Je ne suis pas payé avec vos impôts pour dire à mes concitoyens que la profession qu’ils payent n’a pas de méthode de travail, donc pas de critères de qualité. Que serait l’accès à la science par le mérite s’il n’y avait pas de critères de scientificité ? Deviendrait-on scientifique par le talent rhétorique ? Par l’autorité personnelle ? Par la fortune ? Dire ce qu’est la
science fait partie de mes missions statutaires, et aide les enseignants à l’enseigner. C’est l’absence de critères de scientificité collectivement partagés par une profession qui fera la science aristocratique qu’on m’accuse
d’incarner.
[1] G. Lecointre (2011). Les sciences face aux créationnismes : ré-expliciter le contrat méthodologique des
chercheurs.
Coll. Sciences en questions. Ed. Quae-INRA. A paraître. Voir aussi : C. Baudoin et O. Brosseau (2011). Les créationnismes : Une menace pour la société française. Belin, A paraître.
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime22/7/2011, 15:38

Citation :
Voila un article très intéressant et qui aborde aussi l'argumentaire "SCIENCES et CROYANCES deux mondes différents?"
GIBET

Oui c'est un article intéressant qui me conduit à une remise en question personnelle.

En réalité, l'objet du débat n'est pas tant le créationnisme que la question épistémologique des critères nécessaires et suffisants de la Science.

Pour faire court: les critères de scientificité ne peuvent eux mêmes être scientifiques, sauf à entrer dans un cercle vicieux (un diallèle) où il faudra présupposer ce qu'il s'agira de démontrer.

En conséquence de quoi, ces critères seront toujours extra scientifiques... et donc sujets à discussions.

D'où: ne comptons pas sur l'avancée des connaissances pour qu'advienne une humanité moins conne Very Happy

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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime22/7/2011, 22:07

Salut tt le monde.

J'ai pas eu le temps de tt lire prcq je suis en pleins "enmerdements informatiques" Excel et Visual Basic ...

Bon,je résume un article que j'ai fait passer il y a qq temps .
Le problème avec Darwin c'était pour moi non pas le raisonement,mais le temps .

Pour qu'une mutation devienne "avantageuse" ,c'est comme la probabilité que les Extra terrestres existent ; ils existent surement,c'est une certitude .
La probabilité qu'on en rencontre un par contre est sensiblement différente .

Pour que les mutations soient efficaces il faut que :

a) elle soit bénéfique.
b) elle touche la lignée sexuelle (sinon elle ne se transmet pas) .

Pour que la sélection naturelle fasse son oeuvre,il faut que la mutation transmise soit directement aventageuse .
Si elle est le premier pas vers une solution aventageuse,mais qu'en elle même elle n'est pas aventageuse,soit statistiquement elle ne sera pas sélectionnée,soit même elle pourrait être "rejetée" par la nature .

Par exemple ,imaginons qu'un poisson subisse une mutation et attrape un bras .
Tant qu'il n'a pas de main,ça l'avance pas fort .
Ca le limite même ....

Citation :
Epigénétique .

Résumé très succinct :
La génétique, c’est ce que la cellule peut faire une fois pour toute (c'est-à-dire bien souvent tout et son contraire),mais qu’elle ne fait pas réellement .
La génétique est quasi stable dans le temps .
L’épigénétique, c’est ce que la cellule peut tirer de son bagage génétique en fonction des circonstances .
L’épigénétisme est fort variable dans le temps en fonction des circonstances . Il peut passer de génération en génération, il peut au cours du temps et chez un même individu progresser dans un sens puis dans un autre (y compris le retour en arrière)
Quelques exemples d’expression de l’épigénétisme :
• La chenille qui se transforme en papillon (le bagage génétique est exactement le même ,mais l’un est une chenille et l’autre un papillon) .
• La masse graisseuse qui détermine le sexe chez le Merou .
• La température qui détermine aussi le sexe chez certaines grenouilles .
• Deux jumeaux vrais ont exactement le même bagage génétique tout au long de leur vie ,et ont à la naissance exactement le même bagage epigenetique.
En début de vie ils sont identiques .
Au cours de leur vie, ils peuvent différer sur bien des points en fonction du milieu dans lequel ils vivent ,et l’indice de méthylation du bagage épigénétique en est le reflet direct .
• Jusqu’au stade blastula de l’organogénèse, les cellules sont omnipotentes mais à partir du stade blastula elles sont prédéterminées .
• Certaines graines doivent être vernalisées (surgelées) pour pouvoir germer . Sans le gel pas de germination.
Quand on fait la synthèse « de tout » ,les conclusions sont assez surprenantes :
• La génétique ne code finalement pas grand chose, mais ce qu’elle code est essentiel un peu comme les grandes bases de données en informatique . Elle est en cela « irremplaçable ».
• L’épigénétique est responsable de la quasi-totalité de la différence entre les individus et ce sont des caractères acquis suite aux pressions de l’environnement .


L’échec économique du séquençage génétique .
Le séquençage génétique est actuellement terminé .
Il a duré des années et n’a abouti à presque rien de « palpable » ; il n’explique qu’une toute petite partie des affections dont on sait pertinemment qu’elles sont génétiques .
La régulation (et donc la dérégulation) doit forcément se trouver « ailleurs » .


Le succès médical du séquençage génétique .

A côté de l’échec économique du séquençage, ce même séquençage a été extrêmement productif en termes scientifiques sur ce qu’est un gêne .

Le gène « théorique » est extrêmement facile à comprendre ,mais ce n’est qu’une vue de l’esprit …
Il fonctionne de la façon suivante :
• Sur un seul chromosome
• Il y a une séquence d’ADN
• Qui code pour une seule protéine
• Et qui contient juste avant ce codage, une séquence régulatrice permettant ou interdisant sa lecture

Le gêne « réel » est assez différent ….
• Il peut être constitué de multiples séquences dispersées sur les divers chromosomes pour produire toujours une seule protéine.
• Les éléments régulateurs peuvent être situés « n’importe où » sur l’ensemble des chromosomes .
• Des fragments de séquences (qui dans le schéma de base ne sont lus que pour faire un seul type de protéine) peuvent en fait être lus pour créer des protéines différentes (un peu comme si pour construire des voitures différentes, on se servait toujours d’une même séquence de base pour construire une voiture et ensuite, pour « personnaliser la voiture », que l’on se servait de séquences différentes pour construire des voitures de marques différentes, et de modèles et de couleurs différentes ).
Le nombre de gènes est assez petit : de l’ordre de 20.000.
Le nombre de protéines différentes possibles est immense : de l’ordre de plusieurs milliards.


Le support génétique et le support épigénétique :

Le support génétique, c’est l’ADN .
Sauf mutations (rare) ou altération des copies, le bagage génétique reste rigoureusement le même toute la vie de l’individu .

Le support épigénétique,c’est les histones ; des protéines enveloppant l’ADN et pouvant permettre ou interdire de lire un segment d’ADN .
Ces protéines peuvent changer de configuration assez facilement en cours de vie en fonction des circonstances extérieures , et donc rendre possible ou impossible quelque chose en cours de vie .
Comme ces modifications sont en grande partie fonction de l’environnement, c’est en quelques sortes la mémoire de l’acquis .

Le bagage génétique d’un individu est pour ainsi dire « fixe » tout au long de sa vie .
Ce bagage est énorme mais pas infini .
Il est possible de cartographier l’intégralité du génome, et cela a d’ailleurs été fait .
Par contre le bagage épigénétique bouge tout le temps. Ce bagage est infini et il est impossible d’en dresser une base de données complètes .


Le message épigénétique et l’hérédité .
Le message épigénétique permet de modifier la cellule, voire l’individu en fonction de circonstances extérieures .
Cette transformation est assez rapide .
Cette transformation est due à une transformation de l’environnement .
Cette transformation peut survivre à une nouvelle modification de cet environnement.
Cette transformation peut se transmettre génétiquement .
L’épigénome comme le génome peut avoir des mutations, mais ces mutations sont beaucoup plus fréquentes dans l’épigénome que dans le génome .



« Déterminisme » épigénétique ? .
D’une certaine façon l’épigénétique fixe des caractères qui ne sont pas héréditaires .
Cette fixation est souvent très importante voire vitale pour la survie dans un milieu donné .
L’épigénétisme est particulièrement important pour la survie des plantes qui ne peuvent survivre qu’en s’adaptant tandis que l’animal peut survivre en partant plus loin …

On remarque cette variation dans le comportement différent des plantes en fonction de leurs lieux d’implantation : bord de mer, région humide, région sèche, etc ..
C’est génétiquement la même plante mais elle peut être géante ici et naine là .


Où se trouve la régulation ?
La régulation se trouve à la fois dans le génome et dans l’épigénome .
Le génome a des zones codant des activateurs ou des inhibiteurs .
L’épigénome aussi .
La régulation est faite par des enzymes qui peuvent ajoutent à la molécule d’ADN ou aux histones (les protéines d’enveloppe de l’ADN) divers types de radicaux : (groupes methyl,acétyl,phosphoryl …).

Ceci a pour effet de changer la configuration spatiale de l’histone considéré et le faire masquer ou démasquer la s équence d’ADN nécéssaire .
Mais le démasquage ce n’est que la première étape,il faut aussi que sur l’ADN il y ait autorisation de copie ,et cela aussi est donné via un groupe méthyl, acéthyl, phosphoryl…


Comment fonctionne la régulation de l’épigénome ?
Des modifications peuvent survenir dans l’épigénome et avoir un effet activateur ou inhibiteur sur un gène .
Cet effet activateur ou inhibiteur est fonction de ce gène là bien précis et pas d’un autre ; la même modification peut avoir un effet activateur sur un gêne et inhibiteur sur un autre gêne .




Darwin et l’épigénétisme .
La théorie de Darwin bien que séduisante n’était pas « possible » , en tous les cas telle qu’exprimée initialement pour des raisons de temps : il était impossible par exemple que le bec d’un oiseau change de forme en fonction des circonstances et de la pression génétique dans un laps de temps court (quelques dizaines d’années),si ce changement de bec était fonction des seules mutations du génome (phénomène rare, rarement bénéfique et rarement transmissible (puisque le message devait être changé dans une cellule de la lignée sexuelle (spermatozoïdes ou ovules) si on voulait qu’il passe à la génération suivante) .
Cela ne change en rien la théorie de Darwin qui reste totalement valable comme charpente de l’ensemble du raisonnement ; on change de cible , mais le raisonnement reste :
• Le bagage génétique contient tout ce qu’il faut comme formes possibles de bec, mais seul le bec fin s’exprime, parce que l’épigénétique ne laisse s’exprimer que celui-là ..
• Les circonstances changent, et le bec fin n’est plus adapté .
• L’épigénétique va laisser s’exprimer toutes les variantes en stock, et en particulier le bec épais .
• Le bec épais convient, il est favorisé par la sélection génétique ,il survit donc et sait se transmettre héréditairement .




L’avenir de l’épigénétique .
L’avenir est illimité point de vue médical :
• Comprendre le vieillissement : pourquoi une cellule au départ pluripotente devient par la suite spécialisée . ;
• Permettre la synthèse ou la régénération d’organes malades ou traumatisés .
• Comprendre la cause intime des cancers ,éviter qu’ils surviennent ,créer de nouveaux médicaments pour renforcer le bagage génétique existant,et adapter les médicaments à la personne considérée en fonction de ses capacités génétiques et épigénétiques .

Les complications politiques et juridiques aussi sont illimitées …il semble en effet établi que certains caractères soient dus aux conditions de vie au sens large :,et agissent non seulement sur l’individu, mais aussi sur sa descendance :
• Pollution
• Ambiance générale : quiétude, stress…
• Alimentation
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime22/7/2011, 22:34

Désolé j'avais déjà posté en avril ...

Bon ce sera pour ceux qui l'ont pas lu ...
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime23/7/2011, 01:39

C'est un articles extrêmement passionnant
Dieu recule mes amis car il n'a pas inventé une telle complexité pour le plaisir.
Si Dieu existe il n'a pas pu créer l'homme.
Au fond je me suis toujours demandé ce que cela changerait pour lui si Dieu n'avait pas inventé l'homme?
GIBET
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime23/7/2011, 09:54

Dieu est narcissique, il a eu besoin de créer l'homme pour se faire aimer.
Ou alors c'est l'homme qui est masochiste et qui a besoin de se créer quelque chose de parfait, j'hésite grandement.

Mais ça revient à la critique formulé par Bakounine dans son livre Dieu et l'Etat, que l'Eglise et l'idée de Dieu est crée en même temps que l'Etat pour contrôler les vies temporelles et terrestres, sous une sainte autorité qui doit rendre les gens " responsables " ... Very Happy
De quoi ? On en sait rien.
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MessageSujet: Re: Le créationnisme pervers   Le créationnisme pervers Icon_minitime

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Le créationnisme pervers
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