Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère
Sujet: Premier poème ... et les suivants !!! 29/11/2011, 17:57
Je remets ma poésie mais je ne sais pas ce qu'en avait dit Garance car je n'ai pas eu le temps de lire son post avant que notre amie Coco nous fasse disparaître
Citation :
Mon Fils, mon Gamin
Tu étais tout petit quand j't'ai connu mon fils Mais déjà fièrement tu remplissais deux mains Et tes doigts s'agitaient comme un soyeux qui tisse Le destin de sa vie aux couleurs de demain.
Qui mieux qu'un Père, alors, pouvait voir les étoiles instillant dans tes yeux ce goût de liberté, Ce besoin d'absolu qui souffle dans les voiles de ces navires de rêve aux cales affrétées
pour porter vers les ports rêves et réalités
Tu étais tout petit quand j't'ai connu mon fils et comme le poisson qui s'insinue dans l'onde collé en cœur à corps, petit homme malice, entre nous n'aurait pu s'infiltrer même une ombre
Qui mieux qu'un Père, alors, aux combats affûté Afin qu'un sang impur abreuve nos sillons, pouvait mieux transfuser la Force et la Beauté aux contours de sagesse caché sous les haillons.
pour enrichir la chaîne: de maillon en maillon.
Ils étaient tout petit tes pas dedans mes pas. Mais ta vivacité te transportait par bonds. Et déjà je savais qu'ils ne suffiraient pas. Tu marcherais devant, ce ne serait pas long!
Qui mieux qu'un Père alors ouvrirait ton chemin en s'arrêtant un peu pour te laisser passer, Prêt à te soutenir d'un geste de la main. Un petit geste d'amour, mais porte vers mon passé.
Tu étais tout petit...et j'étais dépassé.
Tu étais bien petit quand marchant devant toi de tes yeux découvreurs éclairant l'aventure tu échappas aux nôtres et parti seul au bois. Tu devins grand alors, affrontant la nature.
Et nous deux bien petits, Père et Mère hébétés. Et aujourd'hui encore tout plein de nos frayeurs. Orphelins de nos mains que tu avais quittées, Quand petit chapon blanc, tu disparus sans peur
Laissant à la folie les battements de nos cœurs.
Tu étais bien petit quand j't'ai connu mon fils Mais Forces et Vigueur ont pénétré en toi et grandi ton esprit afin que réussisse l'alchimie de la vie qui désigne ta voie.
Qui peut mieux qu'un Père alors pouvait tenir la flamme qui éclaire devant, mais aussi bien dedans. Et qui donne ainsi à la couleur de l'âme l'intensité brûlante qui fait son rayonnement.
Qui mieux qu'un père, alors? ...Peut-être une Maman!
Tu étais tout petit quand maman t'a mené jusque dans notre vie. mais tu seras un Homme car tout l'avait prédit. Tu y es arrivé! Et bien retiens les mots, car tou doit se nommer.
Qui mieux qu'un Père , encore, peut te les rappeler. Il y a le mot Grandeur, et puis Humilité. Le premier te construit et l'autre te fait aimer. Et puis il y a Bonheur. Et il y a Bonté.
Et les mots n'ont un sens que s'ils sont Orientés.
Que tu es grand, mon fils, au moment où ta main s'enrichit d'un anneau qui puise dans l'Amour les liens qui a jamais bâtiront tes matins, te donneront un fils, enrichiront tes jours.
Qui mieux qu'un Père, alors, qui se bat pour que brille la lumière, sa famille et qui force les destins, Père qui donne la vie; Père qui accueille sa fille peut mesurer d'un coup qu'il est haut … comme un nain,
Quand devant lui s'élèvent Gaëlle et Sylvain.
Tu étais …. Je me tais et je serre vos mains car aujourd'hui tu es. Maître de votre destin, et serrés cœur à cœur, que soit droit ton chemin…
.... en attendant ton fils, ton petit, ton gamin!
Dernière édition par GIBET le 1/12/2011, 12:53, édité 1 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 30/11/2011, 11:57
J'avais écrit que je trouvais ce poème magnifique et qu'il me rappelait le poème "Tu seras un homme mon fils" de Rudyard Kipling.
Spéciale dédicace à l'amie Coco. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Pierres blessées
Parfois l’enfant ne sait pas dire son chagrin, Mais il entend, le soir, les étranges présages Qui annoncent aux pierres blessées, à même le sol, Leur libération, où il apprend que les pierres Cœurs brisés, ont parfois l’éclat dur d’un langage. Le bruit de la mer rugit au vestiaire Et un reproche ; mais cela même est rassurant : Un reproche de moins entre lui et la mort ... Et là, sur le tapis devant la cheminée, Il regarde l’enfer et voit son avenir Qui sait, peut-être une chambre de chauffe ? Pourtant, l’enfant, je pense, a connu des fous-rires (On dit que de la vie ce sont les seuls remèdes), Et puis, n’eût-il pas survécu, Saurait-il que Rimbaud a connu ces chagrins, Rimbaud dont l’âge d’homme aussi, comme le sien, Fut déserté d’amour et privé de langage ?
Malcolm Lowry
(Poésies complètes/ Denoël)
Coco;) bel oeil
Messages : 1590 Date d'inscription : 27/10/2010 Age : 61 Localisation : Gard
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 30/11/2011, 13:22
Garance a écrit:
J'avais écrit que je trouvais ce poème magnifique et qu'il me rappelait le poème "Tu seras un homme mon fils" de Rudyard Kipling.
Spéciale dédicace à l'amie Coco. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Pierres blessées
Parfois l’enfant ne sait pas dire son chagrin, Mais il entend, le soir, les étranges présages Qui annoncent aux pierres blessées, à même le sol, Leur libération, où il apprend que les pierres Cœurs brisés, ont parfois l’éclat dur d’un langage. Le bruit de la mer rugit au vestiaire Et un reproche ; mais cela même est rassurant : Un reproche de moins entre lui et la mort ... Et là, sur le tapis devant la cheminée, Il regarde l’enfer et voit son avenir Qui sait, peut-être une chambre de chauffe ? Pourtant, l’enfant, je pense, a connu des fous-rires (On dit que de la vie ce sont les seuls remèdes), Et puis, n’eût-il pas survécu, Saurait-il que Rimbaud a connu ces chagrins, Rimbaud dont l’âge d’homme aussi, comme le sien, Fut déserté d’amour et privé de langage ?
Malcolm Lowry
(Poésies complètes/ Denoël)
Merci
GIBET Admin
Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 30/11/2011, 13:58
Garance a écrit:
J'avais écrit que je trouvais ce poème magnifique et qu'il me rappelait le poème "Tu seras un homme mon fils" de Rudyard Kipling.
C'est un superbe compliment et je ne suis pas sûr de mériter la comparaison avec l'un des plus beaux poèmes que je connaise et qui est d'ailleurs affiché dans mon salon Merci chère Garance GIBET
GIBET Admin
Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 1/12/2011, 12:56
Merci Briard Je connaissais la chanson de Piaf "mon légionnaire" mais là tu nous ravis avec des poèmes qui sont pour moi une découverte. Je crois que je vais ouvrir un fil de poésie à la gloire des légionnaires pour en faire une vraie collection sur le forum ... si tu en es d'accord bien sûr. Ainsi je ferais progressivement des séries de fils par regroupement des mêmes thèmes poétiques Qu'en pensez vous ? GIBET
Briard Admin
Messages : 6005 Date d'inscription : 05/02/2010 Age : 67 Localisation : CHAMPAGNE
Sujet: a reclasser 1/12/2011, 13:26
Bingo
GIBET Admin
Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 1/12/2011, 14:44
Briard a écrit:
Bingo [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Nécessaire faitet le fil sur la poésie des Légionnaires a été créé
Invité Invité
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 1/12/2011, 17:27
Écoutez ! Puisqu'on allume les étoiles, c'est qu'elles sont à quelqu'un nécessaires ? C'est que quelqu'un désire qu'elles soient ? C'est que quelqu'un dit perles ces crachats ? Et, forçant la bourrasque à midi des poussières, il fonce jusqu'à Dieu, craint d'arriver trop tard, pleure, baise sa main noueuse, implore il lui faut une étoile ! jure qu'il ne peut supporter son martyre sans étoiles. Ensuite, il promène son angoisse, il fait semblant d'être calme. Il dit à quelqu'un : " Maintenant, tu vas mieux, n'est-ce pas ? T'as plus peur ? Dis ? " Écoutez ! Puisqu'on allume les étoiles, c'est qu'elles sont à quelqu'un nécessaires ? c'est qu'il est indispensable, que tous les soirs au-dessus des toits se mette à luire seule au moins une étoile ?
Vladimir Maïakovski
(Extrait du recueil "Ecoutez si on allume les étoiles")
GIBET Admin
Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 2/12/2011, 04:58
Jean de LA FONTAINE (1621-1695)
L'Amour et la Folie
Tout est mystère dans l'Amour, Ses flèches, son Carquois, son Flambeau, son Enfance. Ce n'est pas l'ouvrage d'un jour Que d'épuiser cette Science. Je ne prétends donc point tout expliquer ici. Mon but est seulement de dire, à ma manière, Comment l'Aveugle que voici (C'est un Dieu), comment, dis-je, il perdit la lumière ; Quelle suite eut ce mal, qui peut-être est un bien ; J'en fais juge un Amant, et ne décide rien. La Folie et l'Amour jouaient un jour ensemble. Celui-ci n'était pas encor privé des yeux. Une dispute vint : l'Amour veut qu'on assemble Là-dessus le Conseil des Dieux. L'autre n'eut pas la patience ; Elle lui donne un coup si furieux, Qu'il en perd la clarté des Cieux. Vénus en demande vengeance. Femme et mère, il suffit pour juger de ses cris : Les Dieux en furent étourdis, Et Jupiter, et Némésis, Et les Juges d'Enfer, enfin toute la bande. Elle représenta l'énormité du cas. Son fils, sans un bâton, ne pouvait faire un pas : Nulle peine n'était pour ce crime assez grande. Le dommage devait être aussi réparé. Quand on eut bien considéré L'intérêt du Public, celui de la Partie, Le résultat enfin de la suprême Cour Fut de condamner la Folie A servir de guide à l'Amour.
Briard Admin
Messages : 6005 Date d'inscription : 05/02/2010 Age : 67 Localisation : CHAMPAGNE
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 2/12/2011, 05:07
Bien plus que ça *♥*♥*♥*♥*♥*♥*♥* Ai-je vraiment le droit De me confier ainsi à toi. As-tu vraiment besoin Que j'ajoute mes soucis aux tiens.
Tu m'es plus qu'utile, Tu m'es nécessaire. Tes écrits même les plus futiles Me consolent et m'éclairent.
Peu importe le moment Je sais que je serai écoutée. C'est souvent bien assez Pour me sentir rassurée.
Qu'il est bon de pouvoir exprimer Ses états d'âmes en toute intimité. Qu'il est bon de songer Que c'est toi de l'autre côté.
Malgré la distance Je sens ta présence. Il me suffit d'une pensée Pour te retrouver.
Ce que je vois Je voudrais te le faire découvrir ! J'aimerais que tu sois avec moi Pour mes peines et mes éclats de rire.
Non, je ne saurai plus me passer De ces petits mots échangés. De ce soutient énergique De cette complicité magique.
Je me sens privilégiée, De t'avoir rencontrée. J'espère avoir bien su t'exprimer L'importance de notre amitié.
Merci mon amie...
Briard Admin
Messages : 6005 Date d'inscription : 05/02/2010 Age : 67 Localisation : CHAMPAGNE
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 2/12/2011, 05:10
Je cherche
Je cherche mes mots, ça ne m’ai jamais arrivé, Que ce passe-t-il, ou je vais, Est-ce l’amour qui m’anéantit, Est-ce l’amitié qui m’anesthésie,
Est-ce la vérité qui me paralyse, Où le mensonge qui me détruit encore, Suis-je si sage, que je le prétend? Et toutes ces voix que j’entends,
Je deviens folle et c’est vraiment, Une histoire incompréhensible, C’est indescriptible, la douleur, Qui se cache au fond de mon cœur,
Arrête de trembler, même cette Vérité, je ne peux la cacher Je vais arrêter d’aimer les choses inaccessibles, Et me dire que tout est possible,
Je vais croire en moi et en mes capacités Arrêté de me détester et faire semblant de m’aimer, Ça changera un peu, et les autres ne me reconnaîtront pas, Ça changera un peu, ça rime à quoi, tout ça?
Je cherche mes mots, ça ne m’ai jamais arrivé, Que ce passe-t-il, ou je vais? Est-ce l’amour qui m’anéantit? Est -ce l’amitié qui m’anesthésie?
Briard Admin
Messages : 6005 Date d'inscription : 05/02/2010 Age : 67 Localisation : CHAMPAGNE
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 2/12/2011, 05:14
Chut... tais-toi
Je ne suis pas d’accord avec toi… Est-ce une raison… un mur… le construire ? Ce serait stupide, de le démolir… Inutile… à quoi va-t-il servir ? À faire de la varappe… pour s’instruire ?... Et si on commençait par cela ?
Quoi ?… ce cheminement est compliqué ?... Tu connais l’histoire des nouveaux nés… Qui pour une histoire…veulent s’entretuer… Sans s’expliquer avant… pour savoir… S’ils ne peuvent pas faire naître un espoir ? De pouvoir mutuellement s’accepter ?
Bien sûr que non… il y a les anciens… Ceux qui ont oublié la genèse… Qui savent transmettre… faire vivre l’inconfort… Surtout que l’autre a forcement tord… Qu’il faut l’écraser comme une punaise… Et qu’après… ça nous fera du bien.
Mais l’autre… il pense le contraire de nous… Et il dit partout qu’il a raison… Qu’il se taise… s’il ne veut pas écouter… C’est moi qui ai l’unique vérité. Tu me crois… tu vois que j’ai raison… Qu’il doit changer pour penser comme nous.
Briard Admin
Messages : 6005 Date d'inscription : 05/02/2010 Age : 67 Localisation : CHAMPAGNE
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 2/12/2011, 05:17
Notre centre d'intérêt
Je suis devenu contagieux… Oui… j’ai trouvé mon centre d’intérêts… Ce petit quelque chose merveilleux… Cet en moi… que je pense sans arrêt.
Il n’est pas facile à découvrir… Il est FONDATIONS de tant de choses… Et moi… je ne voyais que les choses… Ça y est…je sais qui me fait courir…
Mais vous…le votre…le connaissez-vous ? Ça…ou plutôt ça…ou bien peut-être… Sereinement…cette longue lecture en vous…
Donc…des origines de ça en ça… Quelle est la réduction de votre ETRE ? Ce n’est pas vrai…ce n’était que cela…
Je devrais faire le travail pour vous ?... Que suis-je ?...pour savoir ce que vous êtes ?... C’est vrai ?…je peux m’ingérer en vous ?...
Oh…par mes autres poèmes… peut-être… En cheminant dans certaines fenêtres.
GIBET Admin
Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 2/12/2011, 05:19
Sont-ils de toi ces poèmes l'ami? Ou certains d'entre eux? Je les aime!! GIBET
Briard Admin
Messages : 6005 Date d'inscription : 05/02/2010 Age : 67 Localisation : CHAMPAGNE
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 2/12/2011, 05:27
Non trouver sur la toile Au fil de mes promenades A la recherche d'une étoile Lorsque me guette la panade
Briard Admin
Messages : 6005 Date d'inscription : 05/02/2010 Age : 67 Localisation : CHAMPAGNE
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 2/12/2011, 05:30
Ce petit poeme pour quelqu'un que j'aime Et dont je t'ai parlé Ami Gibet
Avec toi
tu m'inspires Je te désire Je te rêve Et j'en crève
ton absence Et j'ai froid ton silence mon émoi
tu es là je te vois mon cœur bat C'est la joie
ton sourire le matin je respire je suis bien
Briard Admin
Messages : 6005 Date d'inscription : 05/02/2010 Age : 67 Localisation : CHAMPAGNE
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 2/12/2011, 05:51
En Aout un matin
Lorsque j'ai vu ta bouille J'ai su que ce serait bien Je t'ai donné pour nom Gribouille
Depuis tu es là Tu ne me quittes pas Tu partages mes peines, mes joies Comment ferai je sans toi.
Je t'ai confié mes tourments Tu as connu le camion Aujourd'hui c'est l'appartement Mais que de bons moments
Car à présent réunis de te le dire il est temps Nous sommes unis pour la vie J'en fais le serment
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 2/12/2011, 09:47
Dans le temps dans la nuit Je te parlerai Dans le temps dans la nuit je pourrai répondre à voix basse Le seul moment que la vie m'a volé Dans le temps dans la nuit je retrouverai ton visage Et la forme de mon visage Je te parlerai dans le temps je te parlerai dans la nuit J'écarterai enfin l'affreuse douleur de mon silence J'écarterai enfin les jours mortels Je te parlerai hors du temps je te parlerai dans la nuit J'effacerai les traces amères de l'attente J'effacerai le traces amères de l'oubli Dans mes deux mains ouvertes je prendrai ton visage Ton seul visage d'un seul instant mortel Je te parlerai hors du temps j'écarterai la nuit Je reprendrai les mots absolus Pour te les dire enfin avec ma voix pareille A la lumière.
Jacques Prevel
(Extrait de "En compagnie d'Antonin Artaud", Poèmes/ Ed. Flammarion)
GIBET Admin
Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 2/12/2011, 14:50
Elle est belle Gribouille et pour ceux qui ne savent pas, tu as dû choisir entre elle et ton travail!!! Baroudeur au grand cœur tu l'as choisi elle si petite, si frêle , contre la grosseur d'un camion qui était ton gagne pain. Comme si un patron pouvait demander de choisir entre aimer un être fidèle qui t'accompagne ou conduire pour enrichir un gros tas, en la débarquant elle!!! Bravo ami tu as fait le bon choix celui qui pour moi t'honore à jamais GIBET [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Invité Invité
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 3/12/2011, 10:47
La plus étrange des créatures
Comme le scorpion, mon frère, Tu es comme le scorpion Dans une nuit d’épouvante. Comme le moineau, mon frère, Tu es comme le moineau, dans ses menues inquiétudes. Comme la moule, mon frère, tu es comme la moule enfermée et tranquille. Tu es terrifiant, mon frère, comme la bouche d’un volcan éteint. Et tu n’es pas un, hélas, tu n’es pas cinq, tu es des millions. Tu es comme le mouton, mon frère, Quand le bourreau habillé de ta peau quand l'équarisseur lève son bâton tu te hâtes de rentrer dans le troupeau et tu vas à l’abattoir en courant, presque fier. Tu es la plus étrange des créatures, en somme, Plus drôle que le poisson qui vit dans la mer sans savoir la mer. Et s’il y a tant de misère sur terre c’est grâce à toi, mon frère, Si nous sommes affamés, épuisés, Si nous somme écorchés jusqu’au sang, Pressés comme la grappe pour donner notre vin, Irai-je jusqu’à dire que c’est de ta faute, non, Mais tu y es pour beaucoup, mon frère.
Nazim Hikmet
(1947)
(In C'est un dur métier que l'exil, Ed.Le temps des cerises)
Briard Admin
Messages : 6005 Date d'inscription : 05/02/2010 Age : 67 Localisation : CHAMPAGNE
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 3/12/2011, 16:54
" L’espoir assassiné "
Si le ciel était bleu sur une ville blanche, Rouge était la couleur que la haine déclenche. Même le bleu de la mer avait ce matin-là, L’horrible goût amer de l’espoir que l’on noie Sous des cris de terreur se perdant dans l’ether.
Entre le bleu du ciel et celui de la mer, Entre ces blancs immeubles à l’entour de la baie Rouges coquelicots, le sang français coulait Sur un asphalte noir comme les cœurs meurtris D’un peuple abandonné, déchiré et trahi.
Bleus, Blancs, Rouges, les drapeaux, au sol, gisaient, honteux, Ce lundi 26 mars de l’année soixante deux, Étape sur un chemin d’espoirs assassinés, Nous imposant l’exil, après de noires années.
René ANIORTE Valence le 3 décembre 1999
En hommage aux victimes de la rue d’Isly, en Alger, tombées sous les balles françaises ce triste 26 mars 1962, prélude à l’exode de plus de un million de Français.
Briard Admin
Messages : 6005 Date d'inscription : 05/02/2010 Age : 67 Localisation : CHAMPAGNE
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 3/12/2011, 16:56
MEMENTO
O mon frère, mon parent, mon ami Et toi aussi mon inconnu, O vous tous rencontrés au hasard de la rue Voici mon cœur, voici ce qu’il dit :Il y a huit années…, c’était à peine hier
Sur l’autre rive de la Méditerranée Dans les plaines, dans les montagnes, Dans les villes, dans les campagnes, Dans les fermes, les bureaux, les ateliers, Dans les rues comme sur les sentiers, Partout tombaient impavides et fiers Les fils d’une terre passionnée. Et cependant, trahie, blessée, sanglante L’Algérie toujours debout, était toujours vivante. Il fallait donc à tout prix l’achever, Et c’est le 26 mars que ce crime fût fait.
***
En ce terrible jour ô mon bel Alger bleu Toi si doux, si tendre, sous ton soleil doré Tu vas offrir ton cœur palpitant et joyeux A ceux de Bâb El Oued que l’on tient assiégés. Foule immense d’hommes, de femmes et d’enfants, Peuple de la ville enthousiaste et frémissant Portant allégrement nos trois couleurs partout, Au corsage, à la main et même autour du cou. C’est ça la foi, c’est ça l’amour, Ce flot qui coule et va vers le faubourg. Mais soudain les mitrailleuses crachent la mort, Leur crépitement sinistre s’entend jusqu’au port. Puis, un instant, sur la ville tombe le silence. Le feu marque un temps d’arrêt, Et chacun dans son innocence Se prend alors à espérer. Mais hélas, il reprend, s’étend et se prolonge. Minutes atroces ! Amer, douloureux songe ! On s’acharne sur nos amis sans défense On les massacre, on les piétine ; Jusque dans les immeubles on assassine. Et pour ce crime là, mon Dieu, quelle diligence ! En voici quatre vingt cinq à jamais couchés, Pâles, sanglants, meurtris, déjà glacés Sur cette terre si chaude, sur cette terre française. Et tous ces autres qui chantaient la Marseillaise, Gémissent maintenant sur l’asphalte éclaté. Et le ciel par-dessus, comme aux beaux jours d’été. O spectacle horrible, ô vision inhumaine, Et tourne l’hélicoptère et hurle la sirène.
***
Oui je sais que ceux qui ont tiré, Avaient des vrais fellouzes, le visage hideux Et que certains étaient de soi-disant ralliés. Oui, mais commandé de Paris, tout cela était affreux. Et oui, ces balles qui sifflaient dans la fournaise Qui put l’imaginer ? étaient hélas françaises Et gaullienne la violence et gaullienne la haine Qui font qu’en Alger la bête se déchaîne. Alors mon cœur saigne et saigne… Mais en outre pour moi…, ce jour là…, Parmi tant de victimes il y eut Massonnat Ce cher ami médecin, le plus doux d’ici-bas, Lui qu’on admirait de Belcourt à la Casbah, Lui qu’on a dans le dos lâchement massacré, Tandis que sous les balles il pansait les blessés. Alors mon cœur saigne et saigne…
***
Autour de ces images, serrons-nous mes amis, Le malheur n’ôte point ni le cœur, ni l’esprit. C’est vers nous que se porte chaque nuit L’ombre de nos martyrs. C’est la lumière qui luit. Voici Piegts, voici Dovecar, Voici Degueldre, voici Bastien-Thiry… C’est la cohorte de nos morts qui avance et qui prie Je la vois, je l’entends ; avec le Poète elle redit : « Seigneur, endormez-moi dans votre paix certaine, Entre les bras de l’Espérance et de l’Amour Ce vieux cœur de soldat n’a pas connu la haine Et pour vos seuls vrais biens a battu sans retour. »
Nice – Mars 1970.
Edmond ROSA
Invité Invité
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 4/12/2011, 12:22
Il arrive parfois, seul, triste, un étranger. Il s'arrête et l'on écoute ses récits doux, Pleins d'herbes. Il demande: « Vous ai-je dérangés ? » Il voudrait repartir, mais il ne sait plus où.
Dans ses oreilles bruit la mer - des coquillages ? Son front, ses yeux trop grands pour ce bas horizon, Une raison encore de partir. Ses voyages Sont là devant lui pleins d'océans, de monts.
On laisse ainsi tout doucement le soir descendre Qui mélange les figures, les mains, les voix, Devenues presque esprits ... L'âme pourra comprendre Mieux- tel le toucher des aveugles - cette fois.
Ilarie Voronca
(In La Poésie commune, Ed.Plasma)
Illustration : "Pélerin dans une vallée rocheuse" (1820) de Carl Gustav Carus
Invité Invité
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 5/12/2011, 09:34
Mouette (fado)
Si une mouette venait m'apporter le ciel de Lisbonne dans le dessin qu'elle ferait sur ce ciel-ci où le regard est une aile privée de vol, qui s'affaiblit, tombe à la mer,
Quelle aubaine de cœur parfait dans ma poitrine alors battrait mon amour, au creux de ta main, dans cette main où se nichait quelle aubaine ! mon cœur parfait.
Si un marin de portugais arpenteur des sept mers était,
car sait-on jamais, le premier
à me conter ses découvertes, si un regard à l'éclat neuf à mon regard s'entrelaçait,
Quelle aubaine de cœur parfait dans ma poitrine alors battrait mon amour, au creux de ta main, dans cette main où se nichait quelle aubaine ! mon cœur parfait.
Si pour mon adieu à la vie rassemblés, les oiseaux du ciel m'offraient au moment du départ ton regard, mais le tout dernier, ce regard qui n'était qu'à toi, mon amour qui fut le premier,
Quelle peine, quel cœur parfait mourrait alors dans ma poitrine, mon amour, au creux de ta main dans cette main en qui, parfait, a tant et tant battu mon coeur.
Gaivota
Se uma gaivota viesse Trazer-me o céu de lisboa No desenho que fizesse, Nesse céu onde o olhar É uma asa que não voa, Esmorece e cai no mar.
Que perfeito coração No meu peito bateria, Meu amor na tua mão, Nessa mão onde cabia Perfeito o meu coração.
Se um português marinheiro, Dos sete mares andarilho, Fosse quem sabe o primeiro A contar-me o que inventasse, Se um olhar de novo brilho No meu olhar se enlaçasse.
Que perfeito coração No meu peito bateria, Meu amor na tua mão, Nessa mão onde cabia Perfeito o meu coração.
Se ao dizer adeus à vida As aves todas do céu, Me dessem na despedida O teu olhar derradeiro, Esse olhar que era só teu, Amor que foste o primeiro.
Que perfeito coração Morreria no meu peito, Meu amor na tua mão, Nessa mão onde perfeito Bateu o meu coração.
Alexandre O'Neill
(In Anthologie de la poésie portugaise (1935-2000) / NRF/ Poésie Gallimard)
GIBET Admin
Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 5/12/2011, 12:14
Poème de Noël de Clément Moore La nuit avant Noël
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]En
1822, un pasteur new-yorkais du nom de Clément Clarke Moore écrivit un poème mettant en scène un Père Noël entièrement vêtu de rouge, assis dans un traineau tiré par des rennes, avec un sac de jouets toujours plein, et des bas accrochés au-dessus de la cheminée dans l'attente des cadeaux. Ces images poétiques ont symbolisé Noël pour des générations et des générations d'enfants.
Intitulé " A visit from Saint Nicholas " puis publié anonymement dans un journal de l'état de New York, ce poème séduisit immédiatement l'imagination du public.
A tel point que le premier vers : " Twas the night before Christmas " prit rapidement la place du titre original .
Une des raisons pour lesquelles le poème de Moore connaît toujours le même succès est la joie qu'on éprouve à le lire à haute voix. Il commence dans le silence et le suspense pour monter en un crescendo dramatique tandis que ses vers joyeux annoncent le mystérieux visiteur de minuit.
Récit merveilleux en attendant Noël " The night before Christmas " est devenu depuis un véritable rite dans beaucoup de familles anglo-saxonnes.
Et vous aussi. Vous ne pourrez pas résister au plaisir de renouer avec cette vieille tradition qui veut qu'on lise ce poème à haute voix afin que tous puissent en partager la joie et l'émotion.
C'était la nuit de Noël, un peu avant minuit, A l'heure où tout est calme,même les souris.
On avait pendu nos bas devant la cheminée, Pour que le Père Noël les trouve dès son arrivée.
Blottis bien au chaud dans leurs petits lits, Les enfants sages s'étaient déjà endormis.
Maman et moi, dans nos chemises de nuit, Venions à peine de souffler la bougie,
Quand au dehors, un bruit de clochettes, Me fit sortir díun coup de sous ma couette.
Filant comme une flèche vers la fenêtre, Je scrutais tout là haut le ciel étoilé.
Au dessus de la neige, la lune étincelante, Illuminait la nuit comme si c'était le jour.
Je n'en crus pas mes yeux quand apparut au loin, Un traîneau et huit rennes pas plus gros que le poing,
Dirigés par un petit personnage enjoué : C'était le Père Noël je le savais.
Ses coursiers volaient comme s'ils avaient des ailes.
Et lui chantait, afin de les encourager: " Allez Tornade !, Allez Danseur ! Allez , Furie et Fringuant ! En avant Comète et Cupidon ! Allez Eclair et Tonnerre ! Tout droit vers ce porche, tout droit vers ce mur ! Au galop au galop mes amis ! au triple galop ! "
Pareils aux feuilles mortes, emportées par le vent, Qui montent vers le ciel pour franchir les obstacles , Les coursiers s'envolèrent, jusqu'au dessus de ma tête, Avec le traîneau, les jouets et même le Père Noël.
Peu après j'entendis résonner sur le toit Le piétinement fougueux de leurs petits sabots.
Une fois la fenêtre refermée, je me retournais, Juste quand le Père Noël sortait de la cheminée.
Son habit de fourrure, ses bottes et son bonnet, Etaient un peu salis par la cendre et la suie.
Jeté sur son épaule, un sac plein de jouets, Lui donnait l'air d'un bien curieux marchand.
Il avait des joues roses, des fossettes charmantes, Un nez comme une cerise et des yeux pétillants,
Une petite bouche qui souriait tout le temps, Et une très grande barbe d'un blanc vraiment immaculé.
De sa pipe allumée coincée entre ses dents, Montaient en tourbillons des volutes de fumée.
Il avait le visage épanoui,et son ventre tout rond Sautait quand il riait, comme un petit ballon.
Il était si dodu, si joufflu, cet espiègle lutin, Que je me mis malgré moi à rire derrière ma main.
Mais d'un clin d'oeil et d'un signe de la tête, Il me fit comprendre que je ne risquais rien.
Puis sans dire un mot, car il était pressé, Se hâta de remplir les bas,jusqu'au dernier,
Et me salua d'un doigt posé sur l'aile du nez, Avant de disparaître dans la cheminée.
Je l'entendis ensuite siffler son bel équipage. Ensemble ils s'envolèrent comme une plume au vent.
Avant de disparaître le Père Noël cria : " Joyeux Noël à tous et à tous une bonne nuit "
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Le poème en version originale
'Twas the night before Christmas,when all through the house Not a creature was stirring, not even a mouse;
The stockings were hung by the chimney with care, In hopes that St. Nicholas soon would be there;
The children were nestled all snug in their beds, While visions of sugar-plums danced in their heads;
And mamma in her 'kerchief, and I in my cap, Had just settled down for a long winter's nap,
When out on the lawn there arose such a clatter, I sprang from the bed to see what was the matter.
Away to the window I flew like a flash, Tore open the shutters and threw up the sash,
The moon on the breast of the new-fallen snow Gave the lustre of mid-day to objects below,
When what to my wondering eyes should appear, But a miniature sleigh, and eight tiny reindeer,
With a little, old driver so lively and quick, I knew in a moment it must be St.Nick.
More rapid than eagles his coursers they came, And he whistled, and shouted, and called them by name;
"Now, Dasher! Now, Dancer! Now, Prancer and Vixen On, Comet! On, Cupid! On, Donder and Blitzen!
To the top of the porch! To the top of the wall! Now dash away! Dash away! Dash away all!"
As dry leaves that before the wild hurricane fly, When they meet with an obstacle, mount to the sky,
So up to the house-top the coursers they flew, With a sleigh full of toys, and St. Nicholas, too.
And then, in a twinkling, I heard on the roof The prancing and pawing of each little hoof.
As I drew in my head, and was turning around, Down the chimney St. Nicholas came with a bound.
He was dressed all in fur, from his head to his foot, And his clothes were all tarnished with ashes and soot;
A bundle of toys he had flung on his back, And he looked like a peddler just opening his pack.
His eyes, how they twinkled! His dimples how merry! His cheeks were like roses, his nose like a cherry!
His droll little mouth was drawn up like a bow, And the beard on his chin was as white as the snow;
The stump of a pipe he held tight in his teeth, And the smoke it encircled his head like a wreath;
He had a broad face and a little round belly, That shook when he laughed like a bowlful of jelly.
He was chubby and plump, a right jolly old elf, And I laughed when I saw him, in spite of myself;
A wink of his eye and a twist of his head, Soon gave me to know I had nothing to dread;
He spoke not a word, but went straight to his work, And filled all the stocking; then turned with a jerk,
And laying his finger aside of his nose, And giving a nod, up the chimney he rose;
He sprang to his sleigh, to his team gave a whistle, And away they all flew like the down of a thistle.
But I heard him exclaim, ere he drove out of sight, Happy christmas to all and to all a good night
GIBET Admin
Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 5/12/2011, 12:32
Oserai-je après cela mettre un poème à moi? Et pourquoi pas GIBET
NOEL
Une étoile du soir, sur l'épaule écarlate d'un vieil homme aux yeux noirs qui jamais ne se hâte.
C'est le bon Homme Noël, qui fleure si bon le vent. Que son image est belle dans les yeux des enfants.
Il ploie dessous sa hotte, et il souffre en marchant; traînant ses larges bottes vers les foyers ardents.
C'est le pauvre homme Noël; autre face du miroir. Image aussi réelle mais qu'on ne veut pas voir.
Justice en capuchon, quand on dit aux enfants qu'il récompense le bon, et punit le méchant.
J'ai aimé ce Noël; amour de la famille. Rien n'est artificiel, puisqu'or et argent brillent!!
"Justice de bonté", qui oublie dans sa marche tout lieu de pauvreté; quelle curieuse démarche!
J'ai haï ce Noël imprégné de mensonge, seule chose bien réelle, et qui a tué mes songes.
Et m'arrogeant le droit de crier au hasard: "à quoi je crois, tu crois!" j'ai tué le vieillard.
Et tant pis pour ses larmes dans sa barbe gelée. Moi j'ai rompu le charme et voulu en parler.
Noël Amour et Haine comme la chair et le sang, comme la joie et la peine comme l'amour et l'amant.
Tant pis pour cet enfant, trop pauvre pour le voir mais qui l'attend vraiment, comme un dernier espoir,
comme un dernier espoir.
On ne tue pas l’espoir!
Aujourd'hui c'est Noël, Et moi aussi je l’aime, même si je me rebelle. Réfléchissons quand même
Car telle une médaille, qui possède un revers, nos rêves aussi déraillent. N’oublie donc pas ces vers.
JB
Invité Invité
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 6/12/2011, 17:03
Très beau poème, Gibet.
L'optimiste
Enfant il n'a pas arraché les ailes des mouches attaché des boites de conserve à la queue des chats ni emprisonné les cafards dans les boites d'allumettes ou détruit des fourmilières il a grandi et toutes ces choses on les lui fit j'étais à son chevet quand il mourut récite un poème, dit-il sur le soleil et sur la mer sur les cuves atomiques et les lunes artificielles sur la grandeur de l'humanité.
Nazim Hikmet
6 décembre 1958
(Extrait de Poèmes lyriques, in Il neige dans la nuit et autres poèmes/ NRF Poésie Gallimard)
GIBET Admin
Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 6/12/2011, 17:05
Très beau dans son extraordinaire et poignante simplicité. Les mots font mal!! GIBET
Invité Invité
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 7/12/2011, 10:19
GIBET a écrit:
Très beau dans son extraordinaire et poignante simplicité. Les mots font mal!! GIBET
Les mots font mal, mais ce poème demeure un hymne à l'espérance en la vie.
Un autre poème de Nazim Hikmet.
Sur la vie
La vie n’est pas une plaisanterie, Tu la prendras au sérieux, comme le fait un écureuil, par exemple, Sans rien attendre hors de la vie ni au-delà de la vie, C'est-à-dire : vivre sera tout ton souci. La vie n’est pas une plaisanterie, Tu la prendras au sérieux, Mais au sérieux à tel point, Que les mains liées, par exemple, dos au mur, Ou dans un laboratoire en blouse blanche, avec d'énormes lunettes, Tu mourras pour que vivent les hommes, Les hommes dont tu n’auras même pas vu le visage. Et tu mourras tout en sachant Que rien n’est plus beau, que rien n’est plus vrai que la vie. Tu la prendras au sérieux, Mais au sérieux à tel point Qu’à soixante-dix ans, par exemple, tu planteras des oliviers Non pour qu'en héritent tes enfants, non, Mais parce que tu ne croiras pas à la mort Tout en la redoutant, mais parce que la vie pèsera plus lourd dans la balance.
1947
(Extrait de Poèmes lyriques, in Il neige dans la nuit et autres poèmes / NRF / Poésie / Gallimard)
Briard Admin
Messages : 6005 Date d'inscription : 05/02/2010 Age : 67 Localisation : CHAMPAGNE
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 7/12/2011, 13:21
Odeur de souvenirs
Peut on laisser croupir dans une confusion Les sentiments, d'hier, sentiments d'affection, A t on le même droit de laisser s'enliser Les bribes d'une vie à jamais envolée !
Si hier n'est plus ce qu'est le présent d'aujourd'hui Aujourd'hui qui n'existe que par ce que fut hier, Hier qu'on aurait aimé prolonger dans demain, Ce demain incertain aux rides du temps qui fuit !
Avec des souvenirs qui baignent le passé, La vie comme un puzzle émerge du néant, Château de sable instable ou les dés sont jetés Contre vents et marées qui sondent l'océan !
Vous ne me suivez plus, je frôle l'incohérence, Moi même je m'y perds et m'accroche aux parois, Mes mains y sont crispées et s'usent sur l'absence, L'angoisse me tenaille, gonfle mon désarroi !
Une vie à reconstruire est une pénitence, Dés qu'arrive demain, demain qui s'entortille, Vient la marche à tâtons dans la désespérance Des années qui s'agrippent comme d'affreuses guenilles !
Pourtant hier c'était hier et n'est plus ce matin Car hier, Ah ! Hier est mort de n'avoir pas su vivre, A quoi sert il de geindre, de pleurer son destin, Arrachons ce suaire qui voile nos yeux ivres !
Demain viendra peut être avec d'autres idées, Si nous le voulons triste, il sera morose, Si notre cœur décide de se vêtir de gai, Le grimoire du temps pansera la nécrose !
Un départ se prépare comme l'oiseau sur sa branche, Prendre son mal en patience, attendre l'heure venue, Sentir son cœur gonflé d'un regain de revanche, Au bout de ce chemin, trouver la main tendue !
Toute vie, don d'un ciel qu'on ne définit pas, Doit, par je ne sais quel mystérieux augure Battre sans s'arrêter jusqu'aux derniers tracas, Pour effacer les rides des profondes blessures !
Époussetons le froid et la glace du silence, Insérons, sans relâche dans l'absence qui ronge Des flashs de répit ou flotte la patience, Hurlons la vérité qui détruit le mensonge !
En brodant de dentelle le chagrin qui vous broie, Un jour peut être armé d'effort de tolérance Envers ce monde cruel qui jadis vous aimât, Vous arracherez les griffes des affres de la souffrance !
Armez vous de patience, la raison n'a pas d'âge, Aujourd'hui en forçant la décision du temps, Vous traverserez les heurts et chaos de l'orage Pour renaître bientôt dans un clair temps présent !
Annie Avril
Briard Admin
Messages : 6005 Date d'inscription : 05/02/2010 Age : 67 Localisation : CHAMPAGNE
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 7/12/2011, 16:55
Je n’ai rien dit...
Quand ils sont venus chercher les communistes, je n'ai rien dit… Je n'étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes je n'ai rien dit je n’étais pas syndicaliste quand ils sont venus chercher les juifs je n'ai rien dit je n’étais pas juif quand ils sont venus chercher les catholiques je n'ai rien dit je n’étais pas catholique Puis ils sont venus me chercher Et il ne restait plus personne pour protester.
GIBET Admin
Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 7/12/2011, 19:37
Merci pour celle-ci que j'adore..mais je ne veux pas rester tout seul!! GIBET
Invité Invité
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 8/12/2011, 17:27
C'est à vous que je parle, hommes des antipodes, je parle d'homme à homme, avec le peu en moi qui demeure de l'homme, avec le peu de voix qui me reste au gosier, mon sang est sur les routes, puisse-t-il, puisse-t-il ne pas crier vengeance ! L'hallali est donné, les bêtes sont traquées, laissez-moi vous parler avec ces mêmes mots que nous eûmes en partage- il reste peu d'intelligibles !
Un jour viendra, c'est sûr, de la soif apaisée, nous serons au-delà du souvenir, la mort aura parachevé les travaux de la haine, je serai un bouquet d'orties sous vos pieds, - alors, eh bien, sachez que j'avais un visage comme vous. Une bouche qui priait, comme vous.
Quand une poussière entrait, ou bien un songe, dans l'oeil, cet oeil pleurait un peu de sel. Et quand une épine mauvaise égratignait ma peau, il y coulait un sang aussi rouge que le vôtre ! Certes, tout comme vous j'étais cruel, j'avais soif de tendresse, de puissance, d'or, de plaisir et de douleur. Tout comme vous j'étais méchant et angoissé solide dans la paix, ivre dans la victoire, et titubant, hagard, à l'heure de l'échec !
Oui, j'ai été un homme comme les autres hommes, nourri de pain, de rêve, de désespoir. Eh oui, j'ai aimé, j'ai pleuré, j'ai haï, j'ai souffert, j'ai acheté des fleurs et je n'ai pas toujours payé mon terme. Le dimanche j'allais à la campagne pêcher, sous l'oeil de Dieu, des poissons irréels, je me baignais dans la rivière qui chantait dans les joncs et je mangeais des frites le soir. Après, après, je rentrais me coucher fatigué, le coeur las et plein de solitude, plein de pitié pour moi, plein de pitié pour l'homme, cherchant, cherchant en vain sur un ventre de femme cette paix impossible que nous avions perdue naguère, dans un grand verger où fleurissait au centre, l'arbre de la vie ...
J'ai lu comme vous tous les journaux tous les bouquins, et je n'ai rien compris au monde et je n'ai rien compris à l'homme, bien qu'il me soit souvent arrivé d'affirmer le contraire. Et quand la mort, la mort est venue, peut-être ai-je prétendu savoir ce qu'elle était mais vrai, je puis vous le dire à cette heure, elle est entrée toute en mes yeux étonnés, étonnés de si peu comprendre avez-vous mieux compris que moi ?
Et pourtant, non ! je n'étais pas un homme comme vous. Vous n'êtes pas nés sur les routes, personne n'a jeté à l'égout vos petits comme des chats encor sans yeux, vous n'avez pas erré de cité en cité traqués par les polices, vous n'avez pas connu les désastres à l'aube, les wagons de bestiaux et le sanglot amer de L'humiliation, accusés d'un délit que vous n'avez pas fait, d'un meurtre dont il manque encore le cadavre, changeant de nom et de visage, pour ne pas emporter un nom qu'on a hué un visage qui avait servi à tout le monde de crachoir !
Un jour viendra, sans doute, quand le poème lu se trouvera devant vos yeux. Il ne demande rien ! Oubliez-le, oubliez-le ! Ce n'est qu'un cri, qu'on ne peut pas mettre dans un poème parfait, avais-je donc le temps de le finir ? Mais quand vous foulerez ce bouquet d'orties qui avait été moi, dans un autre siècle, en une histoire qui vous sera périmée, souvenez-vous seulement que j'étais innocent et que, tout comme vous, mortels de ce jour-là, j'avais eu, moi aussi, un visage marqué par la colère, par la pitié et la joie,
un visage d'homme, tout simplement !
Benjamin Fondane
1942
( Extrait de L'Exode, in Le mal des fantômes, Verdier Poche)
Invité Invité
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 9/12/2011, 12:32
Métro-boulot-dodo : paronyme emprunté au poète Pierre Béarn par la génération de 68 dont ce fut l'un des slogans revendicatifs, et qui est entré dans le langage commun.
Au déboulé garçon pointe ton numéro Pour gagner ainsi le salaire D'un énorme jour utilitaire Métro, boulot, bistrot, mégots, dodo, zéro.
Je veux rester libre de vivre À la lumière de mon coeur Seul s'il le faut Et les mains vides Rêvant à l'Humanité sauvée des langages.
Je souffre en ma santé de n'être que poussière, La vie flétrie de l'ombre irrite mon tourment, Je voudrais apporter aux hommes la lumière! Je rêve de crisper sur la laideur mes mains Pour accoucher la nuit de ses giclées de monstres Et réveiller le Dieu qui manque à son Destin.
Mais que peut le poète éjecté du troupeau Semblable à la clarté fuyante d'un orage Et qui zèbre la nuit sans arracher sa peau? Sur le monde avili si je posais mes mains Pour accoucher la nuit de ses giclées de monstres J'enfanterais un Dieu privé de son Destin. Que dansent le Mépris, la Haine, la Vengeance! Flammes du feu malsain cernez mon incendie! Le sacrifice est vain puisque tout recommence. Je souffre en ma santé des maladies humaines, Du refus d'un miracle à l'ombre de mes mains, De n'être en ce bourbier que peine entre les peines.
Pierre Béarn
(Couleurs d'usine)
Briard Admin
Messages : 6005 Date d'inscription : 05/02/2010 Age : 67 Localisation : CHAMPAGNE
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 27/12/2011, 21:16
Le Traître
Ils choisissent une scène de désolation grise Un lieu qui convînt à leur cruelle action Nuages gris, galopant, et gris le rivage arasé, Et gris le désert des eaux jusqu'aux bornes de l'horizon Une heure nocturne, ou la mourante lune Sombrait bas sur les naufrages. Là, telle une herbe arrachée, Rejetée par les flots du reflux, leur victime gisait. Tout son sang refluant au reflux de la mer, Sa bouche torturée tournée droit vers le ciel, Membres s'entrechoquant en mortelle agonie... Était il tombé dans une embuscade sur le chemin de sa maison ? Avait il vainement, dans son désespoir, tenté d'éviter Un sort fatal-le châtiment du traître ? Implora-t-il pitié, ou bien une terreur folle Avait elle rendu muettes les lèvres qui n'avaient pas craint de trahir Son solennel serment ? - Seuls deux fratricides Auraient pu dire cela - mais eux, leurs vœux du silence, ils les respectaient Et les vagues déferlant à l'aurore allaient balayer Au loin les rouges indices que rude justice était faite. Dans une hâte furtive, à une encablure du rivage Ils creusèrent l'anonyme tombeau. Point de Requiem pour lui, mais la triste monotonie Des flots sanglotants se brisant sur la grève. Le bruit résonnant des pioches frappant les pierres, Et, venant des dunes, le gémissement égaré du vent...
M BLYTH
gébé
Messages : 265 Date d'inscription : 28/10/2012
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 2/11/2012, 11:15
l'angoisse ou comment prolonger l'infini
que peau se maintienne à niveau s'inscrive dans le trait l'horizon
l'écho à transmettre comme témoin de l'inconnu en hyperbole des corps
GIBET Admin
Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 5/11/2012, 16:24
Tu aimes la musique des mots et l'abstraction des images... quand les deux sont belles! Je te comprends GIBET
Garancelte
Messages : 17 Date d'inscription : 22/11/2011
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 13/11/2012, 11:45
Baudelaire
1
Assis en classe économique au-dessus de l'océan Atlantique, Baudelaire regardait par le hublot de l'avion les merveilleuses constructions de l'impalpable.
Et puis on ferma les rideaux comme pour fermer les yeux des passagers. On allluma les téléviseurs pour partager les images de la stupidité. Baudelaire souleva le rideau : Au-dehors était le soir radiant d'infini. En dedans, rien.
2
Alors Baudelaire se réveilla perdu dans le labyrinthe de l'azur tardif.
Homero Aridjis ( Extrait de "L'ange des mystères quotidiens" in "Les poèmes solaires", ED. Mercure de France
GIBET Admin
Messages : 11790 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 76 Localisation : Finistère
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 13/11/2012, 15:46
Superbe Garancelte!! Merci Heureux de te voir là..et une caresse à ton chat s'il est toujours sur tes genoux! GIBET
Briard Admin
Messages : 6005 Date d'inscription : 05/02/2010 Age : 67 Localisation : CHAMPAGNE
Sujet: Re: Premier poème ... et les suivants !!! 15/11/2012, 07:59