Au nord du golf de Tadjhoura. Ce fut la première "ville" de la Cote Française des Somalis, occupée e, 1884.
Quatre ans plus tard, le gouverneur Lagarde choisira d’établir la capitale de la colonie à Djibouti, Obock en mourra. C'est dans les ruines de la maison du Gouverneur que Henry de Montfreid, s'installe en famille en 1917. C'est à partir de là qu'il mène ses divers "commerces". Et c'est là qu'il armera ses boutres ; le Fath el Rahman, l'Ibn el Bahar, le Mousterieh, l'Altaïr 1 et 2. Obock est très présente dans son oeuvre picturale : La Maison d'Obock (sans date), Homeda, porteuse d'eau à Obock (vers 1925), Odeni, gardien de la maison d'Obock (vers 1925), la Mosquée d'Obock (1933), Tombeau de Cheikh Hussein (1933).
Il peint aussi, en 1927 et 1938 deux iles situées au nord de Djibouti, les iles Musha. Il en connaissait les moindres recoins. Des fonds rocheux tapissées d'huitres, des forets de palétuviers qui abritent des pélicans, sans eau potable, des oiseaux de mer viennent y pondre sur le sable brûlant. Il y tiendra dix jours grâce aux crabes coureurs dont le jus n'est pas salé. Pour tromper les Anglais, à qui il a devait remettre des sacs de haschisch (dont il faisait le trafic), il remplira des ballots d'humus de la forêt de palétuviers, gardant sa cargaison de haschisch enfouie dans le sable.
Il a peint le port de Tadjhoura vers 1932. C'est là que s'embarquaient, dans les années 20, les esclaves destinés aux musulmans d'Arabie. Des esclaves << de luxe >> : des jeunes filles vierges et des garçonnets âgés de dix douze ans. On y opérait des gamins de deux ans destinés à être vendus comme eunuques à l'âge de quinze ans. Tadjhoura devait cette spécialité à son sable noir (qui aidait à la cicatrisation) ou l'on enterrait les opérés jusqu'aux aisselles...
ET C'EST NOUS QUI DEVONS FAIRE REPENTANCE....
@ : In Mémoires d'Empire Avril/Mai/Juin 2016
Henry de Monfreid grand aventurier? Oui.
Mais aussi aquarelliste talentueux !
Alain Sanders