Un de mes favoris, mis en musique par une belle voix.
Mab
Invité Invité
Sujet: Re: Le Jardin des Poetes 9/3/2010, 10:51
Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous deux adoraient la belle Prisonnière des soldats Lequel montait à l'échelle Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Qu'importe comment s'appelle Cette clarté sur leur pas Que l'un fut de la chapelle Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous les deux étaient fidèles Des lèvres du coeur des bras Et tous les deux disaient qu'elle Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Quand les blés sont sous la grêle Fou qui fait le délicat Fou qui songe à ses querelles Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Du haut de la citadelle La sentinelle tira Par deux fois et l'un chancelle L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Ils sont en prison Lequel A le plus triste grabat Lequel plus que l'autre gèle Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Un rebelle est un rebelle Nos sanglots font un seul glas Et quand vient l'aube cruelle Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Répétant le nom de celle Qu'aucun des deux ne trompa Et leur sang rouge ruisselle Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Il coule, il coule, il se mêle À la terre qu'il aima Pour qu'à la saison nouvelle Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas L'un court et l'autre a des ailes De Bretagne ou du Jura Et framboise ou mirabelle Le grillon rechantera Dites flûte ou violoncelle Le double amour qui brûla L'alouette et l'hirondelle La rose et le réséda
L. Aragon
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Ce poeme d'Aragon, paru pendant la Seconde Guerre Mondiale, exprime l'union des clericaux et des anti-clericaux par amour de la France. Pour la liberation de leur pays, celui qui croit au ciel et celui qui n'y croit pas ignorent leurs divergences ideologiques et politiques. En periode de reflexion, heu... violente sur l'identité nationale, ce ne serait peut etre pas une mauvaise idée de remettre ces vers à l'honneur, plutot que le souvenir tronqué d'un pauvre garçon de 17 ans ou le niom d'un enfant juif que ça ne fera pas revenir...
Mab
un artisan
Messages : 1407 Date d'inscription : 25/01/2010 Age : 72 Localisation : calvados
Sujet: Re: Le Jardin des Poetes 9/3/2010, 12:07
XXII - Parfum exotique
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne, Je respire l'odeur de ton sein chaleureux, Je vois se dérouler des rivages heureux Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone;
Une île paresseuse où la nature donne Des arbres singuliers et des fruits savoureux; Des hommes dont le corps est mince et vigoureux, Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.
Guidé par ton odeur vers de charmants climats, Je vois un port rempli de voiles et de mâts Encor tout fatigués par la vague marine,
Pendant que le parfum des verts tamariniers, Qui circule dans l'air et m'enfle la narine, Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.
Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire
un souvenir de ma jeunesse perdu,à l'ombre d'un grand cèdre je dévorais Baudelaire.Poèmes interdits dans l'enceinte d'une société cléricale.
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Sujet: Re: Le Jardin des Poetes 9/3/2010, 12:44
un artisan a écrit:
un souvenir de ma jeunesse perdu,à l'ombre d'un grand cèdre je dévorais Baudelaire.Poèmes interdits dans l'enceinte d'une société cléricale.
Pourquoi perdue, puisque tu t'en souviens ?
J'ai lu Baudelaire sur un banc public, à l'ombre d'une eglise une heure chaque soir à l'époque où j'attendais mon amoureux (et parole, la terre ne s'ets pas ouverte pour m'engloutir)
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Puisqu'on evoque Baudelaire, un poeme de Verlaine,
Mon rêve familier
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur, transparent Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore. Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
P. Verlaine
un artisan
Messages : 1407 Date d'inscription : 25/01/2010 Age : 72 Localisation : calvados
Sujet: Re: Le Jardin des Poetes 9/3/2010, 13:19
j'adore labruyère,certainement encore de la nolstagie Ponctuation - Ce n'est pas pour me vanter, Disait la virgule, Mais, sans mon jeu de pendule, Les mots, tels des somnambules, Ne feraient que se heurter.
- C'est possible, dit le point. Mais je règne, moi, Et les grandes majuscules Se moquent toutes de toi Et de ta queue minuscule.
- Ne soyez pas ridicules, Dit le point-virgule, On vous voit moins que la trace De fourmis sur une glace. Cessez vos conciliabules.
Ou, tous deux, je vous remplace !
Briard Admin
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Sujet: Re: Le Jardin des Poetes 9/3/2010, 15:04
Délicate et fragile Ouverte et gracile Une envie de vivre Chaque minute de ta vie En parfaite harmonie
Tu fis trés chère un passage éclair sur MSN Ou tu ne restas guére cela me géne Car pouvoir te parler c'est pour moi comme t'aimer.
Tu es le soleil Qui m'apporte au réveil Chaque matin Un peu d'amour si lointain Peut être aurons nous un jour La chance d'être ensemble toujours.
Dernière édition par Briard le 9/3/2010, 20:08, édité 1 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Le Jardin des Poetes 9/3/2010, 15:44
Briard poete inspiré par la journée de la femme ?
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La photo animée du Poete récite ses vers, ci-dessous Victor Hugo "Demain dès l'aube", en souvenir de sa fille Leopoldine,
Mab
GIBET Admin
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Sujet: Re: Le Jardin des Poetes 9/3/2010, 17:26
Mon poème à moi sera bien modeste mais il évoque un thème celui des mots ...quand un mot un peu dur peut apporter cette ombre qui noircit le bonheur.
A mon filston
Une flamme brûlait, Alors qu’un mot couvait. Le mot dit, maudit mot, à la flamme fit maux.
Et la flamme brûla le mot qui s’échappa. Mais le mot était chaud et n’était pas très beau.
C’est lui qui s’imposa. Et finalement osa faire du mal à la flamme, faire du mal à mon âme.
Pas fier, dedans mon cœur, fais que flamme soit fleur et que mes mots s’estompent. Que jamais ils ne rompent
cette flamme de nos cœurs et ces mots de bonheur que j’ai pour toi, filston. Je t’aime mon garçon.
Quand mes mots sont amères, ils souffrent avec mon père. Ne les écoutent pas, Ils s’éteindront, crois-moi !
Et toi telle la bougie, Pétille et sois la vie. Papa
Briard Admin
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Sujet: Re: Le Jardin des Poetes 9/3/2010, 20:00
A mon pére
Tu es, déjà, un vieux chêne... Je vois tes efforts pour paraître jeune, présenter cette image de la force de l'âge... Refuser d'un seul geste ma solitude manifeste!
C'est long à abattre, un vieux chêne... et puis il ne faut pas faire de la peine N'est ce pas... Papa ?
J'ai vu tes efforts pour te tenir tout droit. Tu ne voulais pas ternir, d'un soupir, ma joie !
Je t'ai regardé partir, echapper à mes yeux... mais mon coeur t'accompagnait et il a vu...
tes épaules s'affaisser, ton pas se faire moins aisé, ta tête se courber, et tes yeux libérer cette larme que tu m'avais cachée ...Merci Papa !
Dernière édition par Briard le 9/3/2010, 20:07, édité 1 fois
Briard Admin
Messages : 6005 Date d'inscription : 05/02/2010 Age : 67 Localisation : CHAMPAGNE
Sujet: Re: Le Jardin des Poetes 9/3/2010, 20:07
L'Appel
Tout humain végétant dans l'ombre d'un présent fade et sans but, quémandant tout autour ce qui n'est plus, veut, insoumis à elle, s'entourer de lumière. Découvrant efforts, amis, gloire et fierté, qu'il vienhne chez nous, un pour tous, tous pour un... "Honneur-Fidélité" dans la famille des Légionnaires !
Briard Admin
Messages : 6005 Date d'inscription : 05/02/2010 Age : 67 Localisation : CHAMPAGNE
Sujet: Re: Le Jardin des Poetes 9/3/2010, 20:36
Petit Fleur Blanc
Petit fleur qui fait blanc sur le bord du chemin, petit fleur qui t'en fous que partout c'est la guerre... petit fleur ton maman c'est Madame la Terre; ton maman, petit fleur, il le tient par la main.
Mon maman il est loin ... aujourd'hui et demain je marchais en avant, car moi c'est militaire. Mon papa il est mort... et moi seul, légionnaire, képi blanc, godillot, fusil et quart de vin.
Petit fleur, tu parler pour moi maman la Terre tu parler que moi Kurt, toujours c'est fait la guerre, que peut-être bientôt c'est fini mon saison ...
Petit fleur, moi soldat, même chose ton frère; moi aussi c'est fait blanc ... képi blanc légionnaire, et bientôt habiter chez toi dans ton maison.
Légionnaire Kurt 1953
Ce poème est l'oeuvre d'un légionnaire, d'origine nordique, qui devait être peu aprés mortellement blessé au combat. Si le français n'était pas sa langue maternelle, on n'en sent pas moins, au travers de ces vers, le rayonnement d'une belle âme et d'un humble coeur pour lequel la vie était sans tendresse.
Invité Invité
Sujet: Re: Le Jardin des Poetes 9/3/2010, 22:22
Et cinq nuits enfouies sous des pleurs de la vie Quand les âmes normales s’endorment en silence La musique me murmure de tristes harmonies Chatouillant mes sanglots cachés en abondance
Et il coule des larmes, telles une fine rivière, Quand les ombres du noir dansent péniblement Faisant briller mes yeux de si triste manière Quand les notes sont la bombe de ces pleurs jaillissants
GIBET Admin
Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère
Sujet: Re: Le Jardin des Poetes 10/3/2010, 01:13
Que de grandeur et de beauté sur cette rubrique A vous tous merci Tu as raison ami Briard ce n'est pas la justesse des mots qui font le poète mais leur musique . Ce n'est pas la rudesse qui fait l'homme ...ce sont ses mots. GIBET
GIBET Admin
Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère
Sujet: Re: Le Jardin des Poetes 10/3/2010, 01:23
MA MER
Ecoute ces clapotis, murmurant au rivage le message arraché aux entrailles du temps. Elle l'écrit, imprégnant le sable de la plage d'une dentelle d'écume, qu'elle fait naître en chantant.
Elle est douce la mer, quand elle offre au soleil son beau miroir blanc où brillent les rayons, étincelant parfois en mille flammèches vermeilles qui la relie au ciel, par autant de maillons.
Matrice de l'amour, elle réchauffe en son sein la douleur des corps, meurtris par la folie des coups de tous les hommes qui aspirent au divin, mais qui meurent, chichement, des excès de leur vie.
Aurais-tu oublié que tu naquis un jour du fond de ses entrailles. En perdant tes branchies, tu marquas dans la vase tes empreintes pour toujours, quand, du poisson à l'Homme, la frontière fut franchie
Cependant, chaque jour mise en accusation, elle subit le reproche des marins et pêcheurs qu'elle happe, au beau milieu de leur navigation, entretenant chez eux, et la haine et la peur.
Et pourtant ces colères, forces de la nature, qu'en vagues gigantesques, par delà la raison, tu transportes et déferles vers nous tes créatures à genoux, impuissantes devant cette explosion,
Est-ce à toi, ma mer que nous devons ces maux? toi si calme naguère? N'est-ce pas plutôt Eole qui d'un souffle malfaisant, t'oblige à ces rouleaux meurtriers comme le feu qu'on promet à l'alcool.
Moi je sais qu'en zéphir, ton calme et ta douceur, offrent à l'étoile du soir, reflet du firmament, des vagues qui ondoient au rythme de ton coeur qui font que d'une mer, tu devient une maman.
Moi je t'aime ma mer, ni marin ni pêcheur j'affectionne la vie lorsqu'elle est excessive et ton excès à toi n'est fait que de rigueur. Laissons aux inutiles l'activité passive.
Et toi, mer, continue à graver le rocher infiltre toi partout comme un doux sentiment, soit forte et respectée sans jamais te fâcher; hors le vent continue à vivre intensément.
N'envie pas l'apparence des lacs et des étangs dont le poète chante et le calme et le beau, et qu'il oppose souvent au cri des océans; car pour tous ceux qui t'aiment, eux ne sont que de l'eau!
GIBET 1986
Briard Admin
Messages : 6005 Date d'inscription : 05/02/2010 Age : 67 Localisation : CHAMPAGNE
Sujet: Re: Le Jardin des Poetes 10/3/2010, 22:31
DANS LA BOUE
Nous Fous Sol mou Dans le trou Plein de boue Contents de tout Au garde-à-vous La joie à nous Les yeux de loup L'ont fait des ruses de Sioux Les calcaires sont pleins de trous Le Légionnaire dit << J'en ai plein le cou >> Pour la construction il a du goût Mais voyons, ce béton est trop mou Cassez pas les coffrages, c'est de l'acajou ! Faisons les blocs, dégrouillons nous Ce sont des maisons pour les gars d'Ouagadoudou Si tu ne mets ton chapeau, t'auras le coup de bambou Si tu vas trop vite tu passeras pour un fou Pour faire des farces, cou-cou, cou-cou Il y a des mines partout Tous les trois mois, bras dessus bras dessous A Hanoï pour boire un coup Le foie en prend un sacré coup
EddieCochran
Messages : 536 Date d'inscription : 21/02/2010 Age : 64 Localisation : Countat da Nissa
Sujet: Re: Le Jardin des Poetes 11/3/2010, 01:15
15 - (Poème précédent)
Ce calligramme gagnerait beaucoup A être illuminé de bougies partout Comme il sied à un sapin de chez nous.
Briard Admin
Messages : 6005 Date d'inscription : 05/02/2010 Age : 67 Localisation : CHAMPAGNE
Sujet: Re: Le Jardin des Poetes 11/3/2010, 17:33
La jolie Daï
Connaissez vous la jolie Daï Son noir chignon, son blanc "Kékouan" ? Je l'ai croisé à Hanaï C'est la fille du vieux Luang. Elle a les yeux comme du velours Et moi mon sang...n'a fait qu'un tour... J'ai pris ma douche à la "kabat" Mis mon short et blanc "kébour" Pour la retrouver prés du bac... Afin de lui parler d'amour ! Connaissez vous la jolie Daï ? Elle cuit mon riz, prépare mon thé Tue les moustiques, chasse les "tacots" Maintenant aussi à My Khé... Nous partageons mon lit "Picaud" ! Elle prend la garde au mirador, Allume ma lampe quand tombe la nuit Brûle de l'encens quand je m'endors... Mais me réveille au moindre bruit. Connaissez vous ma jolie Daï ? Son noir chignon, son blanc "Kékouan" ? C'est elle qui un jour vers Than Thaï Alors que j'allais...droit devant, Voyant la grenade et le fil, M'a arrêté au bon moment (Comme le dit une belle chanson) ...Je l'aimais bien mon Annamite Mais le séjour se terminant, Il a fallu que l'on se quitte... Cela c'est fait trés simplement, Un beau ruban à son chapeau, Elle est venue jusqu'au bateau. Longtemps elle a agité sa main... Moi j'ai pleuré comme un gamin !
Ex-Maréchal des Logis-Chef LOMBARD 1er R.E.C Commencé en 1951, termine et revu en 1983
Carolis
Messages : 813 Date d'inscription : 28/01/2010
Sujet: Re: Le Jardin des Poetes 14/3/2010, 01:59
J'ajoute mon grain de sel. Voici quelques textes choisis de mon poète préféré.
LA BROUETTE OU LES GRANDES INVENTIONS
Le paon fait la roue le hasard fait le reste Dieu s'assoit dedans et l'homme le pousse. Les Paris Stupides
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JE SUIS COMME JE SUIS
Je suis comme je suis Je suis faite comme ça Quand j'ai envie de rire Oui je ris aux éclats J'aime celui qui m'aime Est-ce ma faute à moi Si ce n'est pas le même Que j'aime chaque fois Je suis comme je suis Je suis faite comme ça Que voulez-vous de plus Que voulez-vous de moi
Je suis faite pour plaire Et n'y puis rien changer Mes talons sont trop hauts Ma taille trop cambrée Mes seins beaucoup trop durs Et mes yeux trop cernés Et puis après Qu'est-ce que ça peut vous faire Je suis comme je suis Je plais à qui je plais
Qu'est-ce que ça peut vous faire Ce qui m'est arrivé Oui j'ai aimé quelqu'un Oui quelqu'un m'a aimée Comme les enfants qui s'aiment Simplement savent aimer Aimer aimer... Pourquoi me questionner Je suis là pour vous plaire Et n'y puis rien changer. ==========================
LE CHAT ET L'OISEAU
Un village écoute désolé Le chant d'un oiseau blessé C'est le seul oiseau du village Et c'est le seul chat du village Qui l'a à moitié dévoré Et l'oiseau cesse de chanter Le chat cesse de ronronner Et de se lécher le museau Et le village fait à l'oiseau De merveilleuses funérailles Et le chat qui est invité Marche derrière le petit cercueil de paille Où l'oiseau mort est allongé Porté par une petite fille Qui n'arrête pas de pleurer Si j'avais su que cela te fasse tant de peine Lui dit le chat Je l'aurais mangé tout entier Et puis je t'aurais raconté Que je l'avais vu s'envoler S'envoler jusqu'au bout du monde Là-bas où c'est tellement loin Que jamais on en revient Tu aurais eu moins de chagrin Simplement de la tristesse et des regrets