NOS MAINS
NOS MAINS
NOS MAINS
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

NOS MAINS

Forum de discussion entre amis pour se donner du plaisir et se rencontrer peut-être un jour. BONNE SANTE ET BONHEUR A TOUS
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion

BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2022

NOUS SERONS TOUJOURS
PRESENTS EN AMITIES
GIBET

BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2022

NOUS SERONS TOUJOURS
PRESENTS EN AMITIES
GIBET

BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2022

NOUS SERONS TOUJOURS
PRESENTS EN AMITIES
GIBET

BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2022

NOUS SERONS TOUJOURS
PRESENTS EN AMITIES
GIBET
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 De l'Idée Communiste au Parti Communiste

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




De l'Idée Communiste au Parti Communiste Empty
MessageSujet: De l'Idée Communiste au Parti Communiste   De l'Idée Communiste au Parti Communiste Icon_minitime27/11/2010, 02:24

( Ne dire écrire à la suite s'il vous plait, je continuerais d'ajouter des choses au fur et rien mesure, si vous avez des commentaires, créez un sujet à côté, merci bien Smile
Toutes les interventions seront postées sur le fil "commentaire sur le communisme de Guinéa_Pig") ouvert à cette intention - GIBET)

Quand on parle de communisme, on pense directement aux idées de Karl Marx et de Friedrich Engels, mais l’on oublie surtout que cette idée communiste, on la retrouve chez des auteurs comme Platon, Thomas More, Confucius, Mencius ou encore chez Gracchus Babeuf. Marx a eu le mérite de pouvoir faire une synthèse concrète du socialisme/communisme, de faire une théorie qui a permis de devenir un outil efficace face au capitalisme. Mais, outre le fait que ces idées furent dévoyées par tout le bloc de l’Est, par des individus avides de pouvoir, par un Parti « Communiste « Français qui n’a pratiquement jamais pu être véritablement révolutionnaire, il est bon de se demander si l’idée communiste peut être remis sur ses pieds, qu’elle puisse surmonter son passé pour redevenir une idée réellement révolutionnaire, qui va de l’avant et qui offre une réelle alternative pour tous les peuples opprimées, pour sortir définitivement de la machine capitaliste qui nous broie tous/tes.

I) Vous avez dit communisme ?

Le communisme, c’est la négation de la propriété privée des moyens de productions, c’est donc la collectivisation, voir la socialisation des moyens de productions, pour et par les travailleurs. Son adage le plus célèbre reste le fameux « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins », qui représente parfaitement la transformation qui sera opéré dans la nouvelle société communiste, le renversement de la société capitaliste détenu par la bourgeoisie par le prolétariat, qui mettra fin à l’exploitation, à l’Etat, aux classes sociales et qui instaurera une égalité réelle, politique, sociale et économique entre tous les individus. Dans le communisme, on ressent surtout la haine minutieuse du système capitaliste, basé sur l’exploitation, le profit, l’Argent-Roi, sur la domination de classe et le mépris du «Peuple », bétail utilisé par la classe dirigeante comme elle le souhaite, de la manière dont elle le souhaite. Seulement, le communisme n’est pas une idée fixe, une idée qui est arrivé d’un coup comme tombé de nulle part, il y a tout un cheminement idéologique, pratique qui remonte aux premières luttes paysannes en Allemagne ou en Angleterre, en passant par les idées des Lumières, La révolution Française, les tumultueuses révolutions en Europe au milieu du XIXème siècle, avant d’aboutir à une théorie à maturation faites par un Marx/Engels, et sa triste application en Russie Soviétique puis dans toute l’URSS, en Chine, au Cambodge etc etc ..
Outre le fait que pour le communisme, la question de la possession des moyens de productions est centrale, il y a aussi le rapport existant entre ceux qui sont propriétaires de ces moyens de productions et ceux qui sont employés pour les faire fonctionner : Cet antagonisme, aussi bien social, économique que politique, c’est la lutte des classes, la confrontation direct ou indirect des deux grandes classes de la société. Dans sa finalité, la révolution communiste doit renverser cet ordre de classe, abattre la bourgeoisie et son pouvoir d’Etat, abattre les classes sociales, pour finalement mettre en place le « paradis des travailleurs » où il n’y a ni Etat, ni classes sociales, ni rapport de domination, ni fétichisme de la marchandise, ni propriété stupide d’un objet vis-à-vis des autres.

a) Le socialisme utopique est à l’origine des idées socialistes, défini comme utopiste par Marx, qui sera le concepteur d’un socialisme plus rigoureux et davantage scientifique. Ce courant d’idée se rattache d’abord aux idées des philosophes des Lumières ou des philosophes matérialistes du XVIIIème siècle. Cette critique socialiste émerge au début du XIXème siècle, alors que la révolution industrielle bas son plein, que l’opposition capital-travail s’accroit et montre surtout que le système capitaliste n’est pas capable d’avoir un semblant d’harmonie dans sa production : Certains commencèrent donc par critiquer ce système économique, avant de proposer des lieux de vie communautaires réellement harmonieux. Car la philosophie des Lumières prévoyait avant tout un monde et une pensée humaniste et si ce n’est pas le cas, c’est que les hommes de bonnes volontés n’ont pas montré l’exemple et par exemple, lutter contre l’accumulation et la corruption crée par l’accumulation de richesses. Dès lors, plusieurs communautés, voir des sectes se fondèrent avec disciples et chefs respectifs qui passaient souvent leur temps à se concurrencer l’un l’autre : Le débat restait uniquement théorique et malgré l’ingéniosité, l’imagination, la générosité de ces idées, elles étaient coupées de l'évolution économique et sociale de l’époque.

Sous la république de Cromwell commença à se développer une pensée radicale mais très minoritaire : les Nivelleurs, qui protestaient contre le fait que l’immense majorité de la population n’a pas accès à la propriété. Leur programme prévoyait la nationalisation des biens du clergé, du roi, des entreprises commerciales, un minimal vital pour tous et toutes, la mise au service de la collectivité des biens nationalisés, une politique de grands travaux et une exploitation des terres en friches sous le contrôle d’Etat.

La Révolution Française et Babeuf car dans les faits, la Révolution Française avait mis en place une république bourgeoise qui assura non pas la justice et l’égalité réelle entre tous/tes mais l’égalité devant la loi, des lois qui le plus souvent étaient réalisé pour protéger la propriété des riches possédants : Certes, ce fut sans conteste un immense progrès réalisé et à ne pas négliger, mais encore une fois, l’idéalisme des philosophes, cette société rêvée, celle de la Justice et de la Raison, venait une fois de plus se buter aux problèmes économiques et sociaux. Ce que proposait Babeuf peut se résumer dans sa phrase « La terre n’est à personne, les fruits sont à tous. En effet, les idées babouvistes furent une réaction face à la misère et à la faim, mais surtout Babeuf semble déjà voir que cette révolution doit en accoucher une autre : Il revendiquait lui aussi une égalité réelle et totale et fut l’un des premier à réclamer également l’égalité hommes-femmes.

Jacques Roux et les «Enragés » furent tout aussi conscient de la réalité sociale et de la lutte qui commençait à s’opérer dans la nouvelle société post-révolutionnaire, remarquant que « Ils accumulent dans leurs vastes magasins les denrées et les matières premières qu’ils revendent ensuite aux à des prix usuraires au peuple qui a faim, aux artisans qui ont besoin de laine, de cuir, de savon, de fer. Contre eux aussi il faut se soulever » La bourgeoisie tremble, elle tremble parce que ces éléments radicaux sont présenté le Manifeste des Enragés devant la Convention, le 25 juin 1793, qui disait clairement que « Les riches seuls depuis quatre ans, ont tirés avantages de la Révolution ». Il était déjà clair pour Jacques Roux qu’il fallait que la classe laborieuse s’unisse et lutte contre les profiteurs

La première Commune de Paris de 1789 a 1795 a permis aux sans culotte de mettre en place une démocratie directe qui permettait de s’opposer à la Convention bourgeoise, avant de se faire attaquer par les Jacobins et annihilé par la réaction de Thermidor. A cet époque, les sans culottes ne peuvent pas encore être considéré comme une classe à proprement parler, mais une aile populaire et radicale, masse urbaine et futur embryon du prolétariat, donc moteur de la Révolution. Les revendications vont d’un égalitarisme profondément anti-féodal et vont même jusqu’à demander une limitation de la propriété bourgeoise : Leur revendication majeur reste la « loi du maximum » , la fermeture de la Bourse de Paris, la suppression des sociétés par actions, l’impôt plus écrasant sur les riches égoïstes afin de nourrir les pauvres, organisent le secours de ces même pauvres et des femmes enceintes isolées et le droit à l’instruction publique, ainsi qu’une méfiance envers la spiritualité assez forte. La section la plus engagé et radical fut celle des Enragés, mais l’on retrouve surtout quelques bases futures du socialisme contemporain : démocratie directe, peuple en arme et répartition nouvelle et équitable des richesses.

Saint Simon fut l’un des trois grands penseurs du socialisme utopique et fut enthousiasmé par la Révolution Française : Il voyait que la société était divisé en deux catégories distinctes, celles des travailleurs et celles des oisifs. Comme beaucoup, il s’était aperçu que la bourgeoisie s’était accaparé le pouvoir, profitant de la faiblesse de la noblesse oisive. Une question se posa donc pour lui : Qui devait diriger la société ? Pas les oisifs, mais pas non plus les travailleurs non propriétaires … Il voyait donc un gouvernement basé sur la science (les intellectuels) et l’industrie (la bourgeoisie), une union qui permettraient de diriger et d’organiser l’économie en se souciant de l’intérêt de tous/tes et des pauvres. Un âge d’or devait s’annoncer prochainement, un capitalisme qui permettrait une abondance de richesse dont tout le monde bénéficierait. L’objectif central de Saint Simon était de permettre une élévation morale du prolétariat, grâce à une organisation des richesses par les capitalistes eux-mêmes.

Charles Fourier est le second des trois grands penseurs du socialisme utopique : Sa pensée tomba dans l’oubli, on peut lui reprocher ses idées folles, illuminées mais toujours rempli de générosité : Il est considéré comme l’un des premiers critiques violent du capitalisme. Contrairement à Saint Simon, il n’aime pas la Révolution Française, il est effrayé, effrayé de voir la misère morale et matérielle naissante dans la société capitaliste : Il déteste la spéculation, l’esprit étroit et boutiquier, le mariage bourgeois comme hypocrisie et l’oppression des femmes. Il est le premier à dire que l’on peut calculer le degré de progrès ou de recul suivant le niveau de liberté des femmes, que l’abondance engendre malheureusement et cyniquement la pauvreté : Il met en place le concept des « Phalanstères », société de l’Harmonie associant 1620 individus en fonction de leur passion dominante harmonieusement réparties ( 12 passions communes et 810 caractères particuliers ), 7/8ème des associés seraient cultivateurs et 1/8ème des artistes et des savants, sachant que chacun doit faire plusieurs métiers dans la même journée. Son problème, fut qu’il attendait que des gouvernants ou des banquiers lui apportent un soutien qu’il ne vit malheureusement jamais … Certains de ses disciples tenteront de mettre en place des communautés semblables, mais avec peu de succès.

Robert Owen dernier mais sans doute l’un des plus grands socialistes utopistes, était un industriel anglais qui tenta d’améliorer les conditions de vie de ses ouvriers, prôna la multiplication des communautés harmonieuses pour ensuite déboucher sur une transformation radicale et totale de la société. Soucieux de la condition des travailleurs, il redistribua une partie de ses bénéfices pour améliorer la vie et les conditions de travail, développa une instruction pour les travailleurs et les membres de sa colonie modèle pour éradiquer l’ivrognerie et la violence. Il limita la journée de travail a 10h30, alors que ces concurrents allaient de 13 a 14h, accorda leur salaire à des ouvriers au chômage … Il était choqué et opposé à la concurrence à outrance dans l’Angleterre industriel et préconisait l’intervention de l’Etat dans l’économie. Il fut l’instigateur de la loi de 1819 interdisant le travail des enfants et des femmes, il fonda les premières coopératives, tenta d’unir les différents trade unions qui allait malheureusement échouer. Cependant, Owen remarqua avant tout que les communautés restaient sous ses ordres, restaient des « esclaves » qui ne s’émancipaient pas mais qui continuaient de travailler pour enrichir les riches propriétaires des filatures. En 1823, il préconisa sa fondation de colonie harmonieuse pour pâlir à la famine irlandaise, tenta de s’établir aux Etats-Unis avec sa fameuse colonie du New Harmony dans l’Indiana, mais ce fut un échec, échec qui lui couta toute sa fortune.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




De l'Idée Communiste au Parti Communiste Empty
MessageSujet: Re: De l'Idée Communiste au Parti Communiste   De l'Idée Communiste au Parti Communiste Icon_minitime4/12/2010, 01:51

b) Les début d’un socialisme pré-«scientifique» … est marqué par un début de rupture partielle, d’organisation concrète et d’analyses de la société aussi bien économiquement que socialement. C’est une rupture partielle, car cette rupture n’est pas encore totale et souffre encore de certaines lacunes.

• Louis-Auguste Blanqui est souvent associé à tort au mouvement des socialistes utopiques, alors qu’il marque le début d’une rupture importante car Blanqui s’est plus soucié de théorisé la révolution que le devenir de la société qui émergera de la révolution. Il passe un nombre impressionnant d’année en prison ( 37 ans ) ce qui lui valut le surnom de « L’Enfermé » . Malgré tout, ce qu’il reproche aux socialistes de son temps, c’est de ne pas se pencher sur le moyen de faire basculer la société capitaliste en une société réellement communautaire. A l’image d’un Babeuf, il devient très vite militant révolutionnaire, fervent défenseur de l’impossible conciliation entre capitalistes et travailleurs, partisan de la « terre mise en commun, de l’association substitué à la propriété individuelle ». Il explique que l’Égalité ne peut pas être atteinte par le simple partage de la propriété car, si la richesse provient toujours de la possession des instruments du travail plutôt que du travail lui-même, et si le génie de l’exploitation reste debout, alors on aboutira à nouveau à la reconstruction des grandes fortunes et à la restauration de l’inégalité sociale. Il défend donc l’idée de l’abolition de toute propriété privée à laquelle il faudra substituer un système d’association. C’est un républicain communiste et, pour lui, la république doit accoucher d’une Réforme sociale complète.

Il se lance dans la conspiration permanente, crée des sociétés secrètes de révolutionnaires prêts à faire des coups de force armés pour prendre le pouvoir à Paris afin de mettre en place un pouvoir révolutionnaire. Ces tentatives pour préparer secrètement des insurrections sont régulièrement des échecs et conduisent régulièrement Blanqui en prison. Il y passera plus de 30 ans de sa vie, par intervalles entre deux complots, et même 43 ans si l‘on compte les années passées en résidence surveillée. Malheureusement, ce militant respecté dans le milieu ouvrier était la plupart du temps séparé de la classe ouvrière, même quand il n’était pas en prison, puisqu’il militait dans des groupes très secrets et minoritaires ; et lorsque la population travailleuse se révolta et prit le pouvoir à Paris en mars 1871 lors de la Commune, Blanqui se trouvait enfermé alors qu’il aurait pu être à la tête de cette révolution. Blanqui tenait à se démarquer du socialisme utopique du début du XIXème siècle en disant : « Le communisme de l’avenir n’est pas une utopie. Il est le développement normal de tout un processus historique et n’a aucune parenté avec les trois ou quatre systèmes sortis, tout équipés, de cervelles fantaisistes ».

Il ne croyait pas à la constitution de sociétés coopératives sur le mode proudhonien, mais à «la grève, qui est, malgré ses inconvénients le moyen naturel à la portée de tous, auquel tous participent, la seule arme vraiment populaire dans la lutte contre le capital ». Blanqui pensait qu’un gouvernement révolutionnaire devrait commencer par placer sous le contrôle de l’État les grandes entreprises industrielles et commerciales, et organiser des associations industrielles et agricoles, développer une éducation populaire laïque luttant contre les préjugés religieux. Ainsi on pourrait parvenir avec le temps au communisme par la disparition progressive de l’État. Blanqui considérait que l'important était le travail de petits groupes clandestins de révolutionnaires pour préparer une insurrection et prendre le pouvoir central, exercer une tyrannie temporaire, et rendre le pouvoir au peuple. Il suffisait de donner le « coup de main » nécessaire à amener le peuple vers la révolution.

• Pierre-Joseph Proudhon est considéré comme le premier penseur anarchiste, théoricien du socialisme, économiste et également sociologue. Il est connu pour avoir publié le célèbre « Qu’est ce que la propriété », question à laquelle il répondra par « c’est le vol ! », pour avoir été le premier à affirmer que « l’anarchie c’est l’ordre moins le pouvoir » mais surtout, il est connu pour avoir fondé le 31 janvier 1849, la « Banque du Peuple », basé sur des prêts gratuits, donc à taux zéro et pose ainsi les jalons de nos principes des mutuelles, qui sont encore en activités actuellement dans les assurances. Grand ami de Marx, c’est au cours de leur échange et la publication du « La misère de la Philosophie » (En réponse à la Philosophie de la misère de Proudhon) que les hommes se brouilleront : Avant Bakounine, les points de vue entre ces deux hommes vont profondément marquée la nette séparation entre les anarchistes et les marxistes.

Dès ses premiers travaux, Proudhon analyse le système capitaliste, ses problèmes et sa nature, mais reste méfiant à l’égard des socialistes, les accusant d’ériger l’association comme un principe sacré. Certes, il admet que la propriété est le vol, mais il sous entend déjà que la propriété c’est la liberté : Il explique alors que quand il disait que la propriété est du vol, il avait été compris à contre-sens, car il désignait en fait les seuls propriétaires terriens oisifs qui volent les profits aux travailleurs. Il admettra d’ailleurs que la propriété est « la seule force qui puisse servir de contrepoids face à l’Etat ». La production est le résultat de l'utilisation de la force collective du travail et non de l'addition des forces individuelles des travailleurs. C'est la force collective qui permet le surplus d'énergie, et c'est le propriétaire capitaliste qui s'attribue ce surplus d'énergie. La propriété capitaliste, selon Proudhon, c'est le droit de jouir du travail des autres, c'est le droit de disposer du bien d'autrui. C'est pourquoi la propriété c'est le vol ! Du point de vue économique la propriété capitaliste conduit à l'exploitation du travailleur en effectuant une retenue sur son travail productif, et donc en limitant sa consommation au profit d'une minorité d'oisifs (les rentiers). Du point de vue politique la propriété capitaliste conduit à l'inégalité des droits et au triomphe de la raison du plus fort.

Quelle est la solution ? La solution c'est la possession. La propriété capitaliste doit être remplacée par une possession individuelle, transmissible et susceptible d'échange, cette possession « ayant pour condition le travail, non une occupation fictive, ou une oisive volonté. » Proudhon constate que : « [...] le peuple, même celui du socialisme, veut, quoi qu'il dise, être propriétaire» et il pense qu'en définitive la propriété individuelle, absolue et incoercible, peut assurer la protection des faibles contre l'État. Car c'est l'État l'ennemi véritable du citoyen. L'ennemi principal c'est donc l'État. C'est la raison pour laquelle Proudhon est hostile à l'État, pour l'anarchie et pour la révolution. Il peut être considéré comme un socialiste libertaire puisqu'il plaide pour l’autogestion du travailleur et argue contre la possession capitaliste des moyens de production. Cependant, il rejette la possession des produits du travail par la société estimant que « la propriété du produit, quand même elle serait accordée, n'emporte pas la propriété de l'instrument. Le droit au produit est exclusif, jus in re ; le droit à l'instrument est commun, jus ad rem. »

« Eh bien ! Le gouvernement de l'homme par l'homme, c'est la servitude. » Le gouvernement démocratique n'est pas non plus épargné : « L'erreur ou la ruse de nos pères a été de faire le peuple souverain à l'image de l'homme. Et dire qu'il y a parmi nous des démocrates qui prétendent que le gouvernement a du bon ; des socialistes qui soutiennent au nom de la liberté, de l'égalité et de la fraternité cette ignominie ; des prolétaires qui posent leur candidature à la Présidence de la République ! ». Selon lui, le suffrage universel est une « institution excellente pour faire dire au peuple non ce qu'il pense, mais ce qu'on veut de lui. »
Finalement Proudhon en arrivera à mépriser la démocratie capitaliste, car : « Religion pour religion, l'urne populaire est encore au-dessous de la sainte ampoule mérovingienne. Tout ce qu'elle a produit a été de changer la science en dégoût et le scepticisme en haine ».C'est que Proudhon s'oppose à toute autorité imposée, à celle de l'Église comme à celle de l'État. Et il n'entend pas que le peuple soit soumis à une nouvelle religion, quelle qu'elle soit. Voilà pourquoi il s'opposera également à Karl Marx, dans lequel il voit une nouveau religieux dogmatique et intolérant : « Ne nous faisons pas les chefs d'une nouvelle religion, cette religion fut-elle la religion de la logique, la religion de la raison. »

« Je veux aussi l'ordre, autant et plus que ceux qui le troublent par leur prétendu gouvernement, mais je le veux comme un effet de ma volonté, une condition de mon travail et une loi de ma raison. Je ne le subirai jamais venant d'une volonté étrangère, et s'imposant pour conditions préalables la servitude et le sacrifice. »
Proudhon est donc contre l'ordre de l'État, qui est un ordre militaire, qui a pour but de « maintenir avant tout la féodalité capitaliste dans la jouissance de ses droits ; assurer, augmenter la prépondérance du capital sur le travail ; renforcer, s'il est possible, la classe parasite, en lui ménageant partout, à l'aide des fonctions publiques, des créatures, et au besoin des recrues ; reconstituer peu à peu et anoblir la grande propriété. »
Ce que veut Proudhon c'est un ordre qui, sans la force coercitive, ramène à l'unité la divergence des intérêts, identifie le bien particulier et le bien général, efface les inégalités naturelles des facultés par l'égalité de l'éducation. Proudhon veut un ordre dans lequel chaque individu « soit producteur et consommateur, citoyen et prince, administrateur et administré ; où sa liberté augmente toujours, sans qu'il soit besoin d'en aliéner jamais rien ; où son bien-être s'accroisse indéfiniment. » Cet ordre ne sera pas un ordre politique, selon Proudhon, mais un ordre économique basé sur l'autogestion et la fédération.
La révolution anarchiste sera donc économique : c'est la révolution économique qui permettra de réaliser la justice sociale de l'anarchie par l'autogestion fédéraliste.

L'économie sera autogérée dans le cadre d'institutions mutualistes et coopératives résultant de la conclusion de contrats synallagmatiques et commutatifs, avec des obligations réciproques et égales. Les hommes se grouperont volontairement en s'obligeant réciproquement les uns envers les autres et en s'engageant à donner ou faire une chose qui est regardée comme l'équivalent de ce que l'on fait pour eux.
Ainsi seront constituées des unités de production et de distribution qui passeront entre elles des contrats destinés à régir leurs rapports. Ces unités se regrouperont volontairement pour constituer des unités autonomes dans les différents domaines de l'activité humaine : industries extractives, manufacturières, commerciales, agricoles, des lettres, sciences et arts. Le regroupement volontaire des unités autonomes donnera naissance à une Fédération agricole-industrielle qui sera chargée de gérer tous les services publics. La politique, c'est à dire l'administration générale, sera autogérée de même manière.
Politiquement les hommes se regrouperont volontairement, par le contrat mutualiste, dans des communes qui s'associeront volontairement dans le cadre de provinces, qui s'associeront elles-mêmes pour constituer une fédération politique, c'est à dire une Organisation fédéraliste.
Cette organisation fédéraliste, afin de ne pas devenir oppressif, ne devra pas dépasser une certaine taille. C'est la raison pour laquelle Proudhon écrit que « L'Europe serait encore trop grande pour une confédération unique : elle ne pourrait former qu'une confédération de confédérations. »
L'organisation fédéraliste a « un rôle de législation, d'institution, d'inauguration, d'installation [...] de premier moteur et de haut directeur [...] d'organe principal du mouvement social. »
Revenir en haut Aller en bas
 
De l'Idée Communiste au Parti Communiste
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
NOS MAINS :: CINEMA - LITTTERATURE - PHILOSOPHIE :: Philosophie - Sciences - Littérature et Art-
Sauter vers: