Ami Quantat qu'en penses-tu?

Citation :

Tribunes - http://www.humanite.fr/sites/all/themes/humanite2010/images/pictos/humanite.pngle 3 Mai 2011

Au nom de la lutte contre le péril sectaire, va-t-on vers une psychothérapie d’État ?

Indignation chez les psychologues

Par Ouarda Tamine, psychologue.



En 2004, le gouvernement a fait voter un article de loi destiné à protéger les usagers du péril sectaire et de l’absence de qualification de praticiens se présentant comme psychothérapeutes. Les professionnels y ont réagi en dénonçant le danger d’une psychothérapie d’État. Le champ des psychothérapies n’est pas homogène et les psychothérapies sont avant tout des techniques de travail dont il ne peut être fait une profession.

La loi reconnaissait aux médecins, psychologues et psychanalystes la possibilité de faire usage de droit du titre de psychothérapeute.

En mai 2010, le décret d’application paraît, avec des précisions constituant de fait des modifications substantielles. Les psychiatres sont reconnus comme pouvant user du titre de psychothérapeute. Les médecins, les psychologues et les psychanalystes devront effectuer une formation et un stage supplémentaires pour pouvoir en user. Cette déqualification de la formation universitaire et cette non-reconnaissance du quotidien de leur exercice professionnel ont soulevé une grande indignation chez les psychologues. Ceux-ci suivent en effet une formation universitaire de haut niveau. Durant cinq années d’études, ils acquièrent et approfondissent les éléments théoriques, cliniques et pratiques en psychopathologie. Les stages leur permettent d’appréhender et d’entrer dans la profession avec un encadrement par les pairs. Leur diplôme leur confère le titre de psychologue et leur permet d’être inscrits sur une liste professionnelle (Adeli). Cette liste répond aux exigences et préoccupations des psychologues, et des usagers qui peuvent la consulter dans les agences régionales de santé.

Dans leur exercice, les psychologues ont en responsabilité l’essentiel des psychothérapies dans les lieux de consultation, publics, privés ou en libéral. Les usagers ont recours à eux, démontrant ainsi le bien-fondé de leur formation.

Les syndicats et les associations de professionnels se sont mobilisés contre cette attaque, d’autant plus grave qu’elle intervient au moment où, dans la société, le mal-être psychologique s’exprime avec force. Dans la nouvelle gouvernance, la prise en charge psychologique, mission essentielle des établissements de santé, disparaît. Les psychologues ne sont plus inscrits dans cette nouvelle organisation. Cette déqualification professionnelle participe de la logique de réduction de l’offre de soins en général et des prises en charge spécifiques répondant aux besoins de la population, l’objectif affirmé étant bien de réduire les coûts et par conséquent le nombre de professionnels.

L’attaque sur le contenu et l’exercice de la profession ne suffit pas. Une circulaire du 4 mai 2010 introduit une discrimination entre les psychologues titulaires de la fonction publique hospitalière et les psychologues recrutés sous contrat. Ces derniers verront leur temps de formation, d’information et de recherche soumis à l’approbation du directeur d’établissement. Ce temps est une fonction statutaire, obligatoire, nécessaire à l’élaboration de leur travail clinique. Cette remise en cause de leur statut participe de la négation du travail du psychologue, de ses missions et de ses obligations, qu’il soit titulaire ou contractuel.

Les syndicats CGT, Unsa, SNP et les associations de professionnels FFPP, SFP, soutenus par le SIUEERRP, ont déposé un recours en Conseil d’État contre le décret.

Les syndicats CGT, Unsa, SNP, CGC, SUD et les associations de professionnels FFPP, SFP, RNP, SIUEERRP continuent la mobilisation, multiplient les rencontres avec le ministère, interpellent les élus. Au-delà de la reconnaissance de la profession, c’est le travail que font quotidiennement leurs adhérents avec les patients qui est nié à travers ces textes de loi et ces dispositions, lesquels sont contre-productifs car, au lieu de mettre en place une prévention et d’alerter sur les dangers des sectes, ils pénalisent une profession et les usagers qui ont recours à elle.

Ouarda Tamine

Voila un dispositif qui ressemble comme deux gouttes d'eau ... au gouvernement.
Que cherche -t-il? La bagarre?
GIBET

1 -

Citation :

Les médecins, les psychologues et les psychanalystes devront effectuer une formation et un stage supplémentaires pour pouvoir en user

Il n'ont qu'à le faire avé parcimonie comme celà le titre s'usera finalement très peu.

Cette histoire remonte à l'amendement Accoyer qui vise la régulation du titre de psychothérapeute: n'importe qui pouvait auparavant se déclarer psychothérapeute... ce qui n'a pas manqué d'entraîner des dérives...

Il y a eu un gros bordel parce que J A Miller a tenté d'user de ses influences pour confisquer le contrôle des psychanalystes voulant devenir psychothérapeutes... l'ALI a réagi à temps...

Aujourd'hui il y a un foin monstre parce que personne ne sait comment remplir les dossiers pour obtenir le droit de porter ou de garder le titre

J'avoue que je m'en fous un peu (mais pas mes "copains" de l'Ecole)

Mais pour moi une chose est sûre, c'est que si le titre de psychanalyste va continuer longtemps d'exister, la psychanalyse, elle, est agonisante... mais ça aussi je m'en fous: j'ai eu la chance dans ma vie de rencontrer un des rares véritables psychanalystes et j'ai désormais de quoi occuper le reste de ma vie... les travaux réalisés par Lacan sont gigantesques et je crois que je n'aurais pas le temps et/ou les moyens intellectuels d'aller jusqu'au bout de son étude...

Le reste... c'est de la politique.

Quoiqu'il en soit il est parfaitement exact que notre société est soutenue par une idéologie dont la conséquence au niveau psychothérapeutique sera la médicamentation des soins, le dressage comportementaliste et l'abandon de l'analyse véritable (trop longue: ça fait plus de 15 ans que je suis en analyse et je continue d'apprendre, des choses cruciales, et le champ de découverte qui m'apparaît est encore immense, démesuré)... Nous sommes entrés dans l'ère de l'efficacité, de la productivité et de la gestion, conformément à un idéal de maîtrise dont seule l'analyse démontre l'illusion...
L'Etat a évidemment un rôle et un intérêt majeur dans cette affaire...

Mais voilà, l'homme est con et tout ça c'est bien fait pour lui
Quelque part je m'en réjouis sadiquement...
Je ne regrette qu'une chose, c'est que ce sont les gamins qui vont trinquer.
Ca a déjà commencé: suicides et dépressions touchent de plus en plus de jeunes et des jeunes de plus en plus jeunes... on va casser les petits hyperactifs (ceux qui répondent trop positivement à cet idéal d'efficacité) à coup de médocs, on va bientôt nourrir de force les anorexiques, lobotomiser les obsessionnels (c'est pas des blagues, ça se fait déjà)...

C'est la fin du monde

Ne crois tu pas que tout excès mènent à sa perte..L'histoire des civilisations démontrent que tous les systèmes portent en eux mêmes les gênes de leur destruction, une nouvelle approche éclora,qui balaiera tous ces concepts...
Cela prendra certainement naissance par le peuple, sinon c'est à désespérer de l'espèce humaine....

4 -

Quantat a écrit:

Aujourd'hui il y a un foin monstre parce que personne ne sait comment remplir les dossiers pour obtenir le droit de porter ou de garder le titre

Rien de plus simple, il suffit de s'adresser à une assoce qui s'occupe de remplir des papelards administratifs pour les étrangers diplômés qui cherchent du boulot ou à profiter bénéficier de la CMU.

J'ai une question existentielle d'une seul coup à vous lire: Est-ce que c'est parce que les diplodocus sont devenus des gros c... qu'ils sont disparus soudainement?

Je ne crois pas cher Gibet
J'ai même le sentiment que la connerie est un facteur favorisant l'adaptation

Quantat a écrit:

Je ne crois pas cher Gibet
J'ai même le sentiment que la connerie est un facteur favorisant l'adaptation

Je crois que la connerie est surtout un facteur qui évite de se poser des questions....ainsi pas besoin d'assumer des réponses

GRANDE question: est-ce la connerie qui permet d'éviter de se poser des questions ou est-ce de s'éviter de poser des questions qui engendre la connerie?

L'un "enrichit" l'autre mais lequel fut le premier? I faut demander à la poule ...ou à l’œuf!
Quoi que dorénavant tout le monde scientifique commence à savoir que c'est ni l'un ni l'autre entre la poule ou l’œuf, mais sans doute un reptile antérieur qui aurait mal tourné.
"Mal tourné" cela doit pouvoir s'appliquer à l'homme et à sa connerie , non?
GIBET

Gibet ,un peu de retenue ,rien ne permet encore actuellement de dire qu'un reptile s'est introduit à l'intérieur,les investigations à NY ne sont pas terminées...Je me réjouis depuis hier ,ayant appris une heureuse nouvelle Noel au bavoir Pâques au pouvoir...