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 la guerre d' Algérie était-elle évitable ?

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bastet
Briard
Robert Ley
un artisan
roltanguy
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un artisan

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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 14:29

je respecte toujours mes interlocuteurs,donc je nie ta dernière phrase.
par contre j'ai l'histoire du peuple algérien dans ma bibliothèque,je vais m'y replonger et j'émettrais mon avis mais dans quelques temps car je vais m'absenter,la secrétaire me faisant les gros yeux et visiblement me prenant pour un taré (cela pour l'anecdote)
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 14:41

Briard, il n'y a pas de sous entendus, il y a une question claire à laquelle tu ne te donens pas la peine de repondre.

Par ailleurs, ton post exprime bien que tu n'es pas ici pour discuter mais pour assener TES verités.
En effet, tu consideres mon opinion divergente de la tienne comme etant celle des "porteurs de valises du FLN" (ce qui signifie que tu ne lis pas, tu interpretes sans prendre la peine de saisir les nuances).


Pour te retourner tes arguments : toi non plus tu ne sais rien de ma vie et tes oeillières t'empêchent de saisir l'ensemble d'un sujet. Tu me diriges vers les pieds noirs parce que je suis une fille et que tu t'imagines que ça va m'emouvoir ? En revanche, lorsque tu n'as pas de reponses decentes, tu insultes mon intelligence et tu prends mon "ignorance" en reference.
C'est pitoyable.

Tu fais de la propagande, pas de l'info, il ne faut pas trois plombes pour le realiser.


Mab
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 14:49

un artisan a écrit:
je respecte toujours mes interlocuteurs,donc je nie ta dernière phrase.

Et tu as tout à fait raison puisque tu n'en étais pas la cible !!

par contre j'ai l'histoire du peuple algérien

Doit pas être trés gros ce bouquin, puisque celui ci n'existe que depuis 63 !! la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_geek

dans ma bibliothèque,je vais m'y replonger et j'émettrais mon avis mais dans quelques temps car je vais m'absenter,la secrétaire me faisant les gros yeux et visiblement me prenant pour un taré (cela pour l'anecdote)

Voila ce que c'est de surfer au boulot la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Lol

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Briard
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 14:52

Mara-des-bois a écrit:
Briard, il n'y a pas de sous entendus, il y a une question claire à laquelle tu ne te donens pas la peine de repondre.

Par ailleurs, ton post exprime bien que tu n'es pas ici pour discuter mais pour assener TES verités.
En effet, tu consideres mon opinion divergente de la tienne comme etant celle des "porteurs de valises du FLN" (ce qui signifie que tu ne lis pas, tu interpretes sans prendre la peine de saisir les nuances).


Pour te retourner tes arguments : toi non plus tu ne sais rien de ma vie et tes oeillières t'empêchent de saisir l'ensemble d'un sujet. Tu me diriges vers les pieds noirs parce que je suis une fille et que tu t'imagines que ça va m'emouvoir ? En revanche, lorsque tu n'as pas de reponses decentes, tu insultes mon intelligence et tu prends mon "ignorance" en reference.
C'est pitoyable.

Tu fais de la propagande, pas de l'info, il ne faut pas trois plombes pour le realiser.


Mab

Je peux te retourner toutes tes phrases !!
Donc sans commentaire !!
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roltanguy




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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 14:52

personne ne te prends pour con .

Beaucoup ... çà ne les interesse pas là faut faire avec on en pense ce qu'on en veut.

pas toujours les jeunes d'ailleurs non non les vieux ne veulent plus se rappeller non plus .

certains sont comme germaine Tillon ou francis Jeanson sont admirés de nos jours .
francis un ancien résistant .... ah c'est bien les grandes idées!

mais quand on égorge on torture on tronçonne des gamins on viole des fillettes on découpe les supplétifs pour les faire bouillir et donner à manger aux porcs on enlève des femmes mères de familles qui finiront aux bordels des djounouzz les rares hommeseuropéens épargnés ? comme des forçats dans les mines bien après l'indépendance on a sans doute le droit de dénoncer les tortures et exactions de l'autre côté français.
mais hein on nettoie aussi .
je ne suis pas d'accord avec la mode actuelle d 'intellos minables en mal de désoeuvrement qui pour se mettre devant la une vont revisiter les atrocités de la guerre d'Algérie.

Des deux côtés et pas qu'un peu chacun voudra expliquer le pourquoi du comment mais des deux cotés alors la flagellation unilatérale çà va bien .
moi j evous dis çà va péter dans la communauté harki et pied noir car leurs descendants sont là et bien là .
a force de jouer au con çà va y aller pas de problèmes............
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roltanguy




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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 14:55

de la vieille histoire oubliée??????????????????????


non mais vous plaisantez ?????
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MessageSujet: ffront national   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 14:59

Briard a écrit:
Je peux te retourner toutes tes phrases !!
Donc sans commentaire !!

Ca m'etonnerait beaucoup que tu trouves de la propagande dans mes ecrits Rolling Eyes
Si j'en etais là, ce serait du proselytisme et catho exclusivement, plaisantin.

Si ce forum doit devenir une succursale de la chasse à l'immigré, de la haine de l'arabe et du "pauvre France" made in Affront National, tu auras au moins la certitude de ne plus m'avoir comme contradicteur parce que je ne me commets pas n'importe où.


Mab, non maaaais
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 15:04

Le probléme Rol, c'est que c'est des gens ignorants ou voulant ignorer cela qui viennent te parler de "résistance", de "combat pour l'indépendance de tout un peuple" etc etc etc, qui ne se donnent pas la peine de lire ce que tu mets en ligne, essayes de te ridiculiser, si ce n'est te faire passer pour un "nostalgique de ceci ou de cela" qui se servent de la propagnande FLN et porteurs de valises, pour faire valoir ce qu'ils croient être la vérité.
Mais bien sur enh refusant d'écouter tes arguments, s'arcboutant sur leurs certitudes de détenir LA vérité, puisquez "c'est écrit dans les journaux et ils l'ont dit à la télé".

C'est comme ces émissions ou l'on voit ces mêmes porteurs de valises, ces poseuses de bombes, être reçu commes des héros, en se gardant bien d'inviter des contradicteurs de l'autre bord. Hé oui, ça pourrait faire désordre qu'ils puissent prouver les mensonges de ces "héros" de papier.
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 15:08

Mara-des-bois a écrit:
Briard a écrit:
Je peux te retourner toutes tes phrases !!
Donc sans commentaire !!

Ca m'etonnerait beaucoup que tu trouves de la propagande dans mes ecrits Rolling Eyes
Si j'en etais là, ce serait du proselytisme et catho exclusivement, plaisantin.

Si ce forum doit devenir une succursale de la chasse à l'immigré, de la haine de l'arabe et du "pauvre France" made in Affront National, tu auras au moins la certitude de ne plus m'avoir comme contradicteur parce que je ne me commets pas n'importe où.


Mab, non maaaais

Et allez le petit couplet "moi mossieur je suis quelqu'un de bie, vous vous êtes un raciste, xénophobe et membre du FN en plus" donc je ne vous répondrai plus !!
Et bien tant mieux, cela évitera que tu viennes polluer ce fil , avec tes idées toutes faites, de "peuple Algérien" etc etc , mais qui ignorent la vérité et surtout la réalité !!

Briard, non maaaais aussi, même que !!
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 15:15

Briard a écrit:
Et allez le petit couplet "moi mossieur je suis quelqu'un de bie, vous vous êtes un raciste, xénophobe et membre du FN en plus" donc je ne vous répondrai plus !!

Mais c'ets pas possible, tu n'as pas appris la nuance, jamais... Ancien legionnaire, hein ? Et tu distinguais un cocotier d'un Saint Bernard ? Suspect

Non, ce n'est pas pas que je ne te repondrais plus -enfin si, par la force des choses- c'est que je prefere aller voir ailleurs ou te piler plutot que de supporter des litanies sur les vilains mechants qui-ne-connaissaient-pas-leur-bonheur-au-temps-des-colonies.

Mab, nonméssanblague
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 15:24

Serge Gainsbourg
LA NOSTALGIE CAMARADE


Qu'est ce qui t'as pris bordel de casser la cabane,
De ce panou panou, puis sortir ton kif,
Ouvrir le billet de primitif,
Qui débarquait de sa savane

La nostalgie camarade, la nostalgie camarade
La nostalgie camarade, la nostalgie camarade

Qu'est ce qui t'as fait prendre cette fille diaphane,
Contre son gré, et sous ses griffes,
Des regrets tu reponds négatif,
Mais encore tu ricanes.

La nostalgie camarade, la nostalgie camarade
La nostalgie camarade, la nostalgie camarade

Qu'est ce qui te prends mon sucre de canne,
De te klaxonner la gueule,
Sombrer sur les récifs de ta mémoire,
Et revoir ton passif en respirant la colophane

La nostalgie camarade, la nostalgie camarade
La nostalgie camarade, la nostalgie camarade

Il s'en passe des choses sous ton crâne rasé,
C'est plein de tristesse et de kifs,
Tu te vois encore en tenue léopard, bourré d'explosif,
Sauter de ton aéroplane.

La nostalgie camarade, la nostalgie camarade
La nostalgie camarade, la nostalgie camarade
Camarade, camarade, camarade, camarade.

La nostalgie camarade, la nostalgie camarade
La nostalgie camarade, la nostalgie camarade
La nostalgie camarade, la nostalgie camarade
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 15:26

Pas sûr que la transcription soit bonne

au début on entend plutôt "qu'est-ce qui t'as pris bordel, de casser la cabane de ce panou panou, puis sortir ton canif, ouvrir le bide du primitif qui débarquait de sa savane"
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 15:41

Mara-des-bois a écrit:
Briard a écrit:
Et allez le petit couplet "moi mossieur je suis quelqu'un de bie, vous vous êtes un raciste, xénophobe et membre du FN en plus" donc je ne vous répondrai plus !!

Mais c'ets pas possible, tu n'as pas appris la nuance, jamais... Ancien legionnaire, hein ? Et tu distinguais un cocotier d'un Saint Bernard ? Suspect

pourquoi y a une différence la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_scratch et on me l'aurait cachée à l'insu de mon plein gré !! Mais alors on ne peut faire confiance à personne la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_sad

Non, ce n'est pas pas que je ne te repondrais plus -enfin si, par la force des choses- c'est que je prefere aller voir ailleurs ou te piler

késako c'te bête là cré vin diou !!!

plutot que de supporter des litanies sur les vilains mechants qui-ne-connaissaient-pas-leur-bonheur-au-temps-des-colonies.

C'est pourtant le constat que font nombres d'anciens colonisés !!

Briard, benmabonnedamevousm'labaillezbenbelle


Mab, nonméssanblague
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 15:57

C'est pourtant le constat que font nombres d'anciens colonisés !!

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Euuhh... les Corses ?
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 16:34

Quantat a écrit:
C'est pourtant le constat que font nombres d'anciens colonisés !!

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Euuhh... les Corses ?

Non les ch'tis !!
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 16:56

Je t'arrête tout de suite: nous n'avons toujours pas été décolonisés, bien que le texte de l'annexion des Flandres par Louis XIV n'ai jamais été ratifié...
C'était mieux quand nous étions espagnols (il faisait beaucoup plus chaud)
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 17:17

Quantat a écrit:
Je t'arrête tout de suite: nous n'avons toujours pas été décolonisés, bien que le texte de l'annexion des Flandres par Louis XIV n'ai jamais été ratifié...
C'était mieux quand nous étions espagnols (il faisait beaucoup plus chaud)

A l'époque ou ils n'étaient pas colonisé par les Maures alors !! la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Lol la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Lol
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 17:22

Ben je ne sais pas ... parce qu'il existe des mots de patois dont je me demande s'ils viennent de l'arabe (via l'espagnol) ou de l'anglo saxon

Par exemple : "mat" pour dire fatigué: est-ce que c'est lié à "müde" en allemand
ou à "maït" en arabe (on retrouve le terme dans "échec et mat" qui vient de l'arabe "ech-cheikh maït" qui signifie "le roi est mort")
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 17:25

j'ai trouvé ceci




[ 1830 - 1962 FR][1830 - 1962 ENG][Avant 1830][1500 - 1830]
Le développement de la puissance algérienne autour du bassin méditerranéen a été à l'origine d'une coalition des puissances européennes contre elle. Par conséquent, elle devint pour la politique européenne un objectif qu'il fallait absolument détruire et les états européens en arrivèrent à exposer la question algérienne au cours de leurs congrès.
Après l'avoir évoquée au cours du Congrès de Vienne, elle fut exposée de façon claire lors du congrès d'Aix la Chapelle en 1818. La position de l'Algérie à cette époque était enviée par les Européens, ce qui a engendré une sorte de concurrence entre eux pour savoir qui allait en bénéficier. C'est finalement la France qui a eu gain de cause dans l'occupation de l'Algérie après avoir détruit la flotte algérienne au cours de la bataille de Navarin en 1827.
C'est au début du seizième siècle que l'Etat Algérien moderne a pris naissance et au cours du dix-septième siècle, l'Algérie commença à prendre ses distances avec l'Etat Ottoman jusqu'à ce qu'elle obtint son indépendance totale et que son gouverneur fut désigné par la voie des élections.
La marine algérienne avait réussi à étendre son influence sur la côte ouest de la Méditerranée et par là imposer la souveraineté de l'état algérien sur tous les pays européens ayant des débouchés maritimes, notamment sur le pourtour de la mer Méditerranée, leur imposant des impôts et taxes pour le simple passage de leurs navires par la mer Méditerranée. La plupart d'entre eux furent amenés à conclure des traités et accords avec l'Algérie.
En 1561, les relations algéro-françaises furent nouées sur cette base et se renforcèrent durant la Révolution française en 1789 lorsque les régimes européens entreprirent de cerner le gouvernement de la Révolution Française qui n'a trouvé aucun appui en dehors de l'état algérien dont le gouverneur accepta de lui fournir son aide consistant à lui accorder des prêts sans intérêts et l'approvisionner en blé algérien afin de lui éviter la famine.
Cependant la France, faisant montre d'ingratitude s'est révoltée contre l'Algérie en refusant de s'acquitter de ses dettes. Ceci a été à l'origine d'une grave crise entre les deux états qui s'est achevée par l'incident de l'éventail, puis le blocus maritime et enfin l'occupation effective.

Les Causes politiques :
L'une des premières causes fut les revendications territoriales que la France briguait dont la plus notoire était le fort d'El Kala dont la France voulait faire une base arrière.
A cela s'ajoutent les visées des souverains français, de Louis XIV à Napoléon Bonaparte, lequel avait insisté pour occuper l'Algérie afin de mettre fin à la présence anglaise dans le Bassin Méditerranéen. En 1802, il avait juré d'occuper l'Algérie, de la dévaster et d'avilir ses habitants afin de garantir la sécurité pour ses navires dans le bassin méditerranéen. Dans ce but, il dépêcha l'officier Boutin pour espionner l'Algérie et concevoir un plan pour son occupation. Cependant, le projet de Napoléon échoua, suite à l'amplification de ses problèmes sur le continent européen et sa défaite devant les états européens alliés au cours de la bataille de Waterloo en 1814.
Mais la famille royale des Bourbons qui avait pris en main les affaires de la France après le congrès de Vienne en 1815 a réactivé le projet d'occupation dans le cadre de ses prétentions politiques sous le règne de Charles X lequel a régné sur la France en 1824. Celui-ci a estimé que l'occasion était propice pour entreprendre une expédition militaire contre l'Algérie, qui lui permettrait à la fois de liquider ses opposants politiques et résorber le mécontentement du peuple français mais également de barrer la route à la Grande-Bretagne dans la zone méditerranéenne. Ajoutons à cela le recours au prétexte du " coup d'éventail " jugé comme un affront politique pour elle.

Les causes religieuses :
La France se sentait investie d'une mission de protection du catholicisme et la victoire sur l'Algérie était considérée comme une victoire du christianisme sur la religion musulmane. C'est ce qu'il faut déduire des propos du commandant français Clermont di Tonio lorsqu'il imposa un blocus maritime sur les côtes algériennes en disant : " La volonté divine a voulu que le feu sacré de Votre majesté soit rallumé en la personne de votre Consul de la main du pire ennemi du christianisme. Il se peut que la chance nous soit offerte à cette occasion de propager la civilisation parmi les indigènes et de les convertir au christianisme ".
Il y a eu également le tableau brossé par le commandant de l'expédition française De Bourmont lors de la fête donnée sur la place de la Casbah à l'occasion de la victoire et au cours duquel il avait dit : " Sire , par cette action (la conquête), une porte s"est ouverte pour le christianisme sur les côtes d"Afrique et notre espoir est que cela constitue le début de la prospérité pour la civilisation qui avait disparu de cette contrée. "
Telles étaient les causes religieuses pour l'expédition française en Algérie et sur cette base, les historiens s'accordent à dire que la France avait en fait décidé d'occuper l'Algérie et avait donc dressé des plans, fomenté des complots, préparé le nécessaire et avait ensuite cherché les prétextes fallacieux.

Les causes économiques :
La France a fait en sorte que la terre d'Algérie lui revienne en tant que colonie compte tenu de sa richesse en matières premières afin d'impulser son économie qui avait un besoin urgent de se développer et d'être redynamisée, outre les revenus considérables engendrés et de l'exportation de ses produits pour lesquels elle n'arrivait pas à trouver de marchés.
A ce propos, le général Bugeaud, père de la colonisation en Algérie avait dit : " L'Algérie va recourir, pendant une longue période, aux produits industriels de la France et l'Algérie pourra fournir à la France des quantités considérables de matières premières nécessaires à l'industrie ".
D'autre part, la bourgeoisie française a estimé que l'occupation de l'Algérie allait lui rapporter des profits considérables dans la mesure où elle constitue un vaste marché pour ses biens et une source importante de matières premières outre le fait qu'elle constituera un réservoir de main d'uvre à bon marché. Elle permettra également l'implantation de l'excédent de population de l'Europe et de la France qui sera orienté vers le développement de l'agriculture parce que la terre d'Algérie est une terre fertile capable de donner diverses sortes de fruits de même que l'Algérie deviendra un grenier pour l'Europe.

Le 16 juin 1827, la France déclara la guerre à l'Algérie parce que le régent en Algérie, le Dey Hussein, avait refusé de présenter des excuses au gouvernement français d'autant plus que la flotte algérienne , protectrice de l'Algérie et des musulmans dans la Méditerranée avait été détruite dans la bataille de Navarin dans la presqu'île de Mora en Grèce en 1827.
Le nombre des troupes militaires envoyées par la France pour occupe l'Algérie se présentait comme suit : 36 mille fantassins et quatre mille cavaliers à côté des navires transportant le ravitaillement ainsi que l'artillerie et l'équipement de guerre nécessaire pour l'expédition dirigée par le Comte de Bourmont.
Cette armée avait, par le passé, participé à la plupart des guerres menées par Napoléon sur le continent européen ; ce qui lui a conféré une expérience certaine dans le domaine militaire. L'expédition militaire a débuté au port de Toulon en passant par les îles espagnoles en Méditerranée jusqu'au golfe de sidi Ferruch.
Le Dey Hussein Pacha était informé des mouvements de l'expédition par le biais de ses espions jusqu'à son arrivée en Algérie ; et on avait dénombré 1870 canons sur les navires de l'armada française.
Les préparatifs algériens pour faire face à l'expédition militaire étaient très faibles vu qu'ils consistaient essentiellement en volontaires (cavaliers et fantassins) n'ayant pas l'expérience nécessaire pour affronter les forces d'occupation. Leur nombre n'excédait pas trente mille mobilisés dont neuf mille cavaliers. L'artillerie était quasiment inexistante contrairement aux français et le 14 juin 1830, à l'arrivée des armées françaises aux côtes algériennes, les troupes algériennes avaient tenté de s'opposer à elles, les empêchant de débarquer sur la plage de Sidi Ferruch. A la tête de ces troupes, il y avait le gendre de Hussein Dey, le dénommé Ibrahim Agha, qui n'avait aucune expérience militaire contrairement au commandant précédent Yahia Agha qui avait été destitué.
L'ignorance des questions militaires était à l'origine de la mise en place d'un plan faible le 18 juin 1830, consistant à lancer une attaque sur les deux ailes de l'ennemi et de l'affronter au corps à corps. Ensuite aurait lieu le rassemblement des forces algériennes sur la colline de Staouéli, à l'ouest de la Capitale.
Par ailleurs, El Hadj Ahmed Bey, gouverneur de Constantine, qui était un homme politique et militaire présenta un plan militaire stipulant qu'il ne fallait pas donner l'occasion aux troupes de l'ennemi d'effectuer un débarquement terrestre, qu'il fallait les frapper et détruire leurs arrières afin de couper l'approvisionnement militaire de l'armée. Il sera ainsi possible de la détruire définitivement.
Cependant Agha Ibrahim a négligé ce plan, le railla ainsi que son auteur. Non seulement, il n'en a pas tenu compte mais il ordonna l'avancée des troupes algériennes pour affronter les troupes françaises organisées lesquelles n'attendant que cela, ont procédé à une attaque surprise et très dure contre les troupes algériennes, traversant le front algérien qui voulait l'empêcher d'avancer vers la Capitale et la conquérir.
Tel était son objectif et devant la faiblesse d'Ibrahim Agha et la mauvaise gestion de ses troupes, ce fut la défaite qui a ouvert la voie au Comte De Bourmont en direction de la capitale pour la conquérir.
Ne rencontrant aucune opposition officielle, il a pu imposer au Dey Hussein Pacha le traité de reddition du 5 juillet 1830 qui a permis à l'ennemi de conquérir la capitale et d'arborer ses étendards sur les forts et les sièges des institutions.
Par ailleurs, il ne respecta pas les termes du traité et ne tint pas tenu ses promesses, mettant la main sur les trésors de la Casbah et sur le Trésor qui contenait plus de 52 millions de Francs-or. Parallèlement, il renvoya les éléments de l'armée algérienne à l'extérieur de la capitale et prit possession de leurs biens ainsi que les biens habous. La mosquée Ketchawa fut transformée en église et ce, deux ans seulement après l'occupation et après s'être livré au massacre de plus de deux milles fidèles enfermés à l'intérieur de la mosquée.
Par ailleurs, l'artillerie de l'ennemi avait démoli les portes de la villes entre autres Bab el Oued , Bab Azzoun, Bab el Djazira et détruit les parcs, les canalisations d'eau et les vergers. Ils s'étaient répandus sur le sol algérien, semant la désolation et défigurant le visage de la capitale.

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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 17:27

je remarque que c'est la france qui déclare cette guerre,donc après,toutes les hypothèses seront superflues,car il s'agit bien d'une nation qui en envahi une autre
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 17:33

Quantat a écrit:
Ben je ne sais pas ... parce qu'il existe des mots de patois dont je me demande s'ils viennent de l'arabe (via l'espagnol) ou de l'anglo saxon

Par exemple : "mat" pour dire fatigué: est-ce que c'est lié à "müde" en allemand
ou à "maït" en arabe (on retrouve le terme dans "échec et mat" qui vient de l'arabe "ech-cheikh maït" qui signifie "le roi est mort")

Mat, viens peut être tout simplement de mater , perdre de son éclat par extension de sa forme

Rendre mat, diminuer l'éclat, matir est plus usité dans ce sens.
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 17:52

C'est possible... et puis il est très difficile de s'y repérer en etymologie... un mot peut revenir vers son origine après être passé par une autre langue...

Par exemple il est mpossible de s'assurer de l'origine du mot "machin"
Il vient du latin, certes... mais dériverait de l'arabe "miskin"... et il n'est pas impossible qu'il ait été latin encore avant...
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 18:37

Je crois qu'il serait bon de lire cette lettre :

Lettre à mes amis français de France -
par Guy Bezzina
"A quelques encablures de mes 70 ans, à un âge où les souvenirs se déclinent plus aisément que les projets et après avoir épuisé mes capacités de silence, je ressens le besoin d'éclairer un malentendu.
En 35 ans de vie professionnelle, j'ai travaillé avec vous, milité avec vous, partagé quelques succès et quelques épreuves, communié aux mêmes valeurs, au même humanisme. J'ai bu à la coupe de ce bonheur de vivre en France, de s'étonner de ses richesses, de se pénétrer des mêmes émotions, au point que j'avais fini par oublier que j'étais né sur une autre rive, de parents venus d'ailleurs et de grands-parents à l'accent impossible d'une Île de la Méditerranée.
Je m'étais cru français comme vous et j'avais cru achevé ce travail de deuil commun à tous les exilés du monde. Et puis, depuis quelques mois, des maisons d'éditions ont fait pleuvoir témoignages et réflexions sur la guerre d'Algérie. Les chaînes de télévision et les radios ont commenté les ouvrages et refait l'Histoire de 134 ans de présence française en Algérie.
Avec une étonnante convergence de vues, la plupart ont révélé, sur cette période, une vision singulièrement sinistre. J'ai revu l'histoire de ma patrie, l'Algérie Française, travestie ou défigurée en quelques propositions caricaturales :
«La présence de la France en Algérie fut de tout temps illégitime»
«Les français d'Algérie ont exploité les arabes et ont volé leurs terres»
«Les soldats français ont torturé des patriotes qui libéraient leur pays»
«Certains français ont eu raison d'aider les fellaghas à combattre l'armée française et peuvent s'enorgueillir aujourd'hui d'avoir contribué à la libération de l'Algérie»."
Alors, j'ai compris que personne ne pouvait comprendre un pays et un peuple s'il n'avait d'abord appris à l'aimer... et vous n'avez jamais aimé "notre Algérie"!

Alors, j'ai compris pourquoi vous changiez de conversation quand j'affirmais mon origine "pied noir"; j'ai compris que l'exode arménien ou l'exode juif vous avait touchés mais que notre exil vous avait laissés indifférents. J'ai compris pourquoi les maquisards qui se battaient pour libérer la France envahie étaient des héros, mais pourquoi des officiers qui refusaient d'abandonner ce morceau de France et les arabes entraînés à nos côtés, étaient traités de putschistes.
J'ai compris pourquoi des mots comme "colon" avaient été vidés de leur noblesse et pourquoi, dans votre esprit et dans votre langage, la colonisation avait laissé place au colonialisme.

Même des français de France comme vous, tués au combat, n'ont pas eu droit, dans la mémoire collective, à la même évocation que les poilus ou les résistants, parce qu'ils furent engagés dans une "sale guerre"! Sans doute, même si leur sacrifice fut aussi noble et digne de mémoire, est-il plus facile de célébrer des héros vainqueurs que des soldats morts pour rien. Dans un manichéisme grotesque, tout ce qui avait contribué à défendre la France était héroïque; tout ce qui avait contribué à conserver et à défendre notre pays pour continuer à y vivre, était criminel... «Vérité en deçà de la Méditerranée; erreur au-delà!"
Vous si prolixes pour dénoncer les tortures et les exactions de l'armée française au cours des dix dernières années, vous êtes devenus amnésiques sur les massacres et les tortures infligés par les fellaghas à nos compatriotes européens et musulmans. Vous ne trouvez rien à dire sur l’œuvre française en Algérie pendant 130 ans. Pas un livre, pas une émission de télévision ou de radio, rien! Les fictions même s'affligent des mêmes clichés de français arrogants et de musulmans opprimés.

Ce qui est singulier dans le débat sur l'Algérie et sur la guerre qui a marqué la fin de la période française, c'est que ceux qui en parlent, en parlent en étrangers comme d'une terre étrangère. Disséquer le cadavre de l'Algérie leur est un exercice clinique que journalistes, commentateurs, et professeurs d'université réalisent avec la froide indifférence de l'étranger.

Personne ne pense qu'un million de femmes et d'hommes n'ont connu et aimé que cette terre où ils sont nés. Personne n'ose rappeler qu'ils ont été arrachés à leur véritable patrie et déportés en exil sur une terre souvent inconnue et souvent hostile... Quand certains intellectuels français se prévalent d'avoir aidé le FLN, personne ne les accuse d'avoir armé les bras des égorgeurs de français...

Cette terre vous brûle la mémoire et le cœur... ou plutôt la mauvaise conscience d'avoir bradé, dans la débâcle et le gâchis l’œuvre de plusieurs générations de français vous rend injustes, amnésiques, sélectifs dans vos évocations ou pire falsificateurs!
Je n'ai pas choisi de naître français sur une terre que mes maîtres français m'ont appris à aimer comme un morceau de la France. Mais, même si" mon Algérie" n'est plus, il est trop tard, aujourd'hui, pour que cette terre me devienne étrangère et ne soit plus la terre de mes parents, ma patrie.

J'attends de vous amis français, que vous respectiez mon histoire même si vous refusez qu'elle soit aussi votre histoire. Je n'attends de vous aucune complaisance mais le respect d'une histoire dans la lumière de son époque et de ses valeurs, dans la vérité de ses réalisations matérielles, intellectuelles et humaines, dans la subtilité de ses relations sociales, dans la richesse et la diversité de son oeuvre et de ses cultures.
J'attends que vous respectiez la mémoire de tous ceux que j'ai laissé là-bas et dont la vie fut faite de travail, d'abnégation et parfois même d'héroïsme. J'attends que vous traitiez avec une égale dignité et une égale exigence d'objectivité et de rigueur, un égal souci de vérité et de justice, l'histoire de la France d'en deçà et d’au delà de la Méditerranée.

Alors, il me sera peut-être permis de mourir dans ce coin de France en m'y sentant aussi chez moi ... Enfin!"

Guy Bezzina


Tu as Guy, toute ma compassion, et la tristesse que j'éprouve pour le manque de respect et de compréhension de mes compatriotes est incommensurable.
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 18:42

Et pour comprendre ce qu'il dit, un petit devoir de mémoire s'impose :


IL Y A 47 ANS… L’EXIL

Il y a 47 ans, nous en étions à verser des larmes de sang… Le cessez-le-feu avait été proclamé le 19 mars, l’ennemi d’hier devint l’interlocuteur privilégié de l’Etat français et ce fut la fin… une fin que nous ne pouvions imaginer ainsi… La fin d’une épopée, la fin d’une civilisation, la fin d’un mythe. C’était pour nous la fin du monde, mais c’était surtout la fin d’un monde… né dans la peine et la souffrance, qui avait vécu dans le bonheur et dans la joie et qui mourrait dans le désordre, la corruption et la haine.


L’Algérie était devenue un pays sans foi ni loi, où la pitié n’existait plus. Elle était perdue, saccagée, agonisante. Son cœur avait beaucoup trop battu, souffert, espéré, désespéré, à travers des foules dont on réglait les houles, commandait les tempêtes pour des vertiges tricolores. Trop de larmes et trop de sang. Les jardins se taisaient, les rues se vidaient, des bateaux s’en allaient… L’heure de l’arrachement et de la greffe venait de sonner pour tous.

Une nouvelle fois le drapeau tricolore fut amené ; une nouvelle fois, l’armée française plia bagages poursuivie par les regards de douleur et de mépris et les cris de tous ceux qu’elle abandonnait. Le génocide des harkis commençait…

Dans le bled –comme en Indochine- les Musulmans qui avaient toujours été fidèles à la France s’accrochaient désespérément aux camions et, à bout de force, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Ce sont là des images que seuls ceux qui ont une conscience ne pourront de si tôt oublier…

Ainsi, 132 ans après son épopée, l’Armée d’Afrique disparaissait avec l’Empire qui était sa raison d’être… L’Armée d’Afrique !… Le terme sonnait aujourd’hui comme une outre vide. Il était difficile de le prononcer sans rire… et sans pleurer. Tout s’était passé comme si son destin eût été accompli le jour où la métropole fut libéré par elle et q’elle n’eût plus qu’à disparaître.

Que ce fut aux aérodromes ou aux ports, le spectacle était le même. Nous attendions des jours et des nuits dont nous ne savions plus le nombre, sous le soleil des midis et les silences de la nuit, parquées comme du bétail, sans ravitaillement, conscients de ce qu’il y avait d’intention de nous punir encore dans ces avions mesurés et ces bateaux refusés.

La Croix Rouge ? Aucune trace… En revanche, les transistors annonçaient qu’à la frontière Algéro Marocaine, près d’Oujda, des camions de la Croix-Rouge internationale avaient été pris en charge par le Croissant Rouge pour venir en aide aux « pauvres réfugiés algériens » qui s’apprêtaient à rentrer chez eux…

Quand enfin un bateau accostait sur les quais, c’était aussitôt la panique… cependant, qu’à bord, nous ne demandions plus rien. Nous nous affalions, prostrés, et contemplions, silencieux et amers, une dernière fois les contours de notre terre. Nous pensions que nous avions regardé ce paysage maintes et maintes fois, animés d’une confuse espérance d’événements nouveaux, émouvants, romanesques dans notre vie… que nous allions nous en éloigner pour ne plus jamais revenir… qu’il ne s’était rien accompli de miraculeux et que, de cette indifférence de la destinée, notre cœur restait endolori.

Nous voulions nous imprégner une dernière fois de cette vision qui avait été le cadre de notre enfance, nous souvenir de chaque mot, de chaque geste, pour être enfin dignes de nous envelopper du linceul immuable des choses définitives. Nous entrions en exil par de honteuses poternes, traînant derrière nous, comme un fardeau et un tourment, le manteau d’apparat de nos souvenirs rebrodés de mirages.

L’Algérie, tant servie, tant chantée, tant aimée ; c’était le passé de bonheur, d’héroïsme et d’espérance, et ce n’était plus, en cet instant tragique, que le désespoir de milliers de cœurs calcinés au fond de milliers de poitrines humaines. Et nous étions seuls, face à l’échec, face au passé et à l’avenir, submergés par la peine et l’amertume, seuls au bord d’un gouffre, au bord du néant où finissent en fin de compte toutes les colères, les rêves et les révoltes des hommes… où se consument les noces stériles de l’amour et de la haine.

Nous attendions l’instant où serait levée l’ancre, celui où l’on sortirait du port, l’instant où, dans la brume et les larmes, s’évanouirait enfin la lumineuse vision de la terre d’Algérie.

Un barrissement lugubre, le grincement d’une chaîne que l’on remonte et déjà le navire qui déhale lentement. Des femmes pleuraient en silence ; des hommes serraient les poings et les mâchoires… La déchirure de leur âme était profonde ; se cicatrisera-t-elle jamais ?

Accoudés à la rambarde du navire qui s’éloignait, impassible, sous l’épreuve de la torture, nous dardions nos regards voilés de pleurs vers cette vision magique de l’Algérie, vers les cimes violettes des montagnes. L’horizon de notre beau pays reculait sans cesse au fond de l’espace et du temps et nous sentions approcher le chagrin qui déborde, éclate et se répand comme un fleuve qui a crevé ses digues.

C’était une sourde rumeur grossissante qui semblait nous monter de la poitrine à la gorge, et qui se portait aussi sur la vue qu’elle brouillait un peu plus. Car le fait lui-même n’est presque rien en comparaison de son retentissement : l’arrachement dans la douleur, l’adieu, et la côte qui disparaît… disparaît ; c’est à présent que cela pénètre et opère son ravage !

A la proue du navire, le nez dans la brise, un homme chantait. On entendait faiblement les paroles ; c’était un air lent, nostalgique, déchirant, qui se répétait toujours et qui se prolongeait en mourant, avec des ondulations traînantes : « Hay péna, pénita péna, péna… »

Cela s’en allait doux et triste sur la mer, comme dans une âme un souvenir confus qui passe… et les bateaux s’éloignèrent ainsi, accompagnés de sanglots qui leur faisaient la conduite et qu’on eût pris pour la cantilène des chameliers poussant leurs bêtes.


Que de larmes grossirent la Méditerranée ! Que de chagrin emportèrent ces navires !…


Nous partîmes ainsi, chassés de notre terre, de nos maisons, le cœur broyé par le chagrin, retournant une dernière fois la tête, sur la route de l’exil et, regardant, les larmes aux yeux, pour un dernier adieu, ce qu’avait été notre bonheur, cet adieu qui allumait aux paupières des larmes de sang, cet adieu définitif qu’il nous fallait goûter amèrement et dont le souvenir nous poursuivrait toujours.


Là-bas, déjà, le jour mourait en flammes au-dessus du cher pays de notre enfance. Un silence profond s’élevait emportant là-haut, tout là-haut, les souvenirs à jamais enfouis, dans la tranquillité des milliers de crépuscule d’été.

José CASTANO


Dernière édition par Briard le 17/2/2010, 18:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 18:43

ET ILS NOUS ONT ACCUEILLIS AVEC DES CRIS DE HAINE


Peu à peu, le soleil, pareil à une meule incandescente, émergea des flots. Tout autour du navire, les eaux soyeuses tournoyaient lentement, en vastes cercles concentriques qui s’évanouissaient à la limite extrême de l’horizon. Un haut parleur annonça bientôt que l’on apercevait les côtes de France. Mal réveillés, ils montèrent tous sur le pont. Sous le ciel gris, la côte paraissait noire. Des oiseaux de mer passaient au-dessus du bateau en poussant leurs cris aigus.
Ils étaient tous là, serrés les uns contre les autres, appuyés à la rambarde. Le paradis dont ils avaient tellement rêvé, enfant, à travers les pages d’un livre de géographie approchait lentement et déjà ils n’en voulaient plus. Ils rêvaient à un autre paradis perdu : l’Algérie ; c’est à elle qu’ils pensaient tous à présent. Ils n’étaient pas les frères douloureux qui arrivaient pour faire panser leurs blessures, mais des étrangers. En eux remontaient des aigreurs. Le regret de ce qui n’était plus suffisait à faire revivre ce qui aurait dû être…
Ce qu’ils avaient laissé « là-bas », c’était avant tout cette part d’insouciance qui les faisait chanter et rire. En foulant pour la première fois le sol de la France, ils apprendraient brutalement la signification du mot « demain » dans une situation que personne n’avait pu prévoir et le qualificatif de « Rapatrié » serait apposé à chacun d’eux. C’était une manière comme une autre de les déposséder à tout jamais de ce sol qui les avait vus naître, de leur dire que jamais il n’avait été leur patrie. Et l’angoisse les étreignait car déjà la presse progressiste et bon nombre de politiques les avait condamnés. C’est ainsi que « l’Humanité » du 6 Janvier 1962 parlait d’eux en ces termes « Ils ont une drôle d’allure ces passagers en provenance d’Algérie » et « La Croix » du 24 Février recommandait au sujet des jeunes rapatriés qu’il fallait « éviter de laisser notre jeunesse se contaminer au contact de garçons qui ont pris l’habitude de la violence poussée jusqu’au crime ».
Robert Boulin, secrétaire d’Etat aux rapatriés, avait déclaré le 30 Mai 1962 au Conseil des Ministres : « Ces sont des vacanciers. Il n’y a pas d’exode, contrairement à ce que dit la presse. Ce sont bien des vacanciers, jusqu’à ce que la preuve du contraire soit apportée »… tandis qu’au nom du Parti communiste, M. Grenier s’indignait de la réquisition d’une colonie de vacances pour les « saisonniers »… Le 5 Juin, par l’entremise de « l’Humanité », François Billoux, député communiste, conseillait au Gouvernement de loger les rapatriés « dans les châteaux de l’OAS », ajoutant : « Ne laissons pas les repliés d’Algérie devenir une réserve de fascisme ».
Lorsque ces nouveaux « vacanciers » débarquèrent, ils découvrirent aussitôt que le malheur ce n’était pas propre, pas beau à voir. Partout de lamentables cargaisons humaines où les matelas mal ficelés côtoyaient les cages à canaris. Des hommes, des femmes, des vieillards, dépenaillés, hirsutes, démoralisés, souffrants, la marche pesante, le découragement dans l’âme, tandis que les mamans étaient tiraillées en tous sens par leurs enfants qui pleuraient et poussaient des cris. On ne voyait plus que la morne lassitude des silhouettes courbées sous des charges hâtivement nouées qui donnaient l’impression d’avoir emporté, là, la part la plus précieuse du foyer. Mais la part la plus précieuse, en réalité, nul n’avait pu l’emporter avec soi, parce qu’elle dormait dans l’ordonnance des murs et dans la lumière qui baignait les paysages où s’étaient allumés les premiers émerveillements de l’enfance… on n’enfermait pas les souvenirs, le soleil et la mer dans une valise !...
Certains arrivaient dans un état de dénuement physique et matériel invraisemblable… Misère vestimentaire, délabrement… Il s’élevait de ce troupeau une rumeur faite non de cris mais de sanglots, de paroles qui revenaient en leitmotiv : faim, soif, dormir et surtout, Misère… Misère…
Où étaient donc ces riches colons ? Ces exploiteurs de la misère arabe ? Ils étaient seuls désormais et ils n’en pouvaient plus.
Pour les accueillir, point de « cellules d’accueil »… mais un imposant « service d’ordre » qui avait pour mission essentielle de procéder à un « filtrage » des éventuels suspects (entendez-par là, les membres de l’OAS). Des chefs de famille qui avaient eu le malheur de voir leurs noms mentionnés sur les fiches de police étaient, sans la moindre humanité, arrachés à leurs épouses et à leurs enfants, déjà singulièrement éprouvés par ce cruel destin et, jugés aussitôt tels des criminels, allaient remplir les prisons françaises encore imprégnées de l’odeur des tortionnaires du FLN que l’on venait, en hâte, de gracier. Quelle affliction que de se voir ainsi arraché aux siens à un moment où on a tant besoin de la présence d’un père et d’un époux. Quel cruel spectacle que celui-là ! Ils avaient tous besoin de l’Armée du Salut… on leur envoya les R.G, les C.R.S et les gardes mobiles…
Les pieds nus dans des babouches, un homme ouvrait un pardessus à chevrons : il n’avait que son pyjama dessous. Il se tordait les mains et racontait, la voix brisée par l’émotion, que sa fille avait été enlevée, le matin même du départ. Comme il avait perdu son dentier, on comprenait mal son récit et l’on entendait :
- Elle criait : « Me laisse pas, papa… me laisse pas ! »
Mais qu’est-ce que je pouvais faire ? Ils me tenaient. Ils me tenaient je vous dis… criait le pauvre homme en éclatant en sanglots
« Mon Dieu, mon Dieu », répétait une femme en se signant.
A quelques pas, une dame effondrée racontait au personnel chargé de l’orientation des réfugiés :
- Moi, je ne voulais pas partir, Monsieur. Je savais bien ce que ça serait. Je me disais : « Il n’y a qu’à attendre ». Je ne sortais plus. Juste pour les commissions. Je croyais que ça allait se calmer. Puis les deux locataires du premier sont partis. On n’est plus restées qu’avec Madame Ramon, dans la maison. Le soir, on mangeait l’une chez l’autre, pour se tenir compagnie, pour parler. Et puis, l’autre matin, quand je suis revenue du marché, elle était dans l’escalier, allongée, plein de sang partout, avec sa tête en arrière qui tenait plus que par le chignon. On avait tout chamboulé chez elle. Qu’est-ce que je vais devenir Monsieur… qu’est-ce que je vais devenir ?...
C’était la litanie de la débâcle. Tous avaient un viol à raconter, un pillage, un crime, un enlèvement dont ils avaient été témoins.
- Et l’armée ? demanda un journaliste effaré par toutes ces horreurs.
- Ah ouah ! Quelle armée m’sieur ? répondit un homme dont le visage était blême.
- L’armée française !
- Il n’y a plus d’armée française, m’sieur. L’autre jour, auprès de la grande poste, ils étaient dans les étages en train de frapper un Européen.
- Qui ils ?
- Les Arabes ! On entendait hurler. Passe une jeep avec un lieutenant français et trois soldats. Je fais signe. Ils s’arrêtent. « Vous n’entendez pas ? », je dis. « Non. Je n’entends pas, qu’il me répond le lieutenant ! Et même si j’entendais, ce serait pareil. J’ai pas d’ordre ! »
Ma parole ! Je lui ai fait un bras d’honneur. Si c’est pas malheureux. Et ça s’appelle la France, m’sieur ?
A cet instant un homme qui écoutait la conversation s’adressa au journaliste :
- Monsieur, le drame des Français d’Algérie rejoindra dans l’histoire celui des juifs chassés et persécutés sous le nazisme. Ce sera la même honte.
Au même moment, ce 18 Juillet 1962, dans l’indifférence générale, se tenait le Conseil des Ministres. En parlant des Pieds-Noirs (vocable que bon nombre de Français d’Algérie entendaient pour la première fois), De Gaulle déclara : « Il faut les obliger à se disperser sur l’ensemble du territoire », ce qui permit à Louis Joxe, son éminence grise, de renchérir : « Les Pieds-Noirs vont inoculer le fascisme en France. Dans beaucoup de cas, il n’est pas souhaitable qu’ils retournent en Algérie ou qu’ils s’installent en France où ils seraient une mauvaise graine. Il vaudrait mieux qu’ils aillent en Argentine ou au Brésil ».
Et des jours durant, on rencontrait dans tout le Sud de la France, notamment dans les zones maritimes, des masses de Pieds-Noirs hébétés, prostrés, embarrassés dans les enfants, les valises et les formalités, assommés de douleur et de fatigue, amers face à l’indifférence et au mépris, se perdant dans des rues qu’ils ne connaissaient pas, photographiés comme des bêtes venues d’un autre âge, avec leur visage mort, ravagé par les larmes et la douleur.
Dans les ports, c’était la désolation. Les cadres de déménagement de ces « richards », hâtivement construits en bois, étaient volontairement plongés dans la mer par les dockers de la CGT et autres gauchistes. Ceux qui avaient eu la chance d’être épargnés, étaient éventrés. Leur contenu gisait, épars, sur le sol faisant le « bonheur » des rôdeurs à l’affut de toutes ces richesses
A Marseille, un homme dont la haine pour les Français d’Algérie n’avait aucune retenue, le socialiste Gaston Defferre, allait se charger personnellement de leur accueil. Sur les bancs de l’Assemblée Nationale, il alla jusqu’à prononcer ces mots infâmes : « Il faut les pendre, les fusiller, les rejeter à la mer… », ajoutant qu’il ne les recevrait jamais dans sa cité. Le 26 Juillet 1962, lors d’une interview réalisée par Camille Gilles pour « Paris-presse», à la question de ce dernier : « Dans certains milieux de Marseille, on prétend que vous avez à votre disposition une police spéciale, genre « barbouzes », est-ce exact ? » Réponse : « Ce sont simplement des militants… Ils sont groupés en sections et sous-sections. Il y en a à Marseille un peu plus de 15.000 (payés par le contribuable ou par le PS ?). C’est la deuxième fédération de France et, croyez-moi, ces gens savent se battre. Aux prochaines élections et réunions électorales, si les « Pieds-Noirs » veulent nous chatouiller le bout du nez, ils verront comment mes hommes savent se châtaigner… Ce ne sont pas eux qui viendront, mais nous qui iront casser leurs réunions. N’oubliez pas aussi que j’ai avec moi la majorité des dockers et des chauffeurs de taxis ». Et à une nouvelle question du journaliste : «Voyez-vous une solution aux problèmes des rapatriés de Marseille ? » « Oui, répondra sans vergogne Defferre, qu’ils quittent Marseille en vitesse ; qu’ils essaient de se réadapter ailleurs et tout ira pour le mieux ».
Ainsi, tenaillés entre communistes et socialistes qui leur vouaient, à l’instar de leur « maître à penser », une haine sans borne et qui, de surcroît, détenaient les rouages de la vie politique, sociale, administrative… et mafieuse, les Français d’Algérie installés à Marseille allaient connaître durant les premiers mois de leur exil, des difficultés à nulles autres pareilles…
« Se réadapter ailleurs », c’est ce que les « Rapatriés » allaient tenter de faire en dépit des difficultés qui s’amoncelaient : précarité, chômage, logement, scolarité, santé… Cependant, dans tous les coins de France où ils étaient arrivés en masse, on en profitait pour faire monter les prix ; chambres d’hôtels et meublés affichaient complet et la nuit, beaucoup de ces malheureux se retrouvaient dans les halls de gare, remâchant un peu plus leur rancune. Les logements se faisaient rares et étaient proposés à des tarifs exorbitants, les établissements scolaires n’acceptaient plus, par manque de place, les enfants… A la vue de tant de misère, ils ne cessaient de se répéter : « Est-ce cela la France ? Cette France que nous avons tant aimée ? »… Mais la France, ce pays merveilleux des droits de l’homme, cette terre d’asile de tous les réfugiés du monde, manquait, pour la première fois de son histoire, de générosité. Elle accueillait ces pauvres gens à contrecœur, témoignant autant d’indifférence que d’hostilité. Combien de ces « rapatriés » allaient découvrir des mots nouveaux tels que « dépression nerveuse », « stress »… termes dont ils ignoraient le sens, eux, transfuges d’un pays de soleil où tout était prétexte à la fête... Combien de morts prématurés cette communauté compta la première année de son rapatriement en France !...
Face à ce désastre humain, le gouvernement demeura de marbre. Seuls quelques élus locaux réagiront humainement avec des moyens limités et quand Alain Peyrefitte, pris de remords, exposera au « général Président », le 22 Octobre 1962, « le spectacle de ces rapatriés hagards, de ces enfants dont les yeux reflètent encore l’épouvante des violences auxquelles ils ont assisté, de ces vieilles personnes qui ont perdu leurs repères, de ces harkis agglomérés sous des tentes, qui restent hébétés… », De Gaulle répondra sèchement avec ce cynisme qu’on lui connaissait : « N’essayez pas de m’apitoyer ! »… On était bien loin du « C’est beau, c’est grand, c’est généreux la France ! »…
Et c’est ainsi que, des années durant, les Français d’Algérie promèneront leur mélancolie à travers cette France égoïste et indifférente qui, sans se soucier des martyrs, aura laissé égorger les vaincus…

José CASTANO
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 18:54

Castano a vu les tragédies indéniablement,donc ce n'est que son avis,avec le côté partisan qui sied à sa souffrance..je suis persuadé que de l'autre côté on trouverait la même appréciation,mais dans l'autre camp tout simplement.
Mon père a cultivé cette même haine suite aux atrocités qu'il avait vu et subit,
il s'est battu maintes fois,avec des polonais qu'ils exécraient en souvenir de son camp disciplinaire.
Tous les participants à un quelconque conflit ont ces images gravées à vie et leur idéologie comme leur comportement s'en trouvent imprégnés.
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 19:03

un artisan a écrit:
Tous les participants à un quelconque conflit ont ces images gravées à vie et leur idéologie comme leur comportement s'en trouvent imprégnés.

Mais pas tous de manière haineuse, Artisan.
On ne peut pas tout ecrire sur un site public, mais j'ai deux fois et de manière frappante été confrontée à la douleur de gens qui avaient tout laissé dans un conflit où mes origines me mettaient disons, en delicatesse; je peux t'assurer que parmi mes plus belles rencontres, il y a celles avec ceux qui ne confondent pas les époques et ne designent pas les responsables en fonction de leurs origines.


Mab
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 19:16

je faisais surtout références aux belligérants combattants.
j'ai encore des amis qui ont fait l'indo,ils ont été marqué à jamais.
cela reste des gens biens mais assez suceptibles.
J'ai du respect pour tous les peuples et plus que les peuples les responsabilités sont toutes gouvernementales.Tout à ce niveau est manipulation,la guerre d'irak en est un des exemples..
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 20:45

Le pire dans le conflit Indochinois ce fut les prisonniers rentrant qui se sont vus retirer sur leurs rappels de solde leurs indemnités de repas au motif que "prisonniers ils avaient été nouris par le viet minh"


voici l'état dans lequel la plupart sont rentrés ;

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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 20:53

De fait,il faut admettre que le seul officier qui est refusé d'être libéré,s'appelle bigeard,il ne tolérait pas d'avoir un régime de faveur. il est resté avec ses hommes jusqu'à la libération totale de tous les prisonniers..

je ne sais comment interpréter ses propos,quand il dit dans une parcelle de gloire,cet état major d'opérette n'a été bon qu'à me parachuter mes médailles,il est vrai que ça pète ici...
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 21:16

Nous aurons bien l'occasion d'en discuter un artisan de l'interprétation de ces paroles.
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime17/2/2010, 21:47

well ce sujet est explosif .
merci d'en tenir compte on n'en est qu'au début et çà va pas être transparent pour personne vieux cons et jeunes intelligents ou l'inverse .


sincèrement j'ai jamais trouvé un coin sur le web (mais c'est la vie le web qq part faut pas se leurrer) où là ben va quand m^me falloir pouvoir se parler .

si c'est pas ici et là le vieux con (comme moi) de GIBET il fait tout pour y arriver lui en plus il croit en la vertu de l'exemple ah purée il est plus humaniste que moi .
on continue okay?
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime18/2/2010, 12:11

l'algérie reste un conflit entre deux nations,ce conflit prend naissance en 1827,par l'invasion arbitraire d'une nation par une autre,premier constat le belligérants des deux camps ne sont pas les mêmes,deuxièmement,qu'est ce qui pouvait pousser les français à envahir l'algérie,indéniablement le fric,les exemples pullulent,un autre constat nombre d'algériens sont morts pour la france dans les conflits suivants 14,39/45,indo ,cela m'apparait inconstestable
inévitablement ce qui ressort de tout cela c'est qu'ils devaient redevenir indépendant.Donc j'en conclue ce n'était que l'ordre des chose et cette guerre était inévitable..
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime18/2/2010, 13:10

un artisan a écrit:
l'algérie reste un conflit entre deux nations,ce conflit prend naissance en 1827,par l'invasion arbitraire d'une nation par une autre,premier constat le belligérants des deux camps ne sont pas les mêmes,deuxièmement,qu'est ce qui pouvait pousser les français à envahir l'algérie,indéniablement le fric,les exemples pullulent,un autre constat nombre d'algériens sont morts pour la france dans les conflits suivants 14,39/45,indo ,cela m'apparait inconstestable
inévitablement ce qui ressort de tout cela c'est qu'ils devaient redevenir indépendant.Donc j'en conclue ce n'était que l'ordre des chose et cette guerre était inévitable..

Encore une fois artisan tu es plus royaliste que le roi, car tu dénomes "nation" ce qui n'était qu'un conglomérat de tribus se faisant plus qu'à leur tour la guerre !! Le seul morceau de terre qui avait un semblant de cohésion, c'est Alger. ça n'en fait pas une nation.
Je te le répéte, tu es plus royaliste que le roi et en totale contradiction avec Ferhat Abbas, qui lui l'a cherché dans les pierres et les cimetières cette "nation" et ne l'a jamais trouvé!!

L'Algérie en tant que Nation ne date que de 1963 : Merci De Gaulle, et en tant que pays 1861 : Merci les Français !!
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime19/2/2010, 14:03


Ferhat Mehenni : "La nation algérienne n’a jamais existé !"






Lors de la conférence-débat organisée par Tamazgha le 29 novembre à Paris, Ferhat Mehenni est revenu sur les relations entre l’Etat algérien et la Kabylie. Les deux entités, selon le président du MAK, se sont, dès 1962, livrés à un bras de fer qui n’a jamais cessé.

Nous avons donc ainsi, d’un côté, l’Etat algérien qui œuvre pour la déstructuration (et la destruction) de la Kabylie, et, de l’autre, une Kabylie qui est en permanente résistance.

Ferhat estime, par ailleurs, que si les Kabyles se sont battus contre le colonialisme français, ce n’est pas pour tomber dans les bras de l’arabisme et de l’islamisme. : "La nation algérienne n’a jamais existé !"







ce n'est pas une nation mais bien un ensemble de clans et de tribus . et pas tous amicaux les uns envers les autres voire génocidaires par endroits et pas que de la langue et de le civilisation .
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime19/2/2010, 14:46

La guerre d’Algérie

Identité réelle du 13 Mai 1958

Le Docteur Jean-Claude PEREZ, un des chefs historiques de l’OAS à l’échelon national, n’hésite pas à bousculer les idées reçues, il remet en cause certaines vérités « bibliques et canoniques », défendues par ceux qui restent soumis au carcan du politiquement correct.
Entre 1957 et 1965 il a connu la prison, à Barberousse, à Maison-Carrée, à la Santé, en Espagne, en Amérique Latine et en SUISSE. Il fut condamné à mort par contumace. Amnistié le 30 Juillet 1968, il effectua une seconde carrière de médecin à Paris dans le Xvème arrondissement.
Agé de 80 ans il jouit de la retraite des justes.
Il tient à préciser qu’il n’a jamais été parachutiste.

la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Igaybt

**]**************

Chaque fois qu’il m’est donné de lire une relation historique des événements du 13 Mai 1958, j’éprouve un même sentiment. Je constate à quel point le goût de l’à-peu-prés a imprégné les rédacteurs de cette page capitale de notre histoire. Tout se passe comme s’ils voulaient nous inviter à une attitude de découragement. A poser des questions du genre de celle-ci :
« A quoi bon ? Pourquoi chercher à comprendre ? »

Les différents intervenants, Tunisiens, FLN et Français dans la préparation du 13 Mai 1958

Dans ces événements du 13 Mai 1958 nous avons identifié plusieurs intervenants. Tout d’abord une volonté stratégique. Celle qui conduit une fraction dominante du capitalisme financier à se débarrasser de l’Algérie française. Dans le but de faire produire une plus forte valeur ajoutée à leurs investissements, ils ont prôné le « délestage économique » de l’Algérie française. C’est l’unique motivation stratégique. Celle qui fera naître la République algérienne. La « liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes », « les droits de l’homme de l’homme », ne sont jamais invoqués dans le libellé de cette motivation stratégique.

-En deuxième lieu, on a mis en marche un agent d’exécution tactique, dominant : le FLN avec ses deux organes de direction de direction, le CNRA (Conseil National de la Résistance Algérienne, fondé en 1956 après le Congrès de la Soumman) et le CCE (Comité de Coordination et d’Exécution créé dans les même circonstances). Le 18 Septembre naîtra le GPRA.

- En troisième lieu, un groupe de protagonistes qui, lui même, va se subdiviser en deux sous-groupes d’intervenants tactiques successifs :

a) Le premier fonctionne en grand secret sous le couvert de l’autorité officielle. Il est constitué de personnalités de la IVème République qui ont joué un rôle dans différents gouvernement. Le secret de leurs activités pro-FLN est motivé par un constat : l’opinion nationale française, dans son ensemble, est encore hostile à l’abandon de l’Algérie. Ce sous-groupe s’appuie essentiellement sur les partis de gauche. Sur le marxisme-léninisme protéiforme, avec ses différents ersatz et dérivés. Mais cette structure de gauche s’essouffle. Elle n’arrive à rien de concret. Elle va être concurrencée par l’autre sous-groupe, qui veut lui damer le pion sur l’échiquier ou s’élabore le défaite de la France en Algérie.
b) Ce second sous-groupe, quant à lui, s’identifie à une structure qui se dit de droite. Elle prétend être la seule capable d’obtenir un « cessez le feu » en Algérie avant la victoire. De l’imposer aux Français. Conduisant ainsi une fraction importante de compatriotes de droite à souscrire à l’abandon de l’Algérie par ruse, par tromperie, par envoûtement. Ces manœuvriers, conduits par le Général De Gaulle, cette fois, fourniront à la première structure socialo-communiste l’appui décisif qui lui manque. L’appui d’une fraction non négligeable de la France traditionnelle. Celle qui va à la messe, qui défend l’école libre, qui parfois a chanté « Maréchal nous voilà », qui a adhéré en 1946 au MRP (Mouvement Républicain Populaire), plus tard au RPF (Rassemblement du Peuple Français), et qui ne veut plus affronter un conflit. La paix, la tranquillité, voilà ce qui la motive et qui la conduira à être complice, en se couvrant les yeux d’une main capitularde, de l’assassinat de la province française d’Algérie. Puis de porter une grande responsabilité dans les massacres de harkis par dizaines de milliers, dans la fusillade d’Alger du 26 Mars 1962, dans le massacre d’Oran du 5 Juillet 1962. Qui portera sa responsabilité dans l’enlèvement de plusieurs centaines de nos concitoyens, jamais retrouvés. Qui n’exigera pas que nous soient rendus nos soldats prisonniers du FLN, disparus à jamais.


Les Véritables motivations de De Gaulle à propos de l’Algérie, avant son arrivée au pouvoir.

-En quatrième lieu, c’est le général De Gaulle. Le FLN par l’intermédiaire de Ferhat Abbas et Boumendjel, mais aussi par l’intermédiaire de ses alliés tunisiens Bouguiba et l’ambassadeur de celui-ci à Paris, Mohamed Masmoudi, sait depuis le printemps 1956 que De Gaulle est partisan de l’Algérie indépendante. Du « délestage économique du boulet algérien », a t il déclaré. Il l’a affirmé sans ambiguité à Boumendjel, au printemps 1956, ainsi q’à l’écrivain autrichien Arthur Rosenberg. C’était à Paris rue de Solférino, dans les locaux de l’ancien RPF. Il entretient par ailleurs des contacts avec le CNRA, grâce à deux personnalités que nous venons de nommer et grâce à Gaston Palewski, ambassadeur de France au Vatican.
Le champion de l’Algérie indépendante est ainsi élu. Par le FLN et ses alliés tunisiens. C’est De Gaulle, « le plus illustre des Français », déclarent Masmoudi et Ferhat Abbas.
Il faudra donc canaliser le « torrent Algérie française » . Comment faire naître l’événement qui va le transformer en « torrent anti-Algérie française ? » C’est en réalité Bourguiba qui se situe à l’origine des manœuvres, tragiques et sanglantes, qui déclencheront le 13 Mai 1958.
Au début de l’année 1958 Bourguiba accorde une interview publiée dans la Revue des Deux Mondes. Dans cet article le « Combattant Suprême » divisait les français en deux catégories : les Sudistes et les Nordistes. D’après lui les Nordistes acceptent la mort de l’Algérie française.
« Les Sudistes ne l’accepteront jamais » dit il. Il précise :
« Les Sudistes sont prêts à tout pour garder l’Algérie. Il se prépare à un coup de force militaire »
Il ajoute en substance :
« Seul, le général De Gaulle sera capable de les contrôler et de les mater. D’autant plus facilement que ce sont ces mêmes Sudistes qui feront appel à lui et qui l’installeront au pouvoir ».
Mais comment mettre en marche cette conjuration anti-Algérie française ?

Les événements de Sakiet-Sidi-Youssef en Janvier 1958

Voici la succession des événements ou plutôt des opérations.

Le Capitaine Allard commande un quartier tout prés de la frontière tunisienne. Pas loin d’un cantonnement de fellaghas situé en territoire tunisien. Pas loin de Sakiet-Sidi-Youssef. Dans la nuit du 10 au 11 Janvier 1958, il est informé par son commandant de secteur, d’une tentative de passage de la frontière par une bande rebelle. On lui certifie que le renseignement est parfaitement re »coupé. En conséquence, il reçoit l’ordre de monter une embuscade et d’intercepter le détachement ennemi. Pour le Capitaine Allard ,ce n’est pas un problème. C’est un officier aguerri. Il sélectionne 43 hommes du 23 ème RI et du 18 ème Dragon. Pour ces hommes courageux et entraînés, c’est suffisant pour monter une embuscade.
Mais surprise ! Il tombe sur une force de 300 fellouzes ! 3 katibas fortement armées. C’est, certes, un traquenard. Mais ce sont nos soldats qui y tombent ! Car le renseignement était un piége tendu par le FLN et par la Tunisie, dans le seul but de faire du bilan. 300 hommes passent donc la frontière. Ils disposent de toute la logistique conventionnelle : liaisons radio, renseignements fournis par l’armée tunisienne. Par dessus le marché ces 300 hommes sont véhiculés par des camions de la garde nationale tunisienne jusqu’à la frontière. L’accrochage est dur. Les fells sont repoussés avec de lourdes pertes. Mais ils sont protégés dans leur repli vers la Tunisie par des tirs de mitrailleuses et de mortiers qui partent des crêtes tunisiennes. 14 de nos soldats sont tués. Et surtout 4 hommes sont fait prisonniers par le FLN. Ils sont remportés en territoire tunisien. Parmis eux, Richomme, Decourtreix, du 23 ème RI et Feuillebois du 18ème Dragon. Retenons les noms de ces trois fils de France.

la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 3soldatsfranaisenlevspamg6

Insistons, avec vigueur, sur cette anomalie opérationnelle de ramener des prisonniers en Tunisie. Car l’accrochage avait été dur. Ils avaient eu le temps, avant l’arrivée des renforts français expédiés de toute urgence, de massacrer, d’éventrer et d’émasculer 14 soldats français. Pourquoi s’encombrer de prisonniers et les transporter de l’autre côté de la frontière ? Nous verrons l’usage tactique décisif qui sera fait par l’ennemi de ces soldats capturés.
A la suite de ce drame, le Colonel Duval commandant de l’aviation du Corps d’Armée de Constantine, ordonne l’intensification des opérations de reconnaissance sur la Tunisie, tout prés de la frontière. Il faut à tout prix localiser les assassins de nos soldats. Et si possible découvrir le lieu de détention de ces infortunés prisonniers. Le 13 Janvier 1958, un de nos avion est abattu par un violent tir de la DCA tunisienne. L’équipage est sauvé. Au début du mois de Février 1958, un autre appareil est sévèrement touché. Il réussit néanmoins à atterrir à l’ouest de la frontière tunisienne.
Son équipage est recueilli par une patrouille française.

La riposte française à l’exécution et à la prise en otage des soldats Français.

Précisons que ces tirs de DCA constituent en eux-mêmes une véritable provocation. En effet, en cas d’un survol national par des aéronefs étrangers, les tirs de DCA doivent obéir à une procédure prévue et codifiée par les Nations Unies. Or les avions fançais n’étaient pas agressifs. Ils relevaient des informations dans le but de protéger nos soldats.
Le général Jouhaud, commandant l’aviation en Algérie, demande à son supérieur, le général, Salan, de solliciter du général Ely, chef d’Etat-Major général de l’armée, l’autorisation de déclencher un raid de riposte. Le général Ely ne peut donner cet ordre sans l’accord de son gouvernement. Il transmet très vite cependant son feu vert pour un raid de représailles. Le gouvernement de la IVème République est donc d’accord.
Se déclenche alors le raid contre la base ennemie de Sakiet-Sidi-Youssef, le 8 Février 1958. L’escadrille française est composée de 11 B25, 6 Corsair, 8 Mistral. La base est détruite


L’exécution des 3 soldats Français, Decourtreix, Richomme et Feuillebois, entraîne les manifestations algéroises.

Tout s’accélére tragiquement à partir du 9 Mai 1958. Le FLN publie à grands coups médiatiques un effroyable communiqué. Est annoncé l’exécution de 3 soldats français : René Decortreix, Robert Richomme, du 23ème RI et Jacques Feuillebois du 18ème Dragon. LMQ’assassinat de ces trois hommes s’est accompli le 30 Avril 1958. Quatre jours après la manifestation du 26 Avril, jugée trop molle par le FLN. Ces quatre soldats fait prisonniers lors de l’accrochage du 11 Janvier 1958, ont été jugés à toute allure par un tribunal militaire FLN. Celui-ci prit grand soin d’acquitter l’un d’entre eux. Ce qui permit au FLN, le plus sérieusement du monde, de démontrer son objectivité dans le jugement de ces « criminels de guerre ».
A Alger c’est l’horreur ! La rage évolue vers la haine. Nous réclamons justice. Nous réclamons vengeance. Alger explose ! Alger se jette dans la rue, en masse, et demande que l’on venge nos 3 soldats assassinés ! Alger veut mettre à bas un gouvernement qui passe son temps à baisser culotte devant les terroristes de l’anti-France.
Et le voici ! Il est là ! Il est arrivé ce fameux 13 Mai 1958 Avec son enthousiasme, son délire, sa connerie ! J’y participe bien évidemment. Je pénètre avec les émeutiers dans les locaux du Gouvernement Général d’Algérie, le fameux GG. En accord avec mon camarade Ortiz, j’essaye de limiter la casse : « Occupez les lieux ! Mais ne détruisez rien ! »
Je balance quelques claques, quelques marrons. Puis dépassé par les événements, je laisse faire. La foule est décérébrée. Ca gueule, ça chante les Africains et la Marseillaise. Et ça continue de casser. Je remarque tout à coups le général Allard en personne. Le commandant du Corps d’Armée d’Alger. Il observe la manifestation, immobile dans l’angle d’un escalier. D’un calme hautain, sceptique, mais pas hostile. Je n’hésite pas à l’interpeller avec correction. Le chahut est tel que je suis obligé de hurler pour lui dire : « Mon général, l’Armée doit mettre à la porte les fossoyeurs de l’Algérie française ! » En toute sincérité, ce jour là, le 13 Mai 1958, j’ai l’impression, d’avoir formulé quelque chose qui ressemble à une imprécation digne d’un Caton ! Aujourd’hui quand il m’arrive d’évoquer le souvenir de cette phrase, j’éclate de rire devant ma naïveté, mon idiotie. J’aurais dû crier : « Mon général, prenez le pouvoir, fusillez tous les traîtres et assassins présents en Algérie. Menacez le FLN d’un massacre. Faites baisser culotte à Bourguiba pour l’assassinat de nos soldats ! Faites la révolution ! » Mais le général Allard se situait à des années-lumières de ces considérations martiales et révolutionnaires. Il me répond d’un ton pondéré et courtois : « Mon cher Monsieur, si nous faisons tuer nos garçons en Algérie, c’est bien pour la garder. Mais dites moi, avez vous une idée de l’origi,ne de cette journée que nous sommes en train de vivre ? Qui se situe derrière tout ça ? C’est trop beau pour être vrai. »
Quelques heures plus tard on entend le général Massu. Celui-ci qui n’était au courant de rien, en théorie, s’adresse à la foule depuis le balcon du GG : « Nous n’accepterons jamais les décisions d’un gouvernement d’abandon… Nous supplions le général De Gaulle de faire entendre sa voix. »
Intervient à son tour le général en chef, Raoul Salan : « Vive l’Algérie française ! »
Et parce que Léon Delbecque le lui souffle il ajoute : « Vive De Gaulle ! »

De Gaulle arrive, le début de la trahison.

La nuit est en train de tomber sur le forum d’Alger.
Mon vieux camarade Sigüenza est à mes côtés. Je l’entends dire :
« Nous sommes lésés… avec un B majuscule. »
Les gaullistes qui sont présents, ignorent évidemment les intentions du général De Gaulle. Quelques jours plus tard Soustelle arrive. Il veut imposer le gaullisme en Algérie. Inconscience ? Crime ? Pourquoi s’interroger ? Parce que Soustelle est parfaitement informé des projets véritables du général De Gaulle.
Mon camarade et frère d’armes Serge Jourdes m’a rappelé quelque chose, il y a quelques années :
« Quelques heures avant l’arrivée de son mari, madame Soustelle converse avec madame Weckel, le grand patron de l’EGA, pour lui déclarer que si les Algérois étaient informés de la teneur des propos confiés par le général De Gaulle à Soustelle sur le sort de l’Algérie, ils lui réserveraient certainement un autre accueil. »
L’opération est déclenchée. De Gaulle entreprend l’assassinat de l’Algérie française aux cris de : « Je vous ai compris… Des Français à part entière… Vive l’Algérie française… »
Quand on évoque ce 13 Mai 1958, il faut éviter les termes de « promesses bafouées », de « parjure ». C’est uniquement pour se débarrasser de l’Algérie française qu’il vient de prendre le pouvoir. Mais pour conduire sa mission à bonne fin il lui faut encore manœuvrer. Ces cris d’encouragements étaient les seuls qu’il pouvait pousser, compte tenu de l’ambiance locale et de l’état d’esprit national. Bourguiba, le FLN et lui-même ont réussi cependant à contrôler le torrent Algérie française pour le transformer en rivière rampante et soumise.
A Paris, dans un bureau feutré de la DST, existe un dossier. Bourré de dynamite. C’est le dossier de la collusion De Gaulle-FLN établie depuis 1956. Le dossier des contacts secrets que le général De Gaulle entretient avec les rebelles depuis cette date. Le dossier de la conjuration contre la France. Des influences extrêmement lourdes ont interdit que l’on sorte l’affaire sur le plan juridique. Pour ces fonctionnaires il est parfaitement établi que l’avènement de De Gaulle sera le résultat d’une manœuvre montée par le FLN avec l’appui de Bourguiba. Manœuvre payée tout d’abord par la mort de 14 soldats français massacrés dans l’embuscade du 11 Janvier 1958. Massacre complété 3 mois plus tard par l’assassinat de Richomme, Decourtreix et Feuillebois, éxécuté le 30 Avril 1958. Ont participé à cette conjuration contre la France des personnalités en renom, Gaston Palewski, ambassadeur de France au Vatican et Olivier Guichard.
Le grand patron de la DST n’y tient plus. Il veut intervenir et faire échouer la conjuration. Il dispose de relations privilégiées dans les milieux des services secrets français. Il fait expédier à Alger deux officiers parachutistes, anciens SAS auprés du général Massu. Ils l’informent des intentions réelles de De Gaulle. Ils lui proposent une procédure… de neutralisation définitive… Tout cela m’a été confié en 1974, dans une maison d’Argenteuil, par le commandant Botella, ancien combattant SAS lui-même et ancien compagnon d’armes des deux émissaires envoyés auprès de Massu. Celui-ci ne veut rien entendre. C’est en toute connaissance de cause qu’il s’est soumis à De Gaulle. Il joua aussi la comédie de l’Algérie française.
Avant d’être l’élu des français, De Gaulle fut l’élu du FLN. C’est le FLN qui le propulsa au pouvoir, grâce à l’assassinat des 3 soldats français le 30 Avril 1958.
Voilà la signification réelle du 13 Mai 1958.

Docteur Jean-Claude Perez.

Il est bien entendu que je dispose de l'autorisation de reproduire "in extenso" cet article. Ceci dit à toutes fins utiles.
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime19/2/2010, 17:18

23 MARS 1962...

LE SIEGE DE BAB-EL-OUED



« Rien n’est jamais acquis. Tout est bataille. On nous le fait bien voir. Nous sommes gênants. On nous efface. On a bâti une théorie du monde où nous n’avons pas de place. On nous verse dans le néant avec nos morts, nos espérances et nos souvenirs. » (Jean Brune)




Vendredi 23 Mars 1962, le général de Gaulle écrit à son premier ministre, Michel Debré, une brève missive :



"Mon cher Premier Ministre,

Tout doit être fait sur-le-champ pour briser et châtier l'action criminelle des bandes terroristes d'Alger et d'Oran. Pour cela, j'ai, sachez-le, entièrement confiance dans le gouvernement, dans le haut-commissaire de la République et dans les forces de l'ordre. Veuillez le dire aux intéressés.

Bien cordialement. Charles de Gaulle."

Le jour même, la transmission et l'exécution de cet ordre sera chose faite.



Ce matin là, un camion militaire pénétra, à Alger, dans le quartier de Bab-el-Oued. Un commando de l'OAS arrêta le véhicule et demanda aux soldats de leur remettre leurs armes. Soudain, parmi eux, un appelé musulman fit claquer sa culasse en armant son pistolet mitrailleur... et ce fut le drame. La fusillade éclata et pour la première fois dans cette guerre d'Algérie, des militaires et des civils allaient s'affronter directement. L'irréparable était commis annihilant par là même tous les espoirs de voir l'armée se soulever à nouveau...

Aussitôt -et durant toute la journée- les forces militaires et de police affluèrent. Des milliers de soldats, gendarmes et C.R.S. encerclèrent le quartier. Des barrages de fils de fer barbelés furent dressés. Bab-el-Oued était isolée du reste du monde...

La Délégation Générale était en liesse. Le quartier serait privé de renforts et de ravitaillements. Enfin! le règlement de compte allait pouvoir avoir lieu! Bab-el-Oued, le symbole de la résistance en Algérie, allait recevoir le châtiment qu'elle méritait depuis longtemps déjà!...

Très vite cependant, les visages des responsables allaient changer d'expression. Loin d'être impressionnés par ce gigantesque déploiement de force, les commandos de l'OAS réagirent énergiquement. Ils se savaient pris au piège et leur résistance allait être farouche...

Face à 20.000 hommes, décidés à mettre au pas ce noyau rebelle, 150 hommes munis d'un armement hétéroclite mais connaissant admirablement chaque pouce de terrain et sachant pouvoir compter sur la complicité de l'habitant, allaient faire mieux que se défendre, à tel point qu'ils allaient prendre l'initiative des opérations et faire reculer sous leurs coups de boutoir les forces de l'ordre.

Ailleret -qui depuis Juillet 1961, avait été nommé en remplacement de Gambiez- fulminait. Pour l'encourager dans sa fermeté, l'Elysée lui avait offert sa quatrième étoile. Son prestige était en jeu ainsi que celui de tous ses acolytes : Fouchet -haut commissaire en Algérie, Morin -délégué général-, Vitalis Cros -préfet d'Alger-, Debrosse -commandant la gendarmerie mobile- et l'on décida alors de faire appel aux blindés et à l'aviation. Cette fois c'était l'engagement total.

Bab-el-Oued, la citadelle du patahouët, le quartier de la joie méditerranéenne et de la douceur de vivre, allait subir un terrible châtiment par le fer et par le feu. Les premiers chars qui se présentèrent, tirèrent sans discontinuer sur les façades tandis que deux hélicoptères et quatre chasseurs T6 menèrent une vie d'enfer aux tireurs retranchés sur les toits.

La puissance de feu était telle que les quelques officiers aguerris qui se trouvaient là, se croyaient revenus à la seconde guerre mondiale. Les habitants se jetaient sous les lits alors que leurs vitres volaient en éclats et que les balles de mitrailleuses 12/7 et les obus occasionnaient dans les murs des trous énormes.

De toute part les blindés affluaient vomissant leurs nappes de feu et d'acier. Ils écrasaient les voitures en stationnement, montaient sur les trottoirs et éventraient les devantures des magasins. Derrière eux, suivaient les forces de l'ordre qui, aussitôt, investissaient maison après maison, se livrant à de sauvages perquisitions : meubles brisés, matelas éventrés et à l'arrestation systématique de tous les hommes en âge de porter une arme. Des milliers d'Européens étaient ainsi arrêtés et regroupés dans les quartiers musulmans, sous les quolibets et les insultes.

Pour compléter l'isolement, on coupa les 8000 téléphones qui reliaient encore les assiégés au reste du monde, ainsi que la lumière. Les habitants furent privés de ravitaillement et le couvre-feu permanent établi sur le champ. Les forces de l'ordre reçurent la consigne de tirer à vue sur "tout ce qui bougeait » et on interdit l'accès du quartier aux médecins.

A 20h, il ne restait plus que 20 hommes qui menaient un héroïque combat d'arrière garde pour permettre à leurs camarades rescapés de prendre la fuite par les égouts. A 21h, des ambulances quittèrent le ghetto avec, à leur bord, les derniers résistants. La bataille était finie. Comme la légion à Camerone, l'OAS venait d'écrire là sa plus belle page d'histoire.

Dans les appartements dévastés, on pleurait les morts et on s'efforçait de soigner les blessés. Qui saura jamais le nombre des victimes? Car à Bab-el-Oued, on soigne ses blessés et on enterre ses cadavres soi-même...

Beaucoup de ces victimes n’avaient en rien participé au combat. Un gamin de quinze ans, Serge Garcia, fut tué dans son appartement ; une enfant de dix ans, Ghyslaine Grès, fut abattue d’une rafale à l’intérieur de sa maison… C’était la litanie du désespoir : Blessés et malades manquant de soins, jeunes enfants saisis de convulsion, femmes enceintes prises par les douleurs… et puis, ce bébé de quarante-cinq jours intoxiqué par la fumée dans son berceau en flammes et cette petite fille blessée à la jambe que la gangrène menace…

Nicolas Loffredo, Maire de Bab-El-Oued témoignera à ce sujet : « Nous sommes intervenus auprès des autorités en faisant remarquer que des bébés étaient en train de mourir. Un officier de gendarmerie me répondit : « Tant mieux ! Plus il en crèvera, mieux ça vaudra ! Il y en aura moins pour nous tirer dessus ». Et comme nous demandions qu’on enlève au moins les morts, il a éclaté : « Vos cadavres, mangez-les ! »

Un goût âcre persistait au fond des gorges, l'odeur de la poudre et du sang stagnait dans les ruelles, des débris de toute sorte donnaient aux ombres habituelles de la rue des contours mystérieux, c'était un monde inconnu qui s'étendait sur chacun. Mais pour autant, le calvaire des habitants européens n'était pas fini et la fouille systématique se poursuivait avec une hargne et une haine inqualifiable. Après le passage des "forces de l'ordre", il ne restait plus rien d'utilisable : à la place des écrans de téléviseur, apparaissait un grand trou noir comme une image fixe de la mort. Les divans, les fauteuils et les matelas étaient crevés comme des sacs de son. Les meubles n'avaient plus de porte, plus de tiroirs, les gravures et les photographies familiales étaient arrachées des murs et piétinées, les bibelots s'entassaient, le linge traînait de-ci de-là, les réfrigérateurs étaient renversés et le ravitaillement détruit. Les familles étaient abattues, toutes leurs "richesses" étaient là, réduites en détritus et en poussières. Tout le sacrifice d'une vie!...

En Métropole cependant, on ignorait ce qu'était réellement Bab-el-Oued. On ignorait que ses habitants étaient tous des ouvriers et de surcroît, les plus pauvres de la terre algérienne. On ignorait que quatre vingt pour cent d'entre eux étaient communistes inscrits au parti et, qu'écœurés par l'attitude du P.C.F, ils avaient tous déchiré leur carte. Pourtant ce sont eux qui fourniront la majeure partie des commandos Delta de l'OAS et c'est parmi eux que se trouveront les plus courageux et les plus tenaces. Pouvait-on, sans faire sourire, les qualifier de nantis et de fascistes?...

Pendant quatre jours, Bab-el-Oued allait vivre un véritable cauchemar. Pendant quatre jours elle sera isolée du reste du monde, sans ravitaillement et sans soin. Alors, la foule algéroise se pressa devant les fils de fer barbelés qui ceinturaient le quartier et implora le service d'ordre de mettre fin au blocus. Devant le refus systématique des autorités qui tenaient à aller jusqu'au bout de leur vengeance, la solidarité Pied-Noir allait prendre un acte bien méridional. On collecta des vivres pour les assiégés qui les hissaient à l'aide de couffins tirés par des cordes jusqu'aux étages. Mais bien vite, la préfecture de police interdira les collectes, le couvre-feu intégral sera maintenu et Christian Fouchet, la voix hautaine, auto satisfaite, adjura sur les ondes de la télévision les Français d'Algérie, de faire confiance à la France (!) et de refuser de suivre les assassins de l'OAS!!!...

Lundi 26 mars. Bab-el-Oued avait pris le tragique visage de Budapest. Mais, le blocus était maintenu ; la faim tenaillait les ventres, les perquisitions et les arrestations se poursuivaient et lorsqu'un blessé était découvert, on le traînait par les pieds jusqu'aux camions et là, on le "balançait" par dessus bord.

Tout autour du réduit, la population était toujours amassée tentant l'ultime offensive du cœur : "Nous voulons rester Français... Vous n'avez pas le droit de nous combattre et de nous livrer... Notre crime le plus grave c'est de trop aimer notre pays..."

Alors des tracts firent leur apparition conviant la population du Grand Alger à se rendre, dès 15h, drapeaux en tête et sans armes à Bab-el-Oued dans le but de tenter d'infléchir le traitement inhumain infligé aux 50.000 habitants de ce quartier. Le drame couvait…



José CASTANO


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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime19/2/2010, 23:02

la suite stp

merci
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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime20/2/2010, 14:03

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MessageSujet: Re: la guerre d' Algérie était-elle évitable ?   la guerre d' Algérie était-elle évitable ? - Page 4 Icon_minitime20/2/2010, 14:31

un artisan a écrit:
Je me demande qui est le chef suprême de l'armée,est il besoin que je cite mes sources,car je connais il me semble.
Donc si le chef ne commande pas,il est évident que c'est une drôle d'armée...
Surprenant aussi que DE gaulle porte aussi la responsabilité du rapatriement car il l'a ordonné comme chef des armées..point n'est besoin de sources il me semble la logique suffit..
Pour ton post du dessus en fait,tu ne veux voir la colonisation que comme oeuvre philantropique. Poussant la démagogie encore un peu plus loin tu peux mettre l'esclavage comme oeuvre de salubrité publique...

L'Histoire, c'est aussi une collection de fautes, de crimes et de tyrans, chez nous comme ailleurs. Louis XIV et le sac du Palatinat, le Terreur, etc. Cela dit, raconter l'Histoire en partie simple, où les Français et les Européens seraient capables d'horreurs que les autres se seraient gardés de commettre, c'est à la fois simpliste et faux.
La colonisation a aujourd'hui mauvaise presse. Je saisis mal comment on peut à la fois vouer aux gémonies la colonisation européenne passée, et prôner aujourd'hui le devoir d'ingérence au Congo ou au Darfour. La situation au Darfour ou en république démocratique du Congo serait-elles pires aujourd'hui que celles qu'Archinard ou Lamy rencontrèrent en Afrique, il y a un ou deux siècles ? J'observe tout d'abord que nul ne se permet de mettre en cause les colonisations musulmanes et turques qui se poursuivirent du VII° au XIX° siècles, jusqu'à ce que nous les arrêtions. Or les Turcs laissèrent de forts mauvais souvenirs au Liban, en Syrie et en Jordanie. Relisez Lawrence d'Arabie et les Sept Piliers de la Sagesse !
Comme mon ami l'ambassadeur de Coignac, je crois que la colonisation européenne fut le moins mauvais moyen que l'on ait trouvé pour partager les techniques et les richesses, pour faire évoluer les mentalités et pour arrêter d'intolérables abus. En Amérique latine, dans le Pacifique, en Afrique, la colonisation a permis d'arrêter les sacrifices humains : un cas de cannibalisme en AOF fut encore jugé en 1952. Je voudrais insister sur le problème de l'esclavage, remis à la mode par Madame Taubira, Dieudonné et leurs compères. Après la malheureuse expédition menée à Haïti de 1791 à 1803, par les troupes de la Révolution et de Bonaparte, pour tenter d'y maintenir notre domination et l'esclavage, à partir de 1830, nos armées ont lutté contre la traite négrière, en particulier en Afrique, et notre pays a interdit l'esclavage à partir de 1848. Quel Etat musulman en fit autant ? Quel auteur musulman ou africain critiqua colonisation et esclavage avant le XX° siècle ?
Rappelons que l'on estime que, du XV° au XIX° siècle, environ 40 millions d'Africains furent capturés par des négriers noirs ou musulmans. 11 millions furent vendus sur les côtes de l'Atlantique aux négriers européens et déportés aux Amériques. 17 millions furent vendus en Afrique du Nord et au Proche-Orient par les négriers musulmans. 12 millions furent vendus en Afrique noire. (O. Pétré-Grenouilleau : Traites négrières, 2004. Le piège des mémoires antagonistes, professeur G. Meynier, Le Monde du 12 mai 2005)
[size=18]L'expédition d'Alger en 1830 mit fin à la piraterie en Méditerranée et permit de libérer 30 000 esclaves. Les livres scolaires en Afrique présentent Béhanzin, Samory, Rabah comme des résistants, alors qu'ils furent aussi des négriers. Nos troupes coloniales arrêtèrent la traite négrière en Afrique occidentale et centrale à partir de 1875 avec Savorgnan de Brazza. Oui, il fallut recourir à la force. En 1911, deux ans après notre arrivée à Abéché, au Ouaddaï, dans l'Est du Tchad actuel, voici ce qu'écrivait le commandant Hilaire, futur général : « A la base de l'organisation sociale ouadaienne, sa pierre angulaire, était encore en 1911 l'esclavage, la captivité de case, c'est-à-dire la domesticité à vie, faisant partie des biens de famille et en constituant même l'article essentiel. Cet esclavage constituait l'unique main-d’œuvre du pays. La captivité de case, familiale, héréditaire et inaliénable, n'avait rien de barbare, de cruel. Il en allait, hélas, tout autrement de la traite extérieure, qui avait constitué, jusqu'à notre conquête, le principal trafic d'exportation du Ouaddaï, vente intensive d'esclaves jeunes ou adultes, des deux sexes - et même, hélas, si je puis dire - d'un troisième, l'eunuchat, le mieux payé. L'atroce mutilation se pratiquait en grand - c'était l'occasion de grandes fêtes - avec une révoltante sauvagerie, sur de malheureux enfants résignés, au prix d'une mortalité de 60 %. Un captif, sous les anciens sultans, se vendait couramment pour un fusil Gras, Martini ou Remington, soit 40 francs. Et, à la côte, l'esclave, lorsqu'il y arrivait, était revendu suivant l'âge, le sexe, la force, la beauté, de 200 à 500 francs or. Les jeunes eunuques, qui faisaient prime pour les harems de Turquie, dépassaient notablement ces prix. Il va de soi que nous arrêtâmes net cette traite extérieure. Il suffit de rigoureux exemples sur des négriers obstinés pour y mettre un terme rapide et définitif. Quant à l'esclavage de case, nous arrivâmes patiemment, à la longue, c'est-à-dire au bout de cinq ou six années d'occupation, à le supprimer ». (Du Congo au Nil, par le général Jean Hilaire, ASCG Marseille 1930) Le commandant Hilaire se trompait : les troupes françaises interceptèrent au Tchad en 1919 le dernier convoi d'esclaves destinés à l'Arabie.[/size]
Jean SALVAN (décembre 2005)
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