Monde & Vie

L'EDITORIAL D'ERIC LETTY

Hollande droit dans ses pantoufles

C’est une étrange bête politique que celle qui saccage aujourd’hui les destinées de la France et sa civilisation. François Hollande a été comparé naguère par l’un de ses camarades socialistes, devenu depuis l’un de ses principaux ministres, à une « fraise tagada » ; récemment, un hebdomadaire à diffusion nationale le surnommait « Pépère » et la même semaine, un autre magazine l’appelait « Monsieur Faible ». De sa personne se dégage en effet une impression de mollesse, il évoque les politiciens les plus falots de la IVe République ; et cependant, ce pantouflard a la nuque raide comme l’échine d’une bourrique qui ne veut pas avancer.
L’exemple de la loi Taubira sur le mariage inverti et l’adoption d’enfants par les homosexuels vient encore de le montrer. L’opinion publique n’en veut pas, des millions de Français sont descendus dans la rue pour le dire, toute une jeunesse fronde le pouvoir et ses sbires, dans un climat général détestable, tandis que les usines ferment les unes après les autres, que le nombre des chômeurs ne cesse d’augmenter, qu’un ministre est pris les doigts dans le petit-suisse, que les autres publient des déclarations de patrimoine qui font ricaner le peuple au café du commerce, que les flics déconsidérés gazent sur ordre des enfants, que des juges qui n’ont même pas besoin d’ordre pour se déconsidérer – ils y arrivent très bien tout seul –, épinglent au « mur du con » le portrait d’un père crucifié par l’assassinat de sa fille (Qu’en pense Taubira ?) C’est quand le pays se trouve dans cette situation, quand il apparaît chaque jour plus clairement que les dirigeants actuels ne doivent leur pouvoir qu’à un quiproquo, que moins d’un an après son élection, Hollande sent sa fin de règne, que l’homme à la nuque roide impose une loi qui coupe le pays en deux pour la satisfaction d’un lobby minoritaire parmi les minoritaires.
J’étais sidéré en écoutant la petite leçon qu’il a donnée le 24 avril. Ainsi de cette phrase sibylline : « Aujourd’hui, je demande que ce qui vient de se produire au Parlement soit compris comme étant la loi de la République. » De quoi nous prêche-t-il ? Nous nous doutions un peu qu’en République, les lois produites par le Parlement sont des lois républicaines. Fallait-il une intervention solennelle du président pour nous le rappeler ?
Eh bien, oui ! Parce que ce que nous dit Hollande dans son charabia, c’est que nous ne devons pas douter de la légitimité de cette « production » ; ce qui m’amène justement à penser que non seulement cette loi n’est pas légitime – ce que nous savions – mais que Hollande ne l’ignore pas lui-même.
La vérité, c’est qu’il a peur. Ecoutez son allocution : elle ne tend pas tant à rassurer les Français qu’à le rassurer lui-même : la loi Taubira correspondrait « au mouvement irréversible de l’histoire », qui a un sens, tous les marxistes vous le diront… Elle « donne beaucoup de joie à beaucoup de nos concitoyens » – et beaucoup moins aux millions de Français qui n’en veulent pas. Mieux : après avoir créé de toutes pièces entre les Français une fracture insondable, le misérable ose parler de « rassemblement du pays », de « confiance » et de « cohésion nationale » ! Pouce, c’est voté, j’ai gagné, on passe à un autre jeu !
La France n’est pas une cour de récréation, M. le Président.
Et les Français ne sont pas vos potaches.
Plus encore que le triomphe à deux balles de Bartolone au perchoir ou que les minauderies de vieille coquette de Mamie Taubira, l’attitude de Hollande montre en quel absolu mépris les prétendues élites, politiques, médiacrates ou juges, qui, à défaut de gouverner, tentent d’imposer leur dictature au pays réel, tiennent le peuple français.
Hollande marche dans le socialisme, et même pas de la pantoufle gauche.





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