Le Combat continu !!!

LE COMBAT CONTINUE !

Manuel Valls et Christiane Taubira n’ont décidément pas de chance : à peine rentraient-ils d’un voyage à Lyon au cours duquel ils s’étaient décernés à eux-mêmes un satisfecit et congratulés à propos des « bons résultats » des zones de sécurité prioritaires instaurées en septembre pour lutter contre la délinquance dans les quartiers difficiles, qu’à Paris les habitants desdites zones, ou leurs grands frères, transformaient le Champs de Mars en quartier ultra-sensible, sous prétexte de fêter dignement la victoire d’un club de football parigo-qatari.
Le coup de com s’est ainsi transformé en coup dur.
Au passage, les Français auront noté la différence qui sépare la « radicalisation » des manifestants contre le mariage inverti, veilleurs, campeurs ou « hommen » que la classe médiatique s’est vainement échinée à grimer en nervis d’extrême droite, du sens de la fête de la sympathique jeunesse black-blanc-beur, à laquelle François Hollande, paraît-il, a dû en partie son élection.
En nombre de flics blessés, de voitures pillées, de vitrines cassées et d’abribus concassés, comme on dit, il n’y a pas photo. Et s’il y a photo, celles des deux styles de manifestations sont des plus convaincantes : au Champ de Mars, ce 13 mai, ce ne sont pas seulement les brins d’herbe de Bertrand Delanoë qui auront été saccagés.
Le moins surprenant n’est pas le nombre des interpellations réalisées : quarante-sept, au terme de ces scènes d’émeutes à propos desquelles les riverains ont parlé d’une atmosphère de guerre civile. A comparer avec la soixantaine de gardes à vue infligée aux « campeurs pour tous » coupables d’avoir voulu dresser leur tente devant l’Assemblée nationale… Il semblerait que la police de Manuel « Gaz » soit moins efficace face aux électeurs de François Hollande que lorsqu’elle a affaire à la jeunesse issue de cette partie de la population que notre collaboratrice Gabrielle Cluzel appelle « la France bien élevée ».
Dans le fond, pourtant, le ministre de l’Intérieur a raison, les plus dangereux, aujourd’hui, ne sont pas ceux qu’on pense. Les casseurs du Champs de Mars sont rentrés dans leurs quartiers et leurs « zones de sécurité prioritaires » en emportant ce qu’ils avaient pu dérober dans les voitures pillées. Rendez-vous à la prochaine fête, pour de nouveaux pillages et de nouveaux lancers de parpaings sur les forces de l’ordre. Ce n’est pas une révolte, juste une sorte de « rave-partie » musclée, une « beur-pride » comme on les aime dans nos banlieues.
L’entêtement des militants de la Manif pour tous, du Printemps français et de la nébuleuse contestataire qui, bien qu’elle ait été votée, s’obstine à s’opposer à la loi Taubira, est à terme autrement embêtant. Le pouvoir ne s’y attendait pas davantage que la préfecture de police et le ministère de l’Intérieur n’avaient prévu les émeutes du Champ de Mars. Il est vrai que le pouvoir ne cesse d’être surpris par ce mouvement, depuis son origine.
Non seulement les opposants au « mariage pour tous » ne désarment pas, non seulement les ministres continuent d’affronter leurs sifflets à chaque déplacement, non seulement les veilleurs continuent de se réunir en silence en dépit du temps maussade de ce triste mois de mai, mais tout laisse penser qu’ils ne seront pas moins nombreux, voire encore plus nombreux, le 26 mai prochain à Paris, qu’ils l’étaient lors des manifestations monstres de janvier et de mars. Juste encore plus en colère…
Et ça, M. le président, ce n’est pas une émeute, c’est une tranquille révolution !
ERIC LETTY
http://www.monde-vie.com

Eric LETTY à une conception très bourgeoise de la révolution qui ne change rien...le premier mariage a eu lieu , les arrêtés sont signés, et les carnets de famille modifiés
C'est donc une révolution au sens de "tourner en rond"