Le Cercle Algérianiste du Grand Avignon
et des Pays de Vaucluse
Association de défense de l'Histoire
et de la Culture des Français d'Afrique du Nord
BP 60253 – 84011 AVIGNON Cédex 01
jean-pierre.risgalla@orange.fr
Villeneuve lez Avignon, 6 décembre 2011
LETTRE OUVERTE
Monsieur le Secrétaire d’Etat,
Comme Président du Cercle algérianiste du grand Avignon, mais aussi comme ancien combattant d’Algérie au sein de la Fédération Maginot, j’ai assisté aux cérémonies du 5 décembre, à Villeneuve lez Avignon, puis à Avignon où j’étais invité par Mme Marie-José ROIG, député-Maire UMP.
J’ai donc entendu deux fois le message qu’à cette occasion vous avez rendu public par la voix des élus et représentants de l’état.
Par deux fois, il m’a été donné d’entendre des contrevérités historiques manifestes qui ont provoqué chez moi, comme chez mes amis, pieds-noirs et anciens combattants comme moi, une stupeur indignée.
Je reprend par exemple le quatrième paragraphe de ce message, permettez moi de le citer intégralement :
« Il y a cinquante ans, le Gouvernement français et ses interlocuteurs algériens s’étaient engagés résolument dans le chemin qui devait mener à l’indépendance de l’Algérie, répondant à l’aspiration des peuples de vivre souverains en leur pays. »
C’est oublier volontairement que « ces interlocuteurs algériens » ne représentaient pas l’ensemble du « peuple algérien » d’une part, et que ces « interlocuteurs » n’étaient en fait que les seuls terroristes du FLN d’autre part, dont l’armée, ALN, était battue sur le terrain et qui ne représentait donc qu’une infime partie de ce peuple. C’est ensuite donner à penser que la France en Algérie, combattait les Algériens, ce qui est notoirement faux, et que ces Algériens souhaitaient vivre « souverains » dans « leur » pays, alors qu’à ce moment là (mars 1962), l’Algérie qui n’avait jamais existé en tant qu’état nation avant l’arrivée des Français en 1830, était constituée par un ensemble de 13 départements français.
C’est ensuite laisser entendre que le gouvernement français menait à l’égard des Français d’Algérie un double jeu, puisqu’il avait proclamé selon les paroles de son chef prestigieux : « Moi vivant, jamais le drapeau FLN ne flottera sur Alger ! »
Je n’en dirai pas plus sur cette mémoire « partagée part la France et l’Algérie » qui est une utopie tant que l’Algérie exigera une « repentance » de la part de la France pour les « crimes du colonialisme » et que si nous souhaitons, comme vous, qu’un dialogue « apaisé et fécond » puisse voir le jour entre nos deux pays, il est indispensable que la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français de cette époque, dans l’issue sanglante du conflit insurrectionnel que nous avons subi, soit proclamée.
Veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire d’état, l’expression de ma profonde et douloureuse affliction.
Jean-Pierre RISGALLA
Président du Cercle Algérianiste du Grand Avignon
et des Pays de Vaucluse
Monsieur Marc LAFFINEUR,
Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la Défense et des Anciens combattants.