GIBET Admin
Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère
| Sujet: Une géante glacée ...au coeur chaud ! 14/4/2016, 16:39 | |
| - Citation :
- L'hypothétique neuvième planète serait une géante glacée au cœur chaud
Pour avoir une chance de débusquer la neuvième planète – si bien sûr elle existe –, le mieux est d’avoir une idée la plus précise possible de ce à quoi elle doit ressembler. Deux chercheurs suisses coutumiers des modèles de l’évolution des planètes ont tenté d’esquisser un portrait-robot de cet astre hypothétique dans l’espoir d'en faciliter la recherche. Selon eux, cette géante glacée ne devrait pas échapper au regard aiguisé du futur LSST.
http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/actu/d/systeme-solaire-hypothetique-neuvieme-planete-serait-geante-glacee-coeur-chaud-62386/#xtor=EREC-49-[ACQ]-20160414-[ACTU-L-hypothetique-neuvieme-planete-serait-une-geante-glacee-au-coeur-chaud] | |
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GIBET Admin
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| Sujet: Re: Une géante glacée ...au coeur chaud ! 14/4/2016, 19:31 | |
| POEME SUR LE PHENIX
II est, en Orient, un site fortuné Où du ciel éternel s'ouvre la porte immense Le Soleil en ce lieu, se lève non l'hiver, Ni l'été, mais aux jours lumineux du printemps Un plateau déploie là ses plaines découvertes : Nul tertre n'y surgit, nul vallon ne s'y creuse, Mais les monts de chez nous, que nous jugeons si hauts De deux fois six coudées ce plateau les dépasse Quand l'univers flambait, brûlé par Phaéton, Ce lieu seul demeurait à l'abri de ces flammes Et lorsque le déluge eut recouvert le monde, Il émergea des eaux deucalionéennes Là verdoie le bosquet du Soleil et, plein d'arbres, Un bois sacré que pare un feuillage immortel, On n'y voit point venir les pâles maladies, Ni la triste vieillesse et la mort sans merci, Ni la crainte ou le meurtre et l'âpre amour du gain On n'y connut jamais Vénus et ses fureurs Là, nul deuil douloureux, point de noire indigence, Ni les amers soucis, ni la faim criminelle Là, jamais de tempête et jamais d'ouragan, Jamais de gel couvrant de givre blanc la terre Point de nuage sombre étendant sa toison, Point d'averse tombant de la voûte du ciel Mais au centre jaillit une source d'eau vive, Limpide et toujours calme, abondante en eaux douces, Qui, débordant soudain au cours de chaque mois, Inonde le bosquet douze fois par année Là des arbres dressés sur leurs fûts élancés, Portent des fruits bien mûrs qui ne tombent jamais Dans ces bois vit l'oiseau unique, le phénix Unique, mais toujours recréé par sa mort Illustre satellite, il sert Phébus son maître, Fonction qu'il reçut de la Nature-Mère C'est lui qui marque aussi les heures qui s'envolent, Nuit et jour, par des sons qui ne trompent jamais Il est prêtre des bois et gardien du bosquet, Et le seul qui connaisse, ô Phébus, tes arcanes. Lorsqu'il a parcouru les mille ans de sa vie, Que sa longue existence a rendu lourd son corps, Afin de recréer son ère déclinante, Délaissant le séjour de son heureux bosquet Anxieux de renaître, il quitte ces lieux saints Et gagne notre monde où la mort est maîtresse Vif en dépit des ans, il s’envole en Syrie Qui reçut de l'oiseau son nom de Phénicie Survolant les déserts, il atteint la forêt Qui cache en ses ravins un bois plein de mystère Lors il élit, dressant sa cime, un haut palmier A qui l'oiseau donna son nom grec de Phoinix Nul animal méchant ne se glisse en ses branches, Ni les serpents luisants ni les oiseaux rapaces Eole alors enferme en ses outres les vents, De peur qu'à leur contact l'air pur ne se ternisse, Et qu'un nuage, au ciel, formé par le Notus, Ne masque le soleil et ne nuise à l'oiseau Celui-ci se construit son nid ou son sépulcre Car s'il meurt, c'est pour vivre, et c'est lui qui se crée Il va chercher alors dans la riche forêt Les parfums d’Arabie et les sucs d'Assyrie Ceux qui viennent de l'Inde et ceux que le Pygmée Cueille dans son pays et ceux de la Sabée Le cinname et l'amome au souffle parfumé Il les assemble avec les feuilles balsamiques ; La casse a l'odeur douce et l'acanthe embaumée Et les larmes d'encens tombant en lourdes gouttes, Il les joint aux épis encore tendres du nard Avec la panacée et l'essence de myrrhe Il installe en ce nid son corps qui va changer, Et sur ce lit de vie il se livre au repos Au premier rougeoiement de l'aurore naissante Dont les rayons rosés font pâlir les étoiles, Douze fois il se plonge en une onde sacrée, Douze fois il répand l'eau vive autour de lui Il s'enlève et s'installe au sommet du grand arbre Qui domine à lui seul le bosquet tout entier Et, tourné vers Phébus et ses aubes nouvelles, Il attend ses rayons et l'astre qui se lève Puis, lorsque le soleil heurte le seuil splendide Et que point le reflet de la prime lumière, L'oiseau commence alors un chant religieux, Appelant par sa voix les nouvelles clartés Ni Philomèle, ni la flûte harmonieuse De leurs sons cirrhéens n'égalent ses accents Ni le cygne mourant, ni les cordes sonores De la lyre d'Hermès ne pourraient l'imiter Mais après que Phébus à lâché ses coursiers, Et que, toujours montant, il dévoile son disque, En son honneur l'oiseau par trois fois bat des ailes, Saluant le soleil par trois fois, il se tait. Ensuite, de son bec, il répand sur ses membres Les sucs dont les parfums embaumeront sa mort[ Parmi tant de senteurs, enfin, il rend l'esprit Sans crainte, il leur confie un si noble dépôt. Son corps, pourtant, ravi par une mort vitale S'échauffe et sa chaleur fait jaillit une flamme. Un rayon de l'éther à son tour vient l'atteindre : Il s'embrase et bientôt il est réduit en cendres Ces cendres, la nature, en les rendant humides, Les condense, y insuffle un germe, les féconde On prétend qu'il en sort une larve sans membres Et que cet embryon a la couleur du lait Il croît dans son sommeil pendant un temps fixé Puis, en se ramassant, prend la forme d'un œuf. Comme on voit se changer l'agreste chrysalide Suspendue à son fil, en un beau papillon, Ainsi l'oiseau reprend sa figure première Et, brisant son cocon, redevient le phénix. Il n'est point d'aliment pour lui dans notre monde ; Jeune, nul n'est commis au soin de le nourrir. Il goûte du nectar l'ondée ambrosiaque Que fait tomber vers lui le ciel peuplé d’étoiles Tels sont, dans les parfums, les seuls mets que l'oiseau Absorbe en attendant son entière croissance Mais quand pour lui fleurit la prime adolescence, Il s'envole à nouveau vers son propre pays, Non sans avoir formé, des restes paternels, Des os et de la cendre et des autres reliques, Un globe que d'un bec filial il enrobe Dans un onguent de myrrhe et de baume et d'encens Dans sa serre il l'emporte en Héliopolis Il l'offre sur l'autel du sanctuaire auguste. Il requiert les regards et les tributs de tous, Tant il a de splendeur, tant est grand son prestige ![ Sa couleur écarlate est celle que l'été Donne en ses plus beaux jours aux grenades bien mûres Celle que Flore prête aux pavots des campagnes, Quand, sous les deux vermeils, elle entr'ouvre sa robe Tout ce rouge ennoblit sa gorge et sa poitrine Et recouvre sa tête et sa nuque et son dos. Il déploie, relevée de fauves reflets d'or, Une queue où rougeoient des moires empourprés. Iris a diapré les plumes de ses ailes Ainsi qu'un arc-en-ciel qui colore un nuage. D'un blanc étincelant aux reflets d'émeraude, Son bec est à la fois ivoire et diamant. Ses yeux sont grands, brillants comme deux améthystes, Dont le centre projette une flamme éclatante Epousant les contours de sa tête nouvelle, Son nimbe radié reproduit le soleil. La pourpre tyrienne a teint deux fois ses pattes Ses serres ont l'éclat ardent du vermillon En sa figure on croit voir et celle du paon Et celle de l'oiseau qui vit aux bords du Phase Par sa taille il égale, oiseau ou mammifère, L'échassier colossal des déserts d'Arabie Pourtant, il n'est point lent comme ces volatiles Qui, lourds de leur grand corps, marchent à petits pas ; Mais, alerte et léger, plein de grandeur royale, Tel l'oiseau se présente aux regards des mortels. Toute l'Egypte accourt pour voir cette merveille, Et la foule Joyeuse acclame l'oiseau rare. Dans le marbre sacré l'on sculpte son image Et l'on grave à nouveau le jour de sa venue Tous les êtres ailés forment une assemblée D’où l'amour du massacre et la peur sont bannis. Entouré de ce chœur d'oiseaux, il prend l'essor, Et la foule l'escorte, heureuse et recueillie. Mais quand ils ont atteint les plaines éthérées, La cohorte revient ; lui, regagne son gîte. Ô destin fortuné ! Ô trépas bienheureux Que Dieu donne à l'oiseau pour naître de soi-même ! Qu'il soit mâle ou femelle ou bien ni l'un ni l'autre, Heureux être, ignorant les liens de Vénus ! Sa Vénus, c'est la mort ; la mort, son seul amour ; Afin de pouvoir naître, il aspire à mourir Il est son propre fils, son héritier, son père. Il est tout à la fois nourricier et nourri ; II est lui et non lui, le même et non le même, Conquérant par la mort une vie éternelle
Lactance
Lucius Caecilius Firmianus, dit Lactance, est un rhéteur né vers 250 en Afrique romaine et mort vers 325. Il a été surnommé le « Cicéron chrétien » en raison de l'élégance de sa prose latine. | |
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klary Admin
Messages : 3903 Date d'inscription : 05/02/2013 Localisation : Haute-Savoie
| Sujet: Re: Une géante glacée ...au coeur chaud ! 15/4/2016, 11:34 | |
| Merci cher Gibet pour cet extraordinaire poème! Bonne journée à toutes et tous, Klary | |
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