Les quatre livres d’Adolf Hitler disponibles aux éditions Déterna

Le Dr Bernard Plouvier a préfacé les quatre livres réédités chez Déterna consacrés aux discours, entretiens et témoignages qu’a laissé le Führer-chancelier du IIIe Reich à la postérité. Nous lui avons demandé quelle peut être le sens d’une telle démarche historique.

(entretien réalisé par Fabrice Dutilleul)



Que sont réellement ces quatre livres et dans quel ordre convient-il de les lire ?

On peut féliciter les éditions Déterna d’avoir mis à la disposition de nos contemporains l’essentiel de ce qu’Adolf Hitler a écrit ou dicté à des fins de publications.

1 - Le premier volume que l’on doit aborder si l’on respecte l’ordre chronologique, qui permet de suivre l’évolution de la pensée du Führer du NSDAP (le Parti National-Socialiste des Travailleurs Allemands) puis du IIIe Reich, est celui intitulé Ma doctrine.

Il contient de façon ramassée – et fort bien traduite – l’essentiel des deux tomes de Mein Kampf (respectivement rédigés en 1924 et 1926), expurgés des digressions métaphysiques que tout orateur allemand se croit obligé de faire et qui plaisent énormément outre-Rhin. Y sont adjoints des extraits choisis de discours prononcés de 1934 à 1937 qui annoncent ou expliquent la traduction en actes législatifs des orientations définies dans Mein Kampf et le programme du NSDAP.

2 - Le deuxième volume a repris le titre banal, mais exact, de Second livre, faute de mieux. Il a été dicté par le Führer du NSDAP, en 1928, à son camarade de tranchées Max Amann, excellent dactylographe, bien qu’ayant été amputé du bras gauche durant la Grande Guerre, par suite d’une blessure reçue au combat (on insiste sur ce détail, car divers « historiens » font d’Amann et d’Hitler des « planqués », alors que le caporal Hitler fut un authentique héros de guerre ; il est des « négationnistes » de toutes tendances, certains étant mieux perçus par l’opinion publique et les autorités politico-judiciaires que d’autres).

Ce livre est consacré surtout (mais non exclusivement) à la politique étrangère. Il n’a  jamais été publié, car Adolf Hitler ne voulait pas être gêné par ses écrits, dans la pratique de sa politique internationale, une fois parvenu au Pouvoir. De ce fait, cette œuvre est demeurée sans titre. Il y manque quelques précisions chiffrées, qui devaient être ajustées à la date d’une éventuelle publication.

Adolf Hitler développe son Leitmotiv majeur de politique étrangère. Son désir est de contribuer à réunir dans un même Reich tous les peuples de « race » germanique. Adolf Hitler confond, comme beaucoup d’Européens depuis le XVIIIe siècle et les sottises proférées par divers auteurs classiques, les mots de race et de nation, n’ayant jamais perçu l’unicité profonde de la race européenne. À dire vrai, l’on n’est pas trop certain que les Européens du XXIe siècle l’aient perçue. De ce Reich germanique, les nations scandinaves et britanniques sont les alliées naturelles.

Son obsession est bien connue, condamnée dans une multitude de publications où sont lamentées, à juste titre, ses funestes conséquences : le stereotype du Juif qui encourage les autres peuples que le sien « aux mélanges internationaux ». Pour Adolf Hitler « l’esprit internationaliste est l’ennemi mortel de la valeur d’une nation ».

Ce livre est truffé d’aphorismes intéressants, car – contrairement à ce qu’écrivent la plupart de ses biographes – l’homme écrivait bien.

3 – Le 3e livre, intitulé Principes d’action, rassemble huit discours, prononcés de 1933 à 1936 sur l’économie politique (et la nécessaire revalorisation du travail manuel), les relations sociales (notamment les relations entre le capital et le travail), la notion de fierté nationale les conditions nécessaires à la pleine souveraineté d’un État. Tout ceci – devenu hérétique en notre époque d’économie globale et de mondialisation des vies politique et sous-culturelle – éclaire les remarquables réussites économiques et sociales des années 1933-36 et les grandes décisions de l’année cruciale 1936.

4 – Enfin, les Derniers Libres Propos forment (avec un florilège de citations d’Adolf Hitler, de Joseph Goebbels et d’Alfred Rosenberg) un bilan de l’aventure hitlérienne. Le Führer s’exprime sur son action passée, du 4 février au 2 avril 1945 (le reste est hélas perdu). Une partie des prévisions du Führer vaincu sont d’une justesse étonnante, singulièrement en notre époque de prosélytisme musulman et de manifestations intempestives du djihad en Occident.



À ce propos, il semble que, dans ce 4e livre, Adolf Hitler ait reconnu l’extermination des Juifs d’Europe ?

C’est tout-à-fait exact et c’est pourquoi, contre toute évidence, les négationnistes s’acharnent à nier l’origine hitlérienne de ce texte.

De façon implicite, le 13 février 1945, puis de façon on ne peut plus claire, le 2 avril, le Führer se glorifie d’avoir « éliminé les Juifs d’Allemagne et d’Europe centrale ». Ceci ne fait, d’ailleurs, que corroborer les nombreuses entrées du Journal de Joseph Goebbels, ou les déclarations d’Otto-Adolf Eichmann, en 1961, lors de son procès, consacrées à ce qu’il est convenu d’appeler la Shoah (catastrophe, en hébreu). Et l’on pourrait multiplier les écrits et discours secrets, provenant d’Himmler et de nombreux acteurs des génocides entrepris contre l’élite polonaise et soviétique, les Juifs et les Tziganes.



Dans ses écrits et discours, Adolf Hitler évoque souvent des « traîtres ». Qu’en est-il ?

De 1920 à 1939, il s’agit des « Traîtres de novembre » (1918), ce qui, pour Adolf Hitler, ses admirateurs et une foule d’Allemands pas forcément nazis, se résume par l’appellation de « judéo-bolcheviks ».

À partir de 1943, il s’agira parfois des « saboteurs de l’effort de guerre » (les geignards, les mous et les trafiquants du marché noir), mais de plus en plus souvent, de comploteurs (politiciens, fonctionnaires civils et militaires, pour la plupart au chômage ou en retraite), mais aussi de traîtres authentiques œuvrant pour les Alliés occidentaux ou, surtout, pour le GRU (le service de renseignements de l’Armée Rouge). Mais ceci est une autre histoire !  





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