Le défi littéraire

Je vais participer pour le plaisir et le rire à un défi littéraire qui consiste à écrire un texte à partir de mots proposés .
Là il y en avait 31 que je vous donne.

bulbeuse, verte, opulentes, révolution, opéra, incarnat, mouton, "ciboulag", amour, biche, bougie, pensée, cocooning, pépin, moutarde, violette, vermoulu, carreaux, fenêtre, automne, doux, boutique, cabaret, Poblano, inundé, forteresse, théière, voiture, singer, séquoia, poisson

L'écriture est libre à vous de relever le défi et de nous écrire la vôtre. Un bon moment comme un autre

A vous de jouer avec vos plumes

GIBET

La mort du vieux prêtre

L’opulente théière à la forme bulbeuse trônait à la fenêtre au châssis vermoulu, naguère couleur verte, et aux carreaux crasseux. Elle assumait gravement d’être l’ultime gardienne de la vieille forteresse, à la tour raidie comme un grand séquoia, dont une pièce logea la petite billetterie avant d’y accueillir les corbeaux et corneilles.
Les vieilles pierres, dit-on, connurent Pépin le bref, mais si ce fut le cas ce fut très … brièvement ! Les pierres devenues noires, semblaient aujourd’hui célébrer les ombres staliniennes qui jamais ne révèrent un au « Ci bo ulag » (1) , acronyme naissant des terribles goulags.
Pourtant, notre révolution aurait enterré là, la chair incarnat de victimes terrifiées à l’idée d’adhérer à une pensée unique aux interdits multiples, soufflant hommes et femmes devenus vacillants comme la flamme d’une bougie à la mèche mourante. Jamais Homme n’accepta de vivre comme un mouton, suivant ses congénères dans l’abandon de soi et de ses convictions.  Au pied d’une simple croix qui en marquait l’endroit, un couple arrivé là dans une pauvre voiture, avait posé comme un acte d’amour, une simple violette, qui éclairait l’endroit.
Nous étions en automne, mais il faisait doux.
On entendait au loin les voix du cabaret où l’on servait, rieur, aux pèlerins passants, un brouet relevé à la moutarde jaune ou au Poblano rouge. Du fond de la cuisine une voix soprano accompagnait les plats d’un air plein de bonheur.  « In unde latina singer es opera »(2) riait le vieux curé, dans un latin horrible, rêvant toujours un peu à la messe d’autrefois. Alors, survenait, en trottinant de l’arrière salle, un ange en tablier, portant en équilibre des assiettes trépidantes où le poisson remuait. Elle regarda le prêtre de son œil de biche et posa un baiser sur sa main rabougrie. Certains ce seraient damnés pour en avoir autant. Pour lui c’était son lieu de cocooning depuis que les cloches de son église n’appelaient plus personne. Il était au village, qui avait fermé boutique, une simple théière bulbeuse et qui épiait la route par laquelle partirent l’ensemble de ses familles.  Tous les jours il attendait le retour des fantômes, se contentant pourtant des pèlerins qui passaient.
Puis un jour, à son tour, il passa !
Joël BOSSARD

(1) Ulag : Goulag  a été officiellement fondée le 25 Avril 1930, avec les initiales de "Ulag" (УПРАВЛЕНИЕ Лагерев)
(2) « Ainsi dans le latin » In unde latina … « chanteur » singer » … est « une chose excellente » (opéra en 1659 avait pour sens « chose excellente »

Bonjour cher Gibet! en ce grand jour et pour te faire honneur, je vais relever ton défi!  

Impériale Violette

Violette, en déshabillé de cocooning incarnat, contemplait son jardin à travers les carreaux de cette fenêtre qui s'ouvrait sur le bel automne.
Elle pouvait presque sentir l'odeur qui émanait du carré aromatique...les tiges de ciboulag se dressaient fièrement, elle aimait bien en parfumer ses mets délicats.
Tout près du petit bassin à l'onde claire, émergeaient les touffes vertes et opulentes de l'ache inunde, refuge de ses poissons rouges. Parfois elle en cueillait une botte pour le mouton de son
voisin...vrai Don Quichotte d'un autre âge qui prenait sa chaumière pour une forteresse...seulement défendue par un portillon de bois vermoulu!
Réalisant que la voiture allait bientôt arriver, qu'il était temps de se vêtir et de laisser là sa pensée bucolique, Violette revint vers le guéridon et saisit la théière pour se verser une dernière tasse d'infusion de séquoia...
Sa nouvelle robe, achetée dans une boutique de luxe,
lui allait à merveille. Elle voulait éblouir son tendre amant qui avait refusé d'accompagner ses amis au cabaret mexicain.  Elle se demandait ce qui les y attirait le plus...était-ce le navarrin aux pépins de poblano ou le conejo à la moutarde qui y étaient servis...ou plutôt, les filles aux cuisses bulbeuses, levant haut la jambe pour singer La Goulue?
Qu'importe!...Sans aucun doute, elle préférait aller ce soir à l'opéra pour assister à un drame, ourlé d'amour tragique, aux lueurs de bougies, en pleine révolution russe.
Ses yeux de biche se rempliraient de larmes, certainement...mais elle pourrait alors se blottir contre l'épaule de son doux ami

Klary

        Superbe ... Klary et superbe klary!! Tu aurais été heureuse d'entendre ce soir les œuvres des personnes qui ont relevé ce défi et tu aurais porté très haut les couleurs de cet art littéraire qui nous a bien amusé ce soir!
Merci Klary et j'espère que d'autres relèveront le défi car ce peut être aussi un art du rire tant on peut jouer avec les mots!
Un anglais, très dignement, nous a fait chanter ce soir tous ces mots soigneusement comptés en pieds sur l'air de frère Jacques et en canon. Ce n'était pas vraiment littéraire mais cela mit de la bonne humeur!
GIBET

j'avais fait une ébauche mais que j'avais pas trouvé satisfaisante , a un moment je faisait ce genre d'exercice mais avec beaucoup moins de mots   

Bonjour chers Lysliane et Gibet! 

Cette soirée consacrée aux mots a dû être fantastique et pleine d'humour...
merci et bravo, ami Gibet!  

Oui malheureusement je n'ai pas pu ramener les textes
Certains étaient émouvants, d'autres beaux , d'autres amusants! Mais tous plein d'humilité!!!

Le tien chère Lyli@na a donc sa place parmi eux ...parmi nous ! N'hésites pas!
GIBET

Bon un peu tiré par les cheveux mais je vais pas me dégonfler  

le rêve de violette

Il était une fois dans un poblano espagnol innundé de lumière , violette belle "ciboulag " de 18 printemps aux formes opulentes à l'oeil de biche et la bouche incarnat , forteresse , imprenable jusquà lors se mit à songer .
Trop d'attentions de tout le monde;  trop  de tout;  trop de rien , ses parents en perpétuels voyages d'agrément la laissaient souvent seule , après avoir singer le poisson qui est déstiné à son repas elle  laissa vagabonder ses pensées  qui l'entrainent un soir d'automne loin du doux cocooning habituel  dans un cabaret abandonné aux fenêtre  sans carreaux , peu éclairé d'une bougie , la porte vermoulue ne fait aucun obstacle.
Elle entre  en ayant soin d'écarter les toiles d'araignées qui avaient envahies l'entrée faibles gardiennes de ce lieu abandonné ,  s'asseoit sur la peau de mouton mitée jetée devant l'âtre de la cheminée ou trainent encore des bois à moitié calcinés .
Une vinaigrette rance a base de pépin de raisin sèche dans un bol sur la table et tout à coup la moutarde lui monte au nez ,ses anciens rêves se diluent d'un seul coup  fi la boutique séquaia , fi la voiture de luxe, les plages à la mode , les amis du show biz, l'amour immodéré de la nature l'étreint d'un seul coup un besoin d'authenticité  s'empare d'elle , fi de l'ordinateur ,  ne rêve plus que de plantes bulbeuses , d'herbe tendre et verte , d'incarnats  de solitude partagée avec un  prince qui aura les moyens de la protéger de cette civilisation qui l'effraie tant  vivre au milieu de la nature voilà son but en quelques minutes sa destinée lui semble tracée ;il n'y a plus qu'à aller à la chasse au prince .......
Deux bras vigoureux quelle connait bien ,lui enlacent les épaules derrière le transat  
  "mon amour tu rêves , elle sursauta
*"Ah tu es déjà la je ne t'attendais qu'en fin de soirée , je viens de m'assoupir il fait si bon , je crois que tu viens d'interrompre mon rêve" ,
  "tu n'oublies pas que ce soir nous allons à l'opéra
L'automne était doux cette année et prêtait à la paresse ,
*"C'est l'heure du thé , ça te dis ?"
Elle s'extirpa d'un bond , courut à la cuisine , souleva la théière design qui a elle seule valait une petite fortune , "finalement c'est plutôt un cauchemar que je viens de faire" et elle se prit à sourire , "je ne changerai pas ma vie pour rien au monde , la révolution dans ma vie c'est pas encore pour maintenant "
Le prince charmant il y'a longtemps quelle l'a trouvé.

*

Pas possible tu étais à Pont Aven lundi soir
Ton texte est très très proche de l'un de ceux qui furent lus!!
C'est tout à fait l'esprit de ceux qui ont été écrits: et tu es totalement dans le style et l'invention de ce qui nous fit souvent sourire 
Merci
Allez maintenant je divulgue aussi nos textes pour en attirer d'autres!

J'ai pas copié je le jure croix de bois croix de fer , je veux pas aller en enfer  

      

Hello Liliane...heureuse de te retrouver là, tu nous manquais pour jongler avec les mots,
sur ce fil! Bravo, ma chère amie!
Klary  

Merci , mais j'ai beaucoup plus de mal que vous c'est incontestable mais bon je joue le jeu , ça ne me déplait pas en plus .  

Tu sais chacun doit bien se concentrer pour faire le casting des mots et les enchaîner de façon cohérente. C'est cet enchaînement d'idées qui construit un petit scénario que j'aime bien, car pour chacun de nous, une fois le texte terminé, il est aussi intéressant que différent  de celui des autres.
Klary 

La bulbeuse forme qui suintait d'amour à sa fenêtre déclinait l'automne en verte diaprée.
Ainsi l'opulente théière assise sur un tapis vermoulu opinait vers ma pensée comme une bougie serrée au cocooning d'une révolution passée.Et forteresse d'un incarnat avalé aux stries, le jet de violette aimantait l'oeil doux du poisson tournant en sa boutique comme la dernière fumée de l'opus " In unde latina singer es opera" devenue rousse.
Rêveur, je me rappelai l'enfance du séquoïa, oublié dans un lointain "Ci bo ulag" , pelé de sa moutarde parure jusqu'au tronc , et narré aux larmes par Pépin l'auteur également d'"une biche en retour d'enfer" , qui fait un malheur dans les salons et cabarets, avec son graphisme en dent crucifiée sur jaquette Poblano.

Merci pour vos écritures et pour l'exercice.

Merci les amis

Puisque vous aimez le défi en voici un autre que je n'ai pas eu encore le temps d'écrire

Les 31 mots du défi:
Rescousse - Cayenne - rouge - picante - ancho - bretelle - aquarium - talons - pitouït - non - éclat - valseuse - stérilet - cacatoès - bougeons - nain - épouillage - catch - étincelle - âme - oh-la-la-la-la!! babiroussa - tricher - colistière -effervescent - couleur -orchinoclaste - saucisse - planète - liberté -artiste

Bonne écriture
GIBET

Il faudrait que tu me traduise certains mots   

pitouït c'est bien garçon ?

orchinoclaste ?

ancho c'est bien un piment ?

Ben tu vois tu as été plus vite que moi...je suis comme toi dans mes interrogations et je n'ai pas encore recherché!
Je vais m'y mettre mais on a jusqu'au 31 du mois...de mai!!!
Je vais regarder et je te dirais
GIBET

Gibet n'oublies pas pour les mots le temps passe vite .  

Dès lundi je m'y colle pour l'instant nous préparons le baptême de notre petit Romain...et je ne dispose jamais de 5 minutes...mais j'ai commencé un peu!!!!
Vous l'aurez en primeur avant le 31 mai...promis!
GIBET

Comment ça le baptême    

J'ai presque terminé mon défi...je vais bientôt l'afficher!!

Juste 2 ou 3 jours pour peaufiner et je vous livre mon essai...et vous mes poétesses?
GIBET

la poétesse lysliane ( qui a un vocabulaire limité   )  attend toujours le sens précis de certains mots

Lysli@ne a écrit:

Il faudrait que tu me traduise certains mots

pitouït c'est bien garçon ?

orchinoclaste ?

ancho c'est bien un piment ?

Pitouït c'est bien un garçon (un jeune garçon)

Orchinoclaste je l'ai pris dans le sens de "casse couille"

Ancho en espagnole c'est large (je ne l'ai pas trouvé dans le sens de piment malgré mes recherches)

Allez je me lance sur mon "oeuvre"      

Attention aux jeux de mots:

Excellent !!!  

Merci ami Briard

Certains mots ne sont pas facile à placer    

Bonjour Briard!
Un vrai festival de coucougnettes! Bravo pour ton humour, cher Gibet!...alors à mon tour...  

Drôles d'oiseaux:

     superbe et l'histoire est délicieuse
Une vraie histoire pleine de sensibilité et de drôlerie, écrite par une femme !
Bravo chère Klary

Nous attendons maintenant l’œuvre de Lyli@ne
Bises

Vous êtes trop forts je suis dégoûtée   

Grandiose aussi ma chère Klary. Tout en finesse   

Lysli@ne a écrit:

Vous êtes trop forts je suis dégoûtée   

Non non on te connait et nous attendons avec impatience

GIBET a écrit:

Lysli@ne a écrit:

Vous êtes trop forts je suis dégoûtée   

Non non on te connait et nous attendons avec impatience

parler de coucougnettes c'est pas mon genre voyons   

Oui mais être plus direct ...ne rimait pas   

Notre amie organisatrice s'est blessée au poignée ...et donc notre réunion du 31 mai risque d'être reportée au 31 suivant...en juillet donc!

GIBET